Je suis ravie de découvrir un nouveau thé vert offert par un de mes Trésors : Thé Jeju Sejak de la maison Osulloc acheté à Séoul. Je connais assez bien un autre thé coréen, le Jukro un thé noir aux notes chocolatées. Pourtant, le « nokcha » (녹차 : thé vert en coréen) est une institution. La Corée compte quatre grandes régions productrices de thé : le mont Jiri – berceau de la théiculture en Corée -, Boseong – la première plantation de thé y a été établie par les Japonais en 1939 – , l’île de Jeju dont il est question – et Jeonnam qui assure surtout une production de thé matcha. Faisons connaissance avec ce thé vert de Jeju.
Carte postale de L’île de Jeju
Imaginer l’île de Jeju ? La Corse coréenne à 1 heure d’avion de Séoul. Une île volcanique au milieu de laquelle trône un volcan éteint, le mont Halla qui culmine à 1950m d’altitudes dont la dernière éruption date de 1007. Jeju-do surnommée aussi « l’île des 3 abondances », est une belle destination touristique, surtout pour les jeunes mariés.
Permettons-nous un peu de tourisme, voulez-vous ? Boire du thé, c’est aussi voyager … Marchons sur la plage de sable fin d’Hyopjae, perdons nous dans les tunnels de lave et coquillages, baladons nous à Bunjae Artpia jardin botanique de bonsaïs, dégustons de délicieux agrumes ou des plateaux de fruits de mer fraîchement pêchés, jouons au golf – l’île compte 30 parcours de golf ! – , les gourmands se rendront au musée du chocolat, le deuxième plus grand musée du chocolat après celui de Cologne, philosophons en admirant le coucher de soleil au pic Suwolbong… Les paysages sont divins.
Vous y rencontrerez des Dol hareubangs – littéralement : grands-pères de pierre – des statues qui censés protéger les habitants des démons et leur assurer la fertilité. Ils peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres ! Ils existeraient depuis 1754. Tout en rondeur avec leurs gros yeux, leur nez imposant, ils sont plus ou moins souriants et portent un chapeau type champignon – sorte de symbole phallique ?- et ont toujours les deux mains placées devant la poitrine ou le ventre.
L’île est aussi très connue pour ses femmes-pêcheuses, appelées haenyeo – littéralement « les filles de la mer » qui vivaient bien de la pêche sous-marine. Elles plongent en apnée, vêtues de combinaison en néoprène, avec un filet et un harpon pour collecter des coquillages et des algues de toutes sortes. Elles sont capables de rester sous l’eau deux minutes et de plonger à des profondeurs environnant les vingt mètres ! Aujourd’hui, elles ont toutes entre 50 et 70 ans, leurs activités déclinent. Depuis 1er décembre 2016, leur activité est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco (1).
Et le thé dans tout cela ? O’suloc est LA MARQUE de Corée, installée sur l’île de Jeju. Sulloc est le nom en ancien coréen pour le thé. Le dirigeant d’O’Sulloc,négociant en thé, fut un visionnaire lorsqu’il planta ses premiers théiers en 1979 ! En effet, l’île de Jeju offre les conditions optimales pour la culture du thé avec une température annuelle moyenne supérieure à 14 ℃, un sol légèrement acide de pH 4.0 ~ 5.0 et un climat chaud et humide avec des précipitations annuelles de plus de 1.600 mm.
Les origines du thé Jeju Sejak
En Corée du sud, le thé vert se récolte deux à quatre fois par an. Une première cueillette se déroule avant le 20 avril pour le thé Woojeon ( 1 bourgeon et une feuille). La seconde est appelée Se-Jak cueillie à la main après gogu « pluie de céréales », 20-21 avril mais avant ipha « avènement de l’été » , 5-6 mai, récolté avec un bourgeon et deux feuilles. Ce nom fait référence à la langue d’un petit oiseau, car ses feuilles sont pincées. Cette récolte de très grande qualité est souvent onéreuse. Début juin voit la cueillette du milieu : Joongjak. Tandis qu’en juillet, Daejak, la dernière cueillette n’est pas toujours fameuse, ils sont utilisés pour les thés en sachet et souvent ils sont transformés alors en thés noirs. Cependant certains apprécient cette saveur des feuilles matures.
Le thé Jeju Sejak d’O’sulloc
Ouvrons la boite en métal. A l’intérieur, deux sachets hermétiques de thé. Dézippons-en un : L’odeur est plutôt marine. Dévoilons le contenu.
Les feuilles de ce thé Jeju Sejak sont assez finement tournées et d’un vert très sombre. Lorsqu’on observe bien, elles sont toutes différentes et semblent très fragiles. Ce que j’ai apprécié, est qu’il n’y ait pas de brisures.
75° C/170° F 6 g pour 30 cl 3 à 5 Minutes
Passons à l’infusion :
L’eau ne doit pas être très chaude pour le Sejak : Pas plus de 80° C. La couleur de la liqueur tend vers un vert assez tendre, comme timide. Il a une saveur marine de chair de poisson à algues wakamé, et aussi végétale de courgettes cuites à l’eau qui reste assez longtemps en bouche avec une certaine astringence très agréable.
Connaissez-vous le gout unami ? C’est l’une des cinq saveurs de base avec le sucré, l’acide, l’amer et le salé qui se traduit par « goût savoureux ». Je vous en reparlerai très prochainement. Cette saveur est délicate à apprécier car nous ne sommes jamais sûr si c’est bien elle ! Je crois qu’avec ce Jeju Sejak, j’ai vraiment mis la papille dessus !
Je suis ravie de ce thé Jeju Sejak, bio qui plus est ! Je ne vais pas rester sur ce thé de chez Osulloc. Un ami lyonnais m’a conseillé le Sejak Jeju de sa boutique fétiche. A suivre
Sources : 1
Photographie en une : Musée du thé à Jeju