Les œufs de Fabergé sont connus de tous. Ces pièces d’orfèvreries sont sans prix tellement elles sont extraordinaires. La tradition de Pâques est liée avec les œufs.
D’où vient la tradition de l’œuf de Pâques ?
Dans l’Antiquité, au printemps, les Égyptiens et les Perses avaient déjà pour rite de teindre des œufs et de les offrir pour symboliser le renouveau de la vie. Dans l’antiquité gauloise, les druides coloraient les œufs en rouge en l’honneur du soleil. L’œuf étant symbole de vie et de renouveau, il apparaissait désigné pour être un symbole de Pâques, devenir un symbole chrétien pour exprimer le renouveau inauguré par la résurrection. Dès le IVème siècle, en Orient, les chrétiens apportaient des œufs à l’église à Pâques pour les faire bénir : Probablement que la diffusion de cet usage en Occident est une conséquence directe des Croisades. Édouard Ier d’Angleterre ( 17 juin 1239 – 7 juillet 1307), qui avait pris la Croix le 24 juin 1268 fit recouvrir de feuilles d’or 450 œufs pour Pâques 1290, qu’il fit distribuer comme présents aux membres de la famille royale et à ses familiers. Dès la Renaissance, l’usage d’offrir des œufs précieux apparut dans les cours royales. Louis XIV faisait bénir de grandes corbeilles d’œufs dorés qu’il distribuait lui-même, à tous les gens de sa maison du plus haut courtisan à la plus humble servante. Cette tradition perdura jusqu’à la Révolution. Madame Victoire, fille de Louis XV, reçut en cadeau des œufs peints par Watteau et Lancret.
Autre originalité : l’œuf de Pâques à surprise. La coquille est généralement très riche, le trésor qu’il renferme est lui aussi des plus précieux. François Ier en reçut un qui contenait à l’intérieur tous les mystères de la Passion. Louis XV amoureux fou de Madame Du Barry, lui offrit une statuette de Cupidon enfermée dans un énorme œuf de Pâques entièrement plaqué d’or par le joaillier de la Couronne.
La petite histoire raconte que l’élégant, aimable, gai et spirituel poète lorrain Stanislas Jean, marquis de Boufflers dit « Chevalier de Boufflers » aurait soufflé à la favorite : « Si vous le mangez à la coque, j’en retiens la coquille».
Quant à la grande Catherine II, Екатерина II, tsarine de Toutes les Russies, elle découvrit un brûle-parfum en 1770 dans une coquille richement ornée.
C’est en Russie que la célébration de Pâques atteint son plus grand éclat. Pâques est la plus grande fête du calendrier orthodoxe russe.
Généalogie de la famille Romanov
A la cour impériale de Russie, Alexandre III- Алекса́ндр Алекса́ндрович Рома́нов- à l’occasion des fêtes de Pâques et peut-être aussi pour célébrer le vingtième anniversaire de leurs fiançailles, souhaitait faire une surprise à son épouse, Maria Fiodorovna -Мария Фёдоровна – née Marie Sophie Frédérique Dagmar de Schleswig-Holstein-Sonderbourg Glucksbourg.
Les 7 oeufs de Carl Fabergé pour Maria Feodorovna
S’inspirant d’œufs en vogue au XVIIIe siècle au motif très familier à la Tsarine depuis sa jeunesse à la cour royale danoise, (2) le finlandais Erik Kollin, en charge des ateliers Fabergé jusqu’en 1886 réalisa le présent pascal pour l’impératrice de Russie : un œuf lisse et blanc – or recouvert d’émail – de 64 x 35 mm.
À l’intérieur gîte une poule en vermeil, aux yeux de rubis, contenant elle-même une réplique de la couronne impériale en diamant, une médaille d’or et un rubis monté en pendentif. Rien que cela !
La gracieuse Maria Feodorovna fut tellement ravie du cadeau de son tsar de mari dont elle était fort éprise, que Fabergé fut nommé orfèvre attitré de la couronne impériale et se vit commander un nouvel œuf pour les fêtes de Pâques 1886, et pour les années qui suivirent.
Voici la liste des œufs de Pâques que Maria reçu
1886 «Œuf à la poule dans un panier »†
1887 «Œuf en émail bleu à nervures.» En or, il se dresse sur son socle à trépied- pattes de lion, entouré de guirlandes d’or, de cabochons de saphirs bleus surmonté de diamant rose. Il renferme une montre Vacheron Constantin. Il était perdu et retrouvé récemment : un ferrailleur américain ne sachant rien de l’histoire de l’œuf, l’a acheté pour 14 000 $ (10 153 €) sur la base de son poids et de la valeur estimée des diamants et de saphirs. Il avait l’intention de le vendre à un acheteur qui le ferait fondre. Mais les acquéreurs potentiels pensaient qu’il avait surestimé le prix et ont laissé tomber l’affaire. L’œuf languit dans sa cuisine pendant des années, jusqu’à une nuit en 2012, lorsqu’ il a googlelisa « œuf » et » Vacheron Constantin « , ainsi que les mots gravés sur la pièce d’horlogerie à l’intérieur « Œuf en émail bleu à nervures ». Il tombe alors sur un article du quotidien britannique « The Daily Telegraph » de Kieran McCarthy, directeur de la maison Wartski, parlant justement de « son » œuf : Il le reconnu à la description.« C’est la plus incroyable des découvertes», s’émerveille Kieran McCarthy. L’œuf «a voyagé de l’impériale Saint-Pétersbourg jusqu’au fin fond des États-Unis. Cette histoire mérite d’être racontée car il aurait très facilement pu disparaître». La valeur de l’œuf avait peu avant été estimée à 20 millions de livres (environ 24 millions d’euros).(1)
1888 « Chérubin avec une pendulette dans un Œuf »†
1889 « Œuf aux perles »†, mais peut être pas pour tout le monde… Sa surprise était un set de manucure de treize pièces.
1890 « Œuf aux palais danois » † contenait les miniatures de dix résidences impériales : 1. yacht impérial Polyarnaya Zvezda « Polar star »2. château Bernstorff au Danemark, 3. villa de l’empereur à Fredensborg Park (Danemark) (2), 4. Villa Kejserens au Slot Fredensborg à Copenhague (Danemark), 5. Amalienborg Palace – Schacks Palace, 6. château de Kronborg à Helsingor (Danemark), 7. Cottage Palace, Peterhof Alexandreskii Park (Russie), 8. Cottage Palace en Finlande 9. Palais Gatchina à Saint Petersbourg (Russie), 10. impérial yacht « Tsarevna ». (3)
1890 « Œuf aux émeraudes »†
1891 « Œuf au Pamyat Azova », le « Mémoire d’Azov » en français, fut un croiseur cuirassé construit au XIXéme pour la marine impériale russe. Avec des entrelacs très rococo, il est orné de diamants, fermé par un rubis. Le croiseur qui constitue la surprise est posé sur une mer d’aigue-marine.
1892 « œuf au treillis de diamants » dans une collection privée en Angleterre. En jade orné de croisillons de diamants. La surprise qui a disparu, était un éléphant en ivoire. Le socle aussi disparu, représentait trois chérubins symbolisant les trois enfants du couple impérial, Nicolas, Georges et Michel.
1893 «Œuf du Caucase» est le premier œuf à être daté. Il représente les paysages du Caucase où vivait le Grand Duc Georges atteint d’une tuberculose. Une miniature le représentant à 22 ans en uniforme se trouve au sommet sous une pierre précieuse.
1894« Œuf Régence (dit aussi l’Œuf Renaissance)» qui fut le dernier œuf offert par Alexandre III à sa chère épouse. Il est en agate orné de motifs émaillé et de cabochons en diamants et rubis. Deux têtes de lions forment les poignées. La surprise pourrait être l’œuf de la Résurrection car il s’y adapte parfaitement.
Pour plus d’images, RDV sur mon – Lire aussi : Carl Fabergé et les Romanov : une histoire d’œufs
(1) Site officiel de Fabergé – article et photographies du Mail Online (2) En savoir + sur la villa de l’Empereur (3) sources: Korneva, Galina and Tatiana Cheboksarova. Любимые резиденции императрицы Марии Федоровны в России и Дании – Empress Maria Feodorovna’s Favorite Residences in Russia and in Denmark.