Durant ces dernières 72 heures à London, nous avons eu envie de cuisine russe.
Après le succès des restaurants-sœurs de Saint-Saint-Pétersbourg, Moscou et New York, le restaurant russe Mari Vanna a ouvert à Londres en Décembre 2011 à Knightsbridge, joli quartier s’il en est, à une encablure de chez Harrods, Vuitton et Louboutin, le long de la rue du Mandarin Oriental et en face de l’Hôtel Bulgari. Un voisinage de qualité.
Mari Vanna est un concept original : lorsque vous rentrez dans ce restaurant, vous n’avez aucunement l’impression de rentrer dans un restaurant mais chez votre grande tante bloquée dans les années 50 ou sur le tournage du film de la vie d’une famille dans son appartement soviétique. Les restaurants russes que nous avons déjà fréquentés à Paris ou ailleurs sont pour la plupart, d’une autre époque, celle des Tsars, de l’ancienne Mère Russie. Chez Mari Vanna, point de lourdes tentures, ni de moujiks, pas de balalaïka, ni d’icônes. Non, nous sommes dans une maison russe de l’époque soviétique. Les grands-parents de MonsieurMonMari étaient des Russes Blancs, ce qui fait que nous ne connaissons pas trop cette période.
Mari Vanna est une personne imaginaire qui nous invite à son domicile pour nous offrir le meilleur de la cuisine slave dans sa plus belle de porcelaine.
Mari Vanna, un décor maximaliste
Toutes les ambiances russes sont chargées en décoration. L’atmosphère du Mari Vanna n’est pas du tout zen. Les murs sont surchargés, pas un pouce de murs nus : des cadres avec des photographies, l’emblématique ours russe, des matriochkas et Cheburashka – je ne le connaissais pas, car nous sommes restés à l’époque de Nicolas II, c’est un petit personnage aux grandes oreilles, mascotte d’un dessin animé des années 60.
Des rayonnages remplis de littérature russe, des classiques de Tolstoï à Boulgakov. Il y a de la vaisselles colorées, d’incroyables lustres en cristal de Saint-Pétersbourg, des lampes et plafonniers drapés de châles de Pavlov à franges, des chandeliers, des pots de confitures et des marinades, des napperons de dentelle.. Tendrement Kitschissime.
Les plafonds n’échappent pas à cette débauche d’objets. Dans l’entrée, il y a même des bicyclettes accrochées. Le plafond de la salle de restaurant est magnifique avec ses moulures ouvragées.
Un dîner chez Mari Vanna
J’avais effectué la réservation quelques jours auparavant sur le site internet ce qui est extrêmement pratique. L’accueil est sympathique, la prise en charge efficace. Après le temps de surprise lié à l’excentricité de l’endroit, nous consultons la carte.
Pendant ce temps, arrive sur la table, une planche à pain avec du beurre à l’oignon, des radis et différents pains dont un excellent pain de seigle, idéal pour grignoter pendant que nous choisissons votre menu.
Nous retrouvons sur la carte, tous les grands classiques de la cuisine russe. Le bortsch était excellent, les pancakes de courgettes avec le saumon fumé aussi. NL a beaucoup apprécié les harengs marinés avec pommes de terre et champignons, le bœuf Stroganoff était bon mais un peu trop remis au goût du jour selon ML, le Galubtzi, copieux et délicieux, le Napoléon et la tarte aux pommes nous ont ravis. Le Napoléon est un authentique dessert de l’Europe de l’Est, une sorte de mille feuilles dont la crème est une variante de la crème anglaise car elle est au beurre. Les Anglais ont emprisonné Napoléon à Ste Hélène et les Russes sont à l’origine de la descente aux enfers du grand Empereur, mais la petite histoire raconte que Napoléon aurait dégusté ce mille feuille, l’aurait beaucoup apprécié et ce nom aurait été donné en hommage à son impériale gourmandise.. elle ajoute qu’il en aurait tellement mangé qu’il en a perdu la bataille à Waterloo… Une interprétation burlesque de la grande Histoire.
Le service est assez informel mais très professionnel. La note vous est amenée dans un désuet porte-monnaie des années 50 et pour régler avec entrain, il y a un petit rituel très sympathique et chaleureux… que je ne vous dévoile pas.
Mari Vanna est donc une belle adresse pour le dépaysement, l’originalité, la chaleur. Réconcilier cuisine familiale et qualité, voilà le pari réussi de Mari Vanna. Si vous passez par Knightsbridge -je suis sure que vous y passerez- n’hésitez pas.
Nous reviendrons pour l’afternoon tea.
Addenda : Vous avez très certainement remarqué l’illustration en UNE dont je suis tombée en amour. Il s’agit d’une réalisation de Anastasia Beltykova, une talentueuse illustratrice, designer et graphiste. Elle m’a très gentiment autorisé à la publier pour illustrer cette chronique. J’en suis très touchée. Allez découvrir son univers sur son site TRIBAMBUKA : elle puise sont inspiration des images de notre inconscient collectif, des contes de fées et légendes, des mythes, des folklores de tous les pays. Belle balade.
Mari Vanna
116 Knightsbridge
London
SW1X 7PJ