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Les « femmes mulets » de Ceuta

Les « femmes mulets » de Ceuta

Ceuta ou Sebta est une enclave espagnole en territoire marocain avec un statut de zone franche. Chaque jour, des milliers de femmes appelées femmes mulets traversent la frontière entre le Maroc et l’Espagne, en transportant sur leur dos, des énormes paquets pesant jusqu’à 80 kilogrammes. Fernando del Berro a photographié leurs déplacements. Un choc de voir ceci au 21 siècle…

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Trois femmes pliées en deux, sous leur pesant fardeau des marchandises sur leur dos marchent vers la frontière Melilla-Maroc. Photographie: Fernando del Berro

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Chaque matin, c’est la même noria : Dès 7h du matin,  environ 10 000 femmes s’affairent pour récupérer des marchandises à Ceuta, enclave espagnole ceinturée de barbelés et de murs. Pourquoi ? Depuis des années, la douane marocaine, autorise le passage de biens par la frontière de Ceuta, qu’une personne peut transporter elle-même, sans camion. Mais – tenez-vous bien –  la charge ne doit jamais toucher le sol.femmes-mulets-Fernando_Del_Berro

Les femmes mulets, véritables bêtes de somme

Ce « métier » de femmes mulets, complètement d’un autre âge, complètement indécent, indigne et révoltant concerne à 80%, les femmes car c’est un moyen pour elles de gagner de l’argent et de nourrir leur famille. Le dos plié sous le poids de la marchandise, elles acheminent les marchandises vers les souks du Nord marocain.

Ces marchandises appartiennent à des commerçants marocains, qui gagnent ainsi des millions d’euros par an – on parle de 6 millions d’Euros annuels. Si les marchandises transitaient officiellement par une douane, ils devraient s’acquitter de taxes. Alors, il est bien plus économique de fermer les yeux sur ces pratiques… Les autorités espagnoles refusent de parler de contrebande, puisque la marchandise est vendue par des commerçants légaux. Aucun contrôle n’est effectué sur la nature des paquets.

Ces femmes mulets, véritables bêtes de somme, gagnent juste un salaire quotidien oscillant entre 40 et 50 euros, en portant ces mastodontes de marchandises et beaucoup souffrent de troubles musculo-squelettiques, certaines même meurent sous .

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Photograph: Fernando del Berro
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Un homme charge les paquets sur le dos d’une femme – Photograph: Fernando del Berro
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Un homme attache diverses marchandises à l’estomac d’une femme en utilisant la bande et la ficelle. Plus les femmes portent de biens, plus elles reçoivent de commission. Photograph: Fernando del Berro
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Femmes âgées marchant vers le point de passage de Melilla avec sur le dos de lourdes balles de marchandises. Parfois, elles transportent ces paquets dans des entrepôts situés à plusieurs kilomètres de la frontière. Photographie: Fernando del Berro

Il va falloir que les autorités alertées entre autres par L’Association pour les droits de l’homme en Andalousie (APDHA) qui dénonce les mauvais traitements se penchent plus que sérieusement sur ces activités illégales, ce travail de bêtes de sommes et légifèrent : les conditions de travail inhumaines, le décès de femmes ensevelies sous les ballots devraient contraindre les autorités espagnoles à entreprendre des négociations avec le Maroc sur l’ouverture d’une douane commerciale.

Photographie en Une : Credit : Maggy Donaldson – Siurces : le guardian

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Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

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