Je suis déçue que la formation à laquelle je devais participer n’ait pas lieu.Elle fut annulée, faute de participants.
Comment désamorcer la violence ? Mieux comprendre pour mieux agir
La haine n’est pas innée, je maintiens qu’il n’existe pas d’enfants méchants. Je suis sûre que chaque bambin qui nait, vient au monde sans mauvaise intention, avec le besoin d’évoluer en aimant et en étant aimé.
Les racines de la violence
Je me demande souvent d’où vient ce plaisir, ce besoin, cette rage, cette obéissance, à plonger les autres humains dans la détresse, de les rabaisser, les humilier et /ou de les torturer. Pourquoi des hommes et des femmes à priori » comme tout le monde » participent à des génocides, à des horreurs contre l’humanité ? Croisades, inquisitions, Shoah, guerres, génocides, tortures.
Pourquoi d’anciens enfants maltraités deviennent eux mêmes des parents maltraitants. Pourquoi certains parents, enseignants, soignants malmènent gravement leurs congénères ? Pourquoi certain chéri, au demeurant charmant et civil cogne leur chérie ? Pourquoi certains torturent des animaux ?
Alice Miller l’affirme : cette propension à la violence vient uniquement de la mémoire réprimée, niée, d’un l’enfant sadiquement maltraité par ses parents qui plus tard se venge sur autrui.
Elle explique que Hitler, Mao, Staline, M ou Mme Toulemonde et consorts – le panel est hélas large – ont été des enfants très malmenés. C’est très éclairant et n’excuse pas ce que le bourreau a fait ! C’est une explication, pas une absolution.
C’est irritant ce rapport entre ce qu’a vécu un individu dans son enfance et l’action de grands et petits criminels et/ou dictateurs. Ils ne méritent peut être pas notre compassion mais dans tout cas, notre compréhension pour l’enfant qu’ils furent.
Les conséquences des violences subies dans l’enfance
Il est logique qu’un individu qui a grandi dans un foyer où régnait la violence, en nourrissant une haine inconsciente parfois, envers l’auteurs de leurs jours sans trouver une âme charitable pour le soutenir , soit une «bombe à retardement ». Le bébé-d’hommes élevé dans la brutalité, sans amour, sera prêt à suivre le premier dictateur coiffé d’un chapeau ou pas ou à l’ovationner. L’adulte qu’il sera devenu, se laisssera abuser, diriger par ces bourreaux en puissance, comme il se laissait diriger et mener par leur parent maltraitant. Pour tous ces crimes, même cause : d’anciens enfants maltraités qui déchargent, sans frein, la totalité de leurs émotions réprimées de l’enfant d’autrefois martyrisé. Les enfants battus aiment leurs parents et les croient lorsqu’ils leur disent que c’est pour leur bien ! Même adulte, ils soutiennent que c’était pour leur bien, qu’ils étaient des enfants difficiles.. qu’ils seraient devenus des délinquants..
La guerre, l’effet d’un groupe, l’impunité déclenchent l’agressivité, mais celle-ci était à l’état latent forcement.
Quelqu’un qui n’a pas été élevé dans la violence, le despotisme, le manque de soins, la dévalorisation, l’humiliation, ni à la maison, ni à l’école, ne peut être capable de telles actions.
L’éducation doit être sans violence
Beaucoup croient qu’élever, éduquer un enfant est impossible sans taper, sans l’humilier.. On sait que ces souvenirs inconscients sont inscrits et stockés dans le corps et le cerveau..
Je regrette que certains pédagogues pontifient qu’il soit nécessaire d’imposer aux enfants une stricte discipline pour en faire des gens qui se conduiront correctement. C’est dans cette discipline dépourvue de tout sentiment que nous fabriquons justement une adolescence et des futurs adultes dépressifs, brutaux et avides de pouvoir. Certains parents disent que « leur main est partie toute seule », contre son gré ! Non ! C’est la conséquence de la mémoire corporelle et émotionnelle ; « La main des parents qui n’ont pas été frappé , ne part pas toute seule » affirme Alice M.
Les parents ignorent qu’en éduquant par de mauvais traitements – j’entends aussi les dévalorisations, les humiliations…- qu’ils sèment les graines du mal, en cet innocent. D’anciens enfants molestés ne brutalisent pas leur enfant : soit ils ont reconnu leurs parents comme des maltraitants, soit ils l’ont nié et alors sommeille en eux, la rage qui peut s’éveiller à tout moment. La cruauté d’un individu est l’oeuvre de ses parents et éducateurs, elle se «constitue dans le cerveau de l’enfant » traité odieusement.
La Suède a adopté une loi abolisant les chatiments corporels en 1979. 16 pays parmi les 46 Etats membres du Conseil de l’Europe ont entrepris des démarches pour l’abolition du châtiment corporel. En France, une proposition de loi visant à ce que L’enfant ait droit à une éducation non violente, qu’aucun enfant ne puisse être soumis à des châtiments corporels ou à toute forme de violence physique a été enregistrée le 22 janvier 2010.
Interdire les châtiments corporels ne veut pas dire engager des poursuites contre les parents ou les culpabiliser : il s’agit de proposer des solutions alternatives viables à la discipline axée sur la violence. C’est promouvoir une parentalité positive, où éduquer les enfants dans un environnement non violent et respectueux de leurs droits fondamentaux est une étape essentielle pour parvenir à un vrai changement.
Pour les autres qui hélas, ont subi des vexations, coups, punitions exagérées et injustes et plus encore .. Il leur reste à reconnaitre ce qu’ils ont subi, s’indigner de ce dont ils ont été victime ; il leur sera nécessaire de se débarrasser des vieilles statégies d’adaptation et à apprendre à se fier à leurs propres sentiments, à leur ouvrir la porte, à découvrir leurs besoins, les percevoir et les satisfaire.
Un avenir sans violence sur les enfants ?
Je suis attentive au travail de nos législateurs, en la matière. I have a Dream : qu’aucun enfant ne soit maltraité pour que demain aucune violence ne soit possible. Pour être optimiste, cette analyse des effets de la loi promulguée en Suède depuis 1979 où est rapporté une étude de l’Université de Manitoba, au Canada, qui conclut que depuis l’abolition des châtiments corporels, la Suède a vu chuter ses taux de délinquance juvénile et de suicide.
Source: » Ta vie sauvée enfin « de Alice Miller – Peinture empruntée à Alice Miller qui est aussi peintre. D’autres toiles sont présentées sur son site. – Association: enfants de coeur