Des papiers par terre me font renauder
Nos valeurs s’expriment en permanence dans nos actions. Samedi, je m’arrête à la station-essence afin de remplir le réservoir du précieux liquide qui permettra à mon goulu véhicule de pouvoir se mouvoir. De nos jours, tous les points de distributions sont des automates où l’acheteur est obligé de se transformer, l’espace d’un plein, en pompiste. Bref, là n’est pas la question. Cependant, ce geste présente un risque à se souiller les mains. J’apprécie lorsque des gants à usage unique sont mis à ma disposition afin que je ne sois pas en contact avec le pétrole. En cas de pénurie, je tempête mais n’ai guère le choix de faire autrement qu’à mains nues ou avec un mouchoir. Ce jour-là, tout est parfait : des gants et des essuie-mains. Pendant la distribution, mes yeux se posent sur un emballage et sa lingette usagée, jetés là, à terre, juste à côté de la borne.
Pourquoi jeter ses déchets par terre ?
Plusieurs réflexions surgissent : Je note que la plupart des consommateurs d’essence ont de l’hygiène. Parmi eux, certains sont si prévoyants et attachés à l’hygiène de leurs mains qu’ils anticipent un manque du fournisseur en ayant dans leur véhicule de quoi y pallier. Jusque-là, je suis admirative. Et les mêmes jettent à terre leur détritus ? Je me demande quelle peut être la personne capable de se défaire de ses déchets sur le sol sans aucun état d’âme, qui est attachée à sa propreté, mais qui méprise l’environnement qui ne lui appartient pas ( car je suppose qu’elle ne ferait pas cela chez elle ? Si ?)…A-t-elle une conception étrange et à sens unique de la propreté ?
Je suis très mal à l’aise avec cette conduite. Les personnes qui jettent par devers eux, sur la voie publique, canette, bouteille, mégot, chewing-gum, journaux et autres flyers… sans évoquer les crachats et les crottes de Médor.. m’échauffent la bile ! Je suis incapable d’un tel geste irrespectueux. Suis-je une « imbécile moralisatrice» ?
Un papier par terre me direz-vous, n’est pas si grave ?
Certes, il y a pire dans ce monde. Mais à ce moment-là, rien n’est grave. Se justifier en disant qu’on est pas les seuls, est détestable : utiliser la mauvaise conduite des autres pour participer à la détérioration de l’espace commun manque totalement de dignité.
Je suis choquée que ces malappris obligent un des leurs à ramasser leurs déchets et assainir l’environnement commun. Et que l’on ne me dise pas, que cela leur offre un emploi..
Que dire des prétendus amoureux de la Nature qui polluent les montagnes ou autres lieux de trekking, de leurs plastiques et ordures ?
Qu’est- ce que cela coûte de jeter nos détritus dans une poubelle ?
« Juger, c’est de toute évidence ne pas comprendre puisque, si l’on comprenait, on ne pourrait pas juger. » écrit André Malraux dans Les Conquérants. Je ne juge pas ces personnes non-respectueuses des autres et de la nature, je constate une conduite qui me heurte. J’aimerais vraiment comprendre cet énorme hiatus entre les actions et convictions personnelles de certains. Vous en avez une idée ?
Illustration de droite: académie de la Réunion
Il y a souvent un monde entre ce qu’on prône et ce qu’on fait rééllement. Le propre de lhomme est dans ses contradictions. Ceci dit moi aussi j’ai du mal à comprendre ou plutôt à tolérer.
Bonsoir Doucebarbare, merci pour votre commentaire. Vous avez raison. Les dires sont plus aisés que les actions. Je tolère sans grande difficulté ce qui ne me heurte pas. Je me "soigne " pour progresser . belle soirée.