Je ne crois pas mériter l’ Award of the best Housewife.
Et je n’en suis pas désespérée.. J’ai entrevu quelquefois notre réfrigérateur ressemblant à une oeuvre de Mikelitch, ne recelant que quelques yaourts au soja, des cornichons, quelques fruits.. Imaginez la mine effarée de nos adolescents à l’ouverture de la porte.. J’ai aussi eu droit à des lamentations lorsque j’avais oublié de laver le pull et réceptionné un regard assasin lorsque j’ai tenté un « Ce n’est pas comme si tu n’en avais qu’un ! » .. Mon Dieu, décidément, je ne comprenais rien..
J’ai aussi emmené ma tribu diner en ville, joyeusement et sans remords, parce que mon imagination culinaire était au abonné absent.. Quant au plumeau et autres ustensils, ce ne sont pas mes armes favorites. Je n’ai pas le pouvoir de la sorcière-bien-aimée qui d’un froncement de nez – que j’ai aussi joli qu’elle – range sa maison. Alors, aimant la propreté, les belles piles de linge, j’ai la chance de bénéficier des services d’un elfe de maison. Le nôtre est une femme- qui me déleste de tout ce travail ménager. Je ne me charge que de notre chambre et de nos bureaux par respect de notre vie privée et l’entretien des vitres au grand dam de la dite-elfe qui s’en offusque, car étrangement, j’aime ça.
Je dois confesser que j’apprécie de retrouver la maison rangée, fraîche et accueillante lorsque je rentre et n’y être pour rien.
Malheureusement Par bonheur, notre logis n’est pas Poudlar, et notre elfe a le goût de la liberté, ne nous voue pas un culte indéfectible et prend des vacances. Alors, il me reste à endosser la fonction d’ elfe temporaire.
J’endosse le costume d’ une happy housewife
Avec fatalisme et élan, telle Caroline Ingalls, je prends la maisonnée en main. Bicarbonate, vinaigre, chamoisettes, microfibres – ah ! Flûte ! La jaune ? Pour les lavabos ?.. Aspirateur, balai-vapeur..
Tout me (re)connait. A chaque fois, j’ai le même sentiment et les mêmes émotions. Étrangement, j’ai alors l’impression de reprendre mon pouvoir dans cette maison, de redevenir maîtresse de notre espace, de nos objets.
En câlinant nos bibelots afin de les dépoussiérer, je me remémore leur histoire, le pourquoi et le comment ils sont arrivés là. J’ai l’impression de me reconnecter avec mon environnement. Épousseter le téléphone, enlever les miettes du grille-pain, repasser les housses de couette sans un pli, changer l’eau des fleurs.. Tous ces petits gestes qui semblent sans valeurs, me donne une intimité avec les objets, les choses simples de la vie.
Déloger la poussière des petits recoins me donne l’impression rajeunir aussi ma vie. Prendre soin de ces minuscules parcelles de notre univers me rend joyeuse. J’en profite pour faire le vide et faire circuler le Qi.
Jeter toutes ces biens qui ne nous servent plus à rien mais pourrait servir à d’autres, à trier, à classer, à éliminer toutes les choses ébréchées, celles qui auraient dû être réparées mais qui sont encore désossées.. J’ai aussi la sensation d’être responsable de cette maison et de ne plus me cacher derrière un « Où m’a-t-elle rangé cela ? » ou « Mais pourquoi a -t-elle mis cette nappe dans ce placard ?»
Et si le ménage m’aidait à faire le point sur ce que je suis et les choses qui me sont essentielles ?
Ma question est de savoir si cet état bienheureux n’est pas du à ce que cela n’arrive que six semaines par an ? Est-ce que je fais mien ce slogan des années 84 de Marie Pierre Casey « …Parce que je ne le ferais pas tous les jours»
Illustrations : Les paresseuses
Now this is something that would be much more suitable for my wife to answer. Well it is only from their point of view, only we would be able understand the goodness in what we do. It would be interesting to see how that goes.