Je vous invite à regarder cette vidéo du Marshmallow test reproduced by Dr David Walsh ( version courte pour les pressés..)
Marshmallow-test pour évaluer la capacité à être heureux
Dans les années 1960, à l’université de Standfort, un groupe d’enfants âgés de quatre ans – avec l’accord de leurs parents, scientifiques de cette université – ont reçu un Marshmallow et il leur a été promis d’en recevoir un autre s’ils pouvaient attendre 20 minutes avant de manger le premier. Ils furent observés à travers une vitre sans tain. Environ un tiers des enfants ont attrappé le marshmallow immédiatement, et un tiers a été en mesure d’attendre le retour du chercheur.
Observez, sur la vidéo, le comportement des enfants : certains pouvaient attendre, difficilement.. d’autres pas.. L’un se tortille, d’autres se cachent les yeux, le mette dans la bouche puis le repose.. Indubitablement, c’est le supplice de Tantale…
Les chercheurs ont suivi chaque enfant jusqu’à l’adolescence et ont pû démontrer que ceux qui ont la capacité d’attendre étaient mieux adaptés et plus fiables (détermination par enquêtes auprès de leurs parents et enseignants) . Les résultats de ces études ont profondément ébranlé la vision de ce qui compte le plus dans la vie pour atteindre le bonheur .
Ils constatèrent que ces «devenus-adultes» issus deux groupes étaient totalement dissemblables. Les résistants étaient positifs, pugnaces face à la difficulté, ils ont réussi leur vie affective, sociale, professionnelle, avaient une meilleure santé que la plupart de la population.
Ceux qui avaient attrapé la guimauve, étaient plus têtus, obstinés, méfiants, ont eu du mal à contrôler leurs pulsions, recherchaient la « guimauve» immédiate, refusaient l’effort à long terme, ont eu une vie plus frustrante tant socialement que professionnellement, sentimentalement..
Résister au plaisir immédiat et réussir sa vie
Les enfants qui avaient su garder leur objectif à l’esprit et déployer leur imagination pour résister à leur envie étaient nettement mieux « ajustés » que les autres à l’adolescence : ils avaient plus d’amis, étaient plus appréciés de leurs enseignants, géraient mieux le stress, s’exprimaient mieux et avaient de meilleures notes – même si leur QI était parfois moins élevé – ils réussissaient mieux aux examens, entraient dans de meilleures universités. Enfin, ils obtenaient des emplois plus satisfaisants, et avaient nettement moins de problèmes d’alcool ou de drogue à l’âge de 32 ans que ceux qui – à 4 ans ! – n’avaient pas su résister à la tentation de la friandise. Il a été démontré que cela n’ avait que peu de rapport entre le quotient intellectuel (QI) et la capacité à contrôler un désir de marshmallow. Certains des plus « intelligents » craquaient plus vite que d’autres dont le QI était très inférieur.
Apprendre à différer un plaisir
Il s’est avéré que ce qui prédisait le mieux la réussite à l’âge adulte, n’était pas le QI mesuré à 4 ans, mais la capacité à contrôler ses impulsions dans le test du Marshmallow… Remarquable, non ?
Et plein d’optimisme ! Le QI est une donnée de départ qu’il est difficile de faire progresser. En revanche, nous – nos enfants – pouvons apprendre à renforcer notre caractère et notre capacité à prendre de la distance avec le désir de gratification immédiate. D’attendre le plaisir.. Cette compétence s’étend à la vie de tous les jours : « J’ai terriblement envie de me gratifier d’un second carré de chocolat noir tout de suite ! Il n’y a rien d’anormal à cela.. ou bien attendre, et déguster le second, plus tard, à ma pause thé vert ! Je peux seulement observer mon désir, me centrer sur lui et voir ce qui vient après si je n’agis pas tout de suite. Et être vainqueur.. C’est formateur. Pas frustrant.
Il est précieux de développer chez nos enfants, cette compétence du «savoir attendre»
Et il est nécessaire de les complimenter pour leur effort. Les adultes aussi ont besoin d’être félicité – même de l’autocongratulation-, et en cas d’échec, ne pas se culpabiliser, mais se dire que c’est très dur, que parfois il est nécessaire de se cacher les yeux et qu’avec l’entrainement, en devenant un observateur chaleureux de ses désirs, cela devient plus facile de les apprivoiser.
Donner le goût du «Pas tout, tout de suite », est ce proche du goût du mérite ?
SOURCE – Delay of gratification in children » de W. Mischel, Y. Shoda et M.L. Rodriguez, in Science, 1989 ; 244 : 933-8.