Voila un livre qui s’est imposé à moi : Maestro de Cécile Balavoine dont c’est le premier roman. Même le bandeau présentant une partie de la jeune fille de Klimt m’interpella. Je ne pus que l’acheter. Et j’ajouterai pour mon plus grand bonheur, tellement ce livre est atypique et passionnant. Dès les premières pages, on se retrouve embarqué par cette belle écriture.
Maestro, le synopsis
Pourquoi fus-je immédiatement séduite par l’histoire ? Parce que j’ai un point commun avec l’héroïne complètement toquée de Mozart, depuis qu’elle a neuf ans. Certes, sa passion est beaucoup plus dévorante que la mienne. Cette fillette s’éprend de Mozart d’une façon totale, il devient son demi-dieu tandis que ses camarades sont folles de Dépêche Mode ou L’Affaire Luis Trio. Mozart devient un peu son ami-imaginaire. Elle veut tout connaitre de lui, tout apprendre. Elle fait des pèlerinages – on peut dire ça – à Salzbourg, en Italie sur les pas de Mozart. Elle est amoureuse d’un mort.
Le roman commence avec un appel téléphonique à ce chef d’orchestre qui se fait appeler Maestro et qui va complètement chambouler sa vie et transcender sa passion de Mozart.
« J’ai l’impression que ce n’était pas une interview, Cécile …. » p 22
Sa passion pour Mozart se trouve cristallisée dans cette voix. La voix de cet homme l’envoûte. Le choix du prénom n’est pas du au hasard : non, bien sûr. Cécile, c’est la patronne des musiciens et Caecilius veut dire « aveugle » et elle, elle tombe amoureuse passionnément d’un homme qu’elle ne voit pas !.
« Malgré ma dévotion, jamais pour Mozart je n’aurais pu renoncer à épouser de mon corps, un autre corps » p 125
Non, il ne s’agit pas que d’un livre où les références à Mozart pullulent et masque l’histoire, les histoires. Il y en a, même beaucoup mais c’est diablement passionnant, si vivant et si bien écrit. Cécile Balavoine alterne les paragraphes, dédiés à cet amour naissant pour ce Maestro, avec des flash backs qui nous font découvrir sa dévotion pour Mozart que j’oserai qualifier d’amitié tant le virtuose est omnis présent et sa vie de femme et journaliste de quarante ans.
Il y a l’histoire de Cécile-enfant, de son histoire familiale et l’arrivée d’une sœur qui aide à comprendre la genèse de sa passion mozartienne.
« Car voyez-vous, pour un artiste [… ] Cécile, c’est l’ombre. Lucie, la Lumière » dit son père en la présentant p 72
Maestro, c’est aussi une très belle histoire d’amour, sensuelle et envoûtante. Ils sont trois avec Mozart.
« Je serai votre Reine de la Nuit » p 158
Les moments de rencontres sont sublimes et voluptueusement décrits pour nous faire vibrer à la musique de leur amour.
« J’ai peur, Cécile. J’ai peur de ne plus pouvoir me passer de vous. J’ai l’impression que tout s’effondre. Vivre avec vous est impossible, vivre sans vous l’est tout autant. »
J’ai évidemment beaucoup aimé les liens extraordinaires avec Wolfgang Amadeus Mozart, si présent. J’ai souri lorsqu’elle visite à 11 ans, la Mozarts Gebursthaus, elle touche une rambarde en espérant que la trace de sa main s’infiltrerait dans la sienne.. Un espérance que j’ai déjà nourri à diverses occasions et pas qu’avec Mozart.
« Cécile, je ne serai pas souvent vôtre mais lorsque je le serai, je le serai totalement » p 176
Un autre élément porteur de plaisir : les voyages. Elle nous fait sans cesse sauter d’un avion à un autre pour NY, Prague, Salzbourg, Paris. On s’y croit.
Un roman qui donne envie de réécouter/écouter Mozart. Un roman sans aucune fausse note.. si ce n’est peut être la fin ? Un roman qui tourneboule que je vous conseille. Sans boule de cristal, je prédis un bel avenir à Cécile Balavoine.
Maestro – Cécile Balavoine chez Mercure de France