Le principe du consentement présumé au don d’organes.
Nos députés ont voté, dans la nuit de vendredi à samedi, un amendement renforçant ce principe.
Si le refus de donner ses organes après son décès n’est pas gravé dans le marbre du registre national des refus, c’est que vous êtes d’accord. «Cum tacent, consentiunt»(1) Les proches du quasi-défunt seront seulement informés par le médecin de la nature des prélèvements envisagés et non plus consultés comme à présent. Jean-Pierre Scotti, le président de la Fondation Greffe de vie, a souligné que la modification de la loi permettra de « sauver des centaines de vies ».
J’entends l’argument : 19 000 personnes sont aujourd’hui en attente d’une greffe en France. Je suis gênée par cette loi qui ne laisse plus le choix de donner ses organes. Plus de choix, plus de don. Et le don, c’est le plus beau. Faire cadeau de ses organes à celui/celle qui en a besoin alors que moi, je meure.
Je pense que le corps du pas-encore-mort mais en état de mort cérébrale reste une accroche pour la famille à l’être cher qui est en train de mourir, et que prélever les organes sans leur assentiment, est très brutal, inhumain. D’autant plus que les corps potentiellement ressources, sont ceux de personnes jeunes qui viennent d’avoir un accident. Evidemment, des organes en bon état sont nécessaires. L’annonce est déjà très brutale, un véritable tsunami. Les proches dévastés. Actuellement en France, le taux de refus des familles au don d’organes d’un proche décédé frise 40%.
Je redoute que cette loi qui sera mise en place en 2017, soit bénéfique. Que de souffrances en perspective, de peur, de colère, de difficultés à aborder le deuil dans ce contexte. Le corps humain est précieux, le don l’est plus encore. Je trouve dommageable qu’il soit ramené à un étal où puiser ce dont on a besoin. Que vont vivre les familles en sachant que des organes sont prélevés, sans leur autorisation, sans l’avis de la personne dont elles sont le canal, car entendons-nous bien, l’autorisation doit être celle du potentiel donneur. Et si ce forcing revenait en boomerang ? Si au contraire, choqués, les gens s’inscrivaient en masse sur ces listes de non-donneur ? J’aurais trouvé plus éthique, plus pertinent, plus humain, d’encourager, d’initier un grand débat dans les familles, écoles ou autres afin que chaque famille réfléchisse, débatte, en discute afin que chacun décide en son âme et conscience de ce qu’il souhaite faire en cas de malheur et que les proches le sachent. Rien de mieux que les paroles échangées.
(1) Qui ne dit mot, consent. Le latin doit être enseigné.. Cf : La réforme du collège.
Enceinte de quadruplés à 65 ans !
Quelle inconscience, quel manque de réflexion, d’amour pour ces enfants. Madame Raunigk, une institutrice berlinoise est déja mère de treize enfants, elle est sept fois grand-mère. Pourquoi ce désir d’enfant ? Pour exaucer le souhait de sa plus jeune fille de 9 ans, qui désirait un petit frère ou une petite sœur, raconte la presse. Les bras nous en tombent. Dans la Bible, il est écrit que Sarah a donné naissance à Isaac, le fils d’ Abraham, à l’âge de quatre-vingt dix ans.. mais c’était avant !
Le professeur Israël Nisand, chef du pôle de gynécologie obstétrique au CHU de Strasbourg et fondateur du Forum européen de bioéthique, s’insurge et clame que « Ceux qui ont fait cela ne sont pas des médecins. Lorsque l’on insémine quatre embryons dans l’utérus d’une femme de 65 ans, on commet une faute professionnelle grave.» Je le crois aussi.
«Science sans consciences n’est que ruine de l’âme.» Rabelais, Pantagruel, Chap. VIII. Face à ces exploits techniques, la question se pose : Faut-il placer une limite d’âge pour une grossesse après la ménopause ? En France, la fécondation in vitro est interdite après 49 ans, la procréation médicale assistée (PMA) est prise en charge jusqu’à 43 ans. Mais la loi n’est pas toujours appliquée(2). Les grossesses après 40 ans sont à risque ; Au-delà de 50 ans, le risque de décès maternel est multiplié par 200.
Et l’enfant ? Un écart d’âge considérable risque « de créer des relations qui ne sont ni fils-mère ni petit-fils-grand-mère». Tout à son frénétique désir d’enfant, a-t-elle songé au droit de ses/ces enfants : celui d’avoir des parents.
(2) Le paradoxe, c’est que la sécurité sociale française rembourse les implantations d’ovocytes faites à l’étranger alors que si un médecin faisait la même chose en France, il irait en prison.
Qu’en dites-vous ?
Bonsoir, je suis d’accord sur le fait que le débat « provoqué » aurait été salutaire.. cependant on ne peut rester insensible devant ces malades en attente de greffe.
Je partage entièrement votre avis Pascale . Pour le prélèvement d’organe nous en avons parlé en famille avec les enfants et leur papa ils étaient donc très jeunes. C’était Mireille Darc qui avait fait le reportage et son invité était le Pr Cabrol (c’est un homme absolument adorable) Ces deux personnes ont fait un travail remarquable et c’est suite à cette émission que nous avons parlé avec les enfants en parlant vrai. Ils ont été tout de suite d’accord sans que nous parlons de nos avis … nous étions fiers de leurs réponses. Plus vieux je leur ai reposé la question ils n’ont jamais changé d’avis. Tout cela pour dire qu’effectivement en parler en famille est primordiale comment laisser à ses proches cette douloureuse décision surtout s’ils n’en ont pas parlé …
Quand à cette dame … je ne sais quoi dire tellement je trouve cette décision absurde, égoïste, irresponsable … Mais comment un médecin peut faire une telle chose ???
Martine, votre témoignage est émouvant et me conforte. Le Pr Cabrol est un homme et médecin extraordinaire, Mireille Darc, une belle personne. Les médecins pour la plupart ne sont pas d’accord. Les médecins anesthésistes en particuliers y sont opposés. Peut-on revenir sur cette loi ? I hope so
Merci Diane. Oui, on ne peut pas être insensible à cela.