Une fable de La Fontaine inconnue ? Non, juste trois mots ajoutés à mon glossaire ! En ces temps d’élections, de Primaires de tout bord, soyons attentif à tous les xyloglottes ! Cette semaine riche en événements, me fournit, aussi, la matière à supplémenter mon vocabulaire. Rassurez-vous, ce ne sont pas des noms d’oiseaux !
Fidel Castro est mort, une page de l’histoire du XXe siècle tournée
La volée d’eulogies est un tantinet étonnante. Le régime cubain étant, dès 1959, une dictature féroce.
Jean-Claude Jüncker s’incline devant « un héros pour beaucoup » tandis que Justin Trudeau loue « un leader remarquable »… pour ne citer qu’eux. Ont-ils oubliés les crimes, les persécutions des homosexuels évalués comme étant “idéologiquement déviantes”, les traitement inhumains réservés aux malades mentaux et aux malades du sida ? L’ont-ils absous pour l’emprisonnement des milliers d’innocents et de l’exil de plus d’un million de personnes ?
Hier matin, dans le Figaro, je lisais Les demi-mensonges de François Hollande sur Cuba , l’article de Guillaume Perrault et découvre le mot « La casuistique ». Ce nom commun est déjà intéressant de part l’exercice de prononciation qu’il offre !
Le mot « casuistique » vient du latin casus : événement fortuit, imprévu.
À partir du XVIIe siècle, le mot « casuistique » prend un sens péjoratif et devient synonyme de subtilité excessive et même de mauvaise foi.
Il qualifierait une Subtilité excessive, pouvant être considérée comme un manque d’honnêteté, une tendance à argumenter de façon subtile, à tomber dans le byzantinisme. Qu’est-ce que le Byzantinisme ? L’origine du nom est due au comportement du peuple de Byzance discutant de questions religieuse alors que les Turcs assiégeaient leur ville, et qualifie une disposition d’esprit par laquelle on est porté à perdre son temps dans des discussions subtiles et oiseuses sur des sujets sans intérêt.
L’épopée de la publication du Docteur Jivago
Toujours dans le même article » Les demi-mensonges de François Hollande sur Cuba », je découvre : samizdat. Je n’ai au grand jamais, jamais entendu ce nom utilisé en URSS ! Étrange.
Un sazmidat – Du russe самиздат, samizdat « autopublication » – est un Écrit critique envers les autorités, dans les pays du bloc communiste, publié de façon clandestine sous forme polycopiée ou ronéotypée. Lorsque quelqu’un avait une copie, il faisait d’autres copies et les distribuait à son entourage, qui faisaient d’autres copies à leur tour… et ainsi de suite. L’utilisation de photocopieurs et de machines à écrire dans les bureaux était pourtant extrêmement risquée, parce qu’ils étaient contrôlés par le service secret soviétiques.
Ce n’était pas exclusivement des documents politiques qui circulaient sous le manteau : Le Docteur Jivago écrit par Boris Leonidovitch Pasternak (1890-1960) et Le Pavillon des cancéreux d’ Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne (1918-2008) furent d’abord distribués ainsi.
Le comité soviétique avait refusé la publication du livre de Pasternack parce que l’esprit même du livre était condamnable, découlant de la vision du monde incompatible avec le réalisme socialiste.
Le tamizdat fut organisé par le passage clandestin des manuscrits à l’étranger. C’est de cette façon que Le docteur Jivago a été imprimé par l’éditeur Mouton à la Haye… ceci est une autre histoire car la CIA s’en était mêlée, l’édition fut déclarée illégale. Lisez L’affaire Jivago Par Peter Finn,Petra Couvee pour tout savoir ! Ce livre éclaire sur la manipulation intellectuelle pratiquée lors de la guerre froide. En 1964, Khrouchtchev, exclu du pouvoir et assigné à résidence, lira enfin le roman. « Nous n’aurions pas dû l’interdire, écrira-t-il dans ses mémoires. J’aurais mieux fait de le lire moi-même. Il n’y a rien d’antisoviétique dedans. »
Je rends hommage à tous ceux qui encore aujourd’hui continuent d’écrire, au risque de leur liberté, et parfois de leur vie.
Contempteur, le mot de la fin
Je ne sais plus où j’ai vu ce mot mais il est pile poil à sa place dans cette chronique juste3mots. En effet, Contempteur désigne une Personne qui dénigre quelqu’un ou quelque chose.
« (…) hommes riches et ambitieux, contempteurs de la vertu (…) La Bruyère, Disc. de réception à l‘Académie.(2)
Pour certains, dire du mal de son voisin est une occupation pour certains, à plein temps ! Il est admis que voir la paille dans l’œil de son alter ego est une manifestation du madrier que nous avons dans le notre ! Jaser, calomnier, critiquer, c’est mettre des ordures dans son propre jardin. I have a dream : que tout le monde adopte la biendisance attitude !
Enjoy !
(1) Source de la photographie de la Une et Pour en savoir plus sur le sujet : ICI – (2) discours de réception à l’Académie Française de la Bruyère