Un baiser est aussi un moment d’éternité ? Embrasser reste un mystère ; nous en avons déjà parlé dans une éloge du baiser. Relisez si le cœur vous en dit ? D’humeur romantique, j’ai envie de photographies de gens heureux et amoureux, de noir et blanc, de Paris, de look des années 50 aussi. Ces temps derniers, je m’intéresse aux photographes, je pense même à une nouvelle rubrique sur ce thème. A suivre. Mais pour l’instant, je vous emmène en balade dans Paris.
Le premier cliché est de Robert Doisneau ( 1912-1994) que tout le monde aime. Une photo prise sur le vif.. Revenant du marché, soudain Monsieur a une irrésistible envie de l’embrasser .. Qui a dit que le sac de course n’était ni sexy, ni glamour ?
Willis Ronis (1910-2009) est un photojournaliste humaniste comme Doisneau. Il était très gentil, il voulait gommer la méchanceté du monde. Il se souvenait de tous « ces jours-là ». Ce jour-là dans lequel il nous confie l’histoire de ses clichés les plus célèbres. Partageons la jolie histoire de Riton et Marinette, les Amoureux de la Bastille :
« Je me souviens que j’étais monté tout en haut de la Colonne parce que la lumière était particulièrement belle, une lumière d’hiver, de janvier, très blanche. J’avais été guidé par elle, comme souvent, et c’est là que j’ai fait une de mes plus belles photos, qui a fait le tour du monde. J’aimais monter tout en haut de la colonne, j’y venais souvent, Paris était si beau, vu de ce point. J’étais seul, je faisais une série de photos et je m’apprêtais à rentrer chez moi. C’est là que j’ai vu ce couple, de dos, qui regardait le panorama. Je les ai photographiés juste au moment où le garçon posait un baiser sur le front de sa compagne. Très délicatement. Je pensais que c’était un couple d’étrangers jusqu’au jour où, en 1988, j’ai appris, qu’ils tenaient un café-tabac, de l’autre côté de la colonne, et qu’ils avaient encadré le poster dans leur bistrot ».
Même la guerre n’empêche pas les gens de s’aimer. Cette photographie fait partie d’une série d’une vingtaine où Doisneau a fait une saisie du quotidien des Parisiens sous l’occupation. Même dans le pire des contexte – barbelés- l’amour est plus fort que tout pour continuer à vivre – l’allée.
Jean-Philippe Charbonnier, photojournaliste méconnu ou du moins oublié, est aussi considéré comme l’œil de Paris, fut aussi un témoin de son temps, la seconde moitié du XXéme siècle.
Les amoureux sont toujours seuls au monde.
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, bancs publics.. La voisine.. Envieuse ? Indifférente ? Censeuse ?
Édouard Boubat ( 1923-1999) est, à l’instar de Ronis, Doisneau ou Sabine Weiss ( 1924-), un photographe humaniste. Jacques Prévert disait « Boubat, un correspondant de paix ».
Tout le monde connait Henri Cartier-Bresson ( 1908-2004). Même si le couple posait volontairement pour l’objectif du photographe, l’impression est de saisir un instant volé..
Très joli cliché.
Peter Turnley (1955-) photojournaliste, est tombé amoureux de Paris qu’il photographie depuis les années 70.
« Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout » Guy de Maupassant.
En Une : Edouard Boubat. Parsi 1975. Je le trouve très moderne. Notez la religieuse tout en habit !