J’aime les arbres. Ils sont des témoins de notre histoire et l’idée d’avoir un arbre pour sépulture me sied assez bien. L’arbre est un merveilleux symbole d’enracinement et de déploiement dans le monde.
Tout pratiquant de yoga connait la posture de l’arbre,Vrikshasana (1). J’aime beaucoup pratiquer cette posture, surtout en plein air. Elle m’aide à m’ancrer, à puiser des énergies, comme l’arbre puise ses nutriments grâce à ses racines profondes. Quant à la cime, elle me permet d’ouvrir ma conscience.
Vrikshasana, un si bel asana
Sous ses airs simplissimes, elle m’apporte beaucoup. Je lui trouve une incroyable force. Cet asana est un véritable joyau. Shri Mahesh – premier Indien qui s’installa en France en 1947, pour enseigner le yoga – disait de Vrikshasana : « Depuis les origines les plus lointaines du monde, l’homme s’est identifié à l’arbre et en a fait le symbole de la totalité de son être. Le yoga ne sépare l’homme ni de la terre, ni du ciel. Les deux sont en lui, et dans cet exercice l’homme les réunit symboliquement… »
Cet asana permet de raffermir la conscience en tentant de garder l’équilibre, tel un flamand rose, sur une jambe. Et l’équilibre amène l’équanimité.
Il permet de progresser dans trois axes : l’équilibre grâce à l’alignement, l’attention en vérifiant et gardant la pose, et la force en réussissant à le faire. Il renforce la concentration, la lucidité, la force des jambes et des pieds, la flexibilité des hanches et des genoux. Elle aiderait à soulager la sciatique, et réduirait les pieds plats.
Vrikshasana : pour s’enraciner, se relier, s’élever
L’objectif est de maintenir la posture, les yeux fermés, grâce à un enracinement. Et c’est cela qui est difficile ! Yeux ouverts, en fixant un point fixe, l’équilibre est maintenu, assez rapidement. Et en pressant le pied contre la cuisse et inversement, la posture est plus aisée à maintenir. Puis, après cinq minutes, je ferme les yeux et continue de fixer l’image par rémanence. Les pensées s’agitent avant le calme. Avez-vous également remarqué qu’il y a un côté, plus facile que l’autre ?
Mais, il y a quelque chose de frustrant, agaçant dans la perte de l’équilibre, une déception, une atteinte de l’ego. A contrario, son maintien est, au début de la pratique, ressenti comme une victoire égotique sur soi. J’ai remarqué que le simple fait de poser le pied par terre, avait le don de me rendre encore parfois, furieuse.. L’ego n’aime pas être surpris en perte d’équilibre ! Si je suis en groupe, la petite voix intérieure si narquoise susurre : « Et bien, après tout ce temps de pratique ? Pitoyable ! Je n’entends plus le « Que vont penser les autres ! » .. J’ai appris à me détacher de leur regard. J’ai progressé ! Et si je suis seule – elle se tait rarement -, elle n’est guère plus tendre.
Je travaille au silence intérieur, à la bienveillance. J’accepte à chaque fois ou presque, que je la pratique, le risque du déséquilibre. Cet équilibre demande à se dissocier de son environnement. Les pensées se bousculent, puis l’esprit se pacifie. C’est fait, j’y suis, je respire, j’accueille.. Je suis aussi consciente que si je ne tiens pas la pose, c’est que je suis décentrée, mon manque d’équilibre dans la posture est le reflet de mon microcosme, de mon monde intérieur.
Petite précision : Pratiquer « peau contre peau », sans textile entre votre plante de pieds et la cuisse et d’adopter le short Iyengar
Joyeuse pratique !
Mise à jour le 20 septembre 2018
C’est un des asanas que je préfère … Mon favori étant la chandelle !
hello Mélanie! la chandelle..j’en reparlerais;-) A+