David Alexander Colville, né le 24 août 1920 à Toronto et mort le à Wolfville en Nouvelle-Écosse, est un artiste-peintre canadien, muraliste et graveur. Il s’inspirait de ce qu’il voyait, de son quotidien. Ses peintures évoquent lʼintimité, la vulnérabilité, la solitude, l’isolement, la séparation, le travail, les loisirs, l’aliénation, l’amour.
« Ce sont les choses ordinaires qui me semblent importantes. » Alex Colville
Colville changera plusieurs fois de technique : Après l’huile à la détrempe, il revient à l’huile et aux résines synthétiques et, après 1963, à une émulsion de polymère à l’acrylique. La création d’un tableaux est un processus long et minutieux : il prend des mesures précises et créé les proportions en fonction de modèles géométriques sous-jacents. Il ne travaille qu’un tableau à la fois. En se rapprochant de certaines toiles, on remarque une certaine influence du pointillisme. On note dans son oeuvre l’influence de Georges Seurat : Colville avait fait le voyage pour voir « La Grand Jatte » de Seurat et « étudier sa lumière cristallisée et la couleur équilibrée. »
Les animaux dans l’oeuvre de Colville
Il aimait particulièrement les chiens. Son regard sur les animaux était bienveillant : il les croyait innocents et s’ils étaient méchants c’était à cause des hommes.
Ce tableau qui m’impressionne, explore la confiance. Ann, sa fille ne semble pas du tout intimidée par le regard hardi, la taille, les énormes griffes et le collier clouté du chien. Je ne serais pas si confiante .. Ce chien d’ailleurs n’a pas d’ombre, ce qui accroît le sentiment d’insécurité.
Ce tableau représente Black Jack le cheval de JFK gambadant dans la campagne. Colville fut très impressionné par ce cheval du Président assassiné : Le cortège funèbre télévisé montrait Black Jack, apeuré et pas tout à fait en cadence alors quʼil suivait le cercueil enveloppé du drapeau américain. L’impression qui se dégage de ce tableau est que ce cheval n’est pas à sa place..
Colville peint les scènes ordinaires
J’aime ces représentations, même si elles ne respirent pas toutes, la joie de vivre, elles sont très inspirants. J’ai l’impression qu’un danger imminent que je ne vois pas, menace ces personnages. Les sujets semblent figés dans le temps. J’aime beaucoup les couleurs.
Colville s’est beaucoup inspiré de sa famille. Il s’agit ici de sa femme Rhoda et deux de ses enfants qui reviennent à la plage toute proche à cause d’un orage. Pour la petite histoire, lui pendant ce temps, peignait. Certaines pièces sont à la limite du voyeurisme : Réfrigérateur (1977), sur lequel Rhoda et Alex sont représentés dévêtus, est apparu sur la couverture d’un magazine populaire. Il s’attache cependant souvent, à cacher les visages.
En admirant, je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec Edward Hopper. Ai-je raison ?
J’aime les arbres. Et celui de Horton est très inspirant. Comme lʼexplique Colville, mieux que je ne pourrai le faire : « Cʼétait un portrait dʼun arbre en particulier, mais [aussi], dʼun arbre que jʼestimais pourvu dʼune signification universelle. Dʼune certaine manière, je pensais à lʼarbre comme à un être vivant, un peu comme à un vieillard. Bien entendu, lʼarbre parle de la mort et de la survie. ». Sachez encore que la grande Alice Munroe a emprunté cette peinture en première de couverture de son livre : Miles City, Montana
« La vie est à mes yeux intrinsèquement dangereuse « ». Alex Colville
Rhoda qui était aussi une artiste, avait étudié les beaux-arts à l’Université Mount Allison à Sackville partageait avec Alex une relation très étroite et aimante. Il est difficile de penser à l’un sans l’autre. Rhoda était aussi un patineuse, danseuse, chanteuse, pianiste et cycliste. Elle était aussi une excellente nageuse. Peut-être s’agit-il d’elle ? Il a beaucoup utilisé comme source d’inspiration, son couple et sa famille.
Scènes de guerre
Alex Colville a été profondément marqué par la Seconde Guerre mondiale. Il avait 22 ans lorsqu’il s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes dans le cadre du Programme War Artist, il était alors nouvellement diplômé en beaux-arts et venait de se marier. En 1944, il se rend à Londres, en tant quʼartiste de guerre officiel. Il a été envoyé au camp de concentration libéré de Bergen-Belsen, dans le nord de lʼAllemagne, en 1945 : il témoignera de preuves accablantes de lʼHolocauste, qui le hanteront pour le reste de sa vie.
Colville a complété cette peinture à Ottawa, en 1946, après son retour du front. Pour le visage du premier soldat, il sʼest inspiré de son père. « Jʼai pensé à mon père comme à une sorte de caporal », a déclaré Colville. Sa femme, Rhoda a reconnu les mains de ce personnage comme celles de Colville.
Il a connu la gloire et le succès de son vivant. L’homme dans la véranda s’est vendu 1,29 million de dollars lors d’une vente aux enchères en 2010.
Il s’est éteint paisiblement chez lui, en Nouvelle-Écosse, le le quelques mois après son épouse, Rhoda. Il avait 92 ans, il ne s’était pas remis du décès de sa tendre moitié, le 31 déc 2012.
En une, j’ai choisi Couple sur la plage, 1957 que j’adore. Pour en découvrir plus, je vous invite à découvrir mon tableau
Sources : Musée des beaux-arts du Canada – Site Alex Colville