J’aime (re)découvrir des mots.
IMPERITIE
Ce substantif féminin n’est hélas, pas très facile à placer.
Ce mot vient du latin « impéritia » signifiant ignorance, inexpérience. Incapacité, inhabilité, défaut de compétence dans la profession ou plus souvent dans la fonction que l’on exerce.
L’exemple trouvé dans la huitième édition du dictionnaire de l’Académie ? L’ impéritie de certains fonctionnaires rabaisse le fonctionnarisme aux yeux de l’ opinion publique.
Restons dans le domaine de l’éducation. L’OCDE Organisation de coopération et de développement économiques utilise deux termes pour évaluer les résultats via son test Pisa.
« littératie » ou « littéracie »
De l’anglicisme literacy « alphabétisme». terme que l’on a des difficultés à trouver dans un dictionnaire.
L’OCDE le définit comme étant «l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités».
« numératie ».
L’OCDE entend « capacité d’une personne de comprendre et d’utiliser des données mathématiques à l’école, au travail et dans la vie de tous les jours; par exemple, pour utiliser de la monnaie et établir des budgets, pour utiliser des mesures en cuisine ou pour lire une carte.»
En bref : « capacité de comprendre les chiffres et de s’en servir pour raisonner ». L’enfant naît avec des intuitions abstraites du nombre et de l’arithmétique.
Les compétences en numératie se créent au cours de l’enfance. À 6 mois, les nourrissons sont capables de détecter la différence entre des ensembles d’objets de quantités variées.
Par exemple, ils observent 5 objets qui tombent dans une boîte, puis 5 autres objets qui s’y ajoutent. Si la boîte s’ouvre et qu’on y trouve non pas 10 mais seulement 5 objets, les bébés ont une réaction de surprise. Oui, oui. Evidemment, ils ne savent pas que 5 + 5 égal 10, mais ils savent approximer.
Dans leur troisième année, la plupart des enfants ont mémorisé les chiffres de 1 à 10 et commencent à compter de petits ensembles d’objets avec succès. Ils sont capables de distinguer deux ensembles qui diffèrent d’environ 50% Ex: 8 contre 16). Vers l’âge de 6 ans, les enfants apprennent à générer les nombres de chaque dizaine (c.-à-d., de 10 à 19, de 20 à 29…), comprennent la signification des nombres, apprennent à compter des ensembles d’objets de plus en plus grands, saisissent que le dernier nombre compté correspond au nombre d’objets dans un ensemble et comprennent comment additionner et soustraire. Dans un sens, nous avons tous la bosse des maths ! Les enfants dyscalculiques ont des difficultés à distinguer deux ensembles d’objets sur la base de leur nombre, et à choisir le plus grand des deux.
L’acuité numérique prédit la réussite scolaire mathématique.
Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne peut pas s’améliorer : les apprentissages mathématiques enrichissent nettement le sens des nombres.
Selon l’OCDE, La France occupe en littératie et en numératie, respectivement la 21ème (avant Chypre, Espagne et Italie) et la 19ème place (devant l’Irlande, Chypre, les États-Unis, l’Italie et l’Espagne). Vous souhaitez passer le dernier test PISA 2012 ? C’est ICI.
Sources : La Bosse des maths : Quinze ans après Par Stanislas Dehaene