« Le meilleur qui nous reste est un ancien ami…» Envie de partager ce sublime sonnet au titre énigmatique dont le thème principal est l’amitié. A lire, à relire, à relire encore… Et poser sur son chevet …A écouter… ÀM.V.H d’Alfred de Musset est une ode que le poète a écrite à son ami Victor Hugo, le 26 avril 1843. Elle fait partie d’un recueil publié en 1850, Poésies nouvelles, œuvre poétique qui regroupe de belles merveilles.
À M.V.H. ( « à mon ami Victor Hugo »
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,
On s’approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.
Alfred de Musset
Vibrant, non ? Vous souhaitez l’écouter ? ICI
Bronnie Ware est une infirmière australienne qui a passé de nombreuses années à travailler en soins palliatifs. Elle a écouté ces personnes au seuil de la mort qui lui ont confié leurs regrets. Remarquant que les thèmes étaient récurrents, elle en a fait un livre intitulé The Top Five Regrets of the Dying (Les 5 plus grands regrets des mourants). Et figure dans ce top five, le fait de ne pas avoir gardé contact avec certains amis. On s’imagine qu’ils seront toujours là.. Avec le travail, la famille, les liens se distendent, on se dit que l’on se verra.. un de ses jours ? et puis, les années filent.. Bien sûr, il y a les réseaux sociaux, les sms, le téléphone, les cartes de vœux à la nouvelle année, les faire-parts… Mais posons-nous vraiment la question : comment pourrions-nous nous y prendre pour que nos amis fassent partie intégrante de votre quotidien ?
Alfred de Musset, grand poète romantique
La plupart de ses œuvres sont des classiques de la littérature française romantique et nous les avons étudié au lycée : Nuit de mai et la Nuit de décembre (1835), Une soirée perdue (1840) ou Souvenir (1841), Les Caprices de Marianne (1833), Lorenzaccio (1834) ou On ne badine pas avec l’amour (1834) … Poète et dramaturge, précoce, doué d’une intelligence hors du commun, à l’immense talent qu’il a conjugué à une vie de « dandy débauché ». Sa liaison tumultueuse avec Georges Sand le laissa brisé par cet échec sentimental. La correspondance de Musset et Sand offre la plus belle collection de lettres d’amour passionnées jamais écrites.
Miné par l’alcool et la dépression, il meurt de la tuberculose le 2 mai 1857, à 46 ans, dans l’indifférence générale. Les médecins ont fait passer son nom dans la postérité en le donnant à un syndrome : le signe de Musset qui désigne l’hyperpulsatilité artérielle, un hochement de la tête au rythme du pouls. Il souffrait lui-même d’une insuffisance aortique post-syphilitique et a décrit, le premier, les symptômes ainsi
- Pourquoi mon cœur bat-il si vite ?
- Qu’ai-je donc en moi qui s’agite
- Dont je me sens épouvanté ?
- Ne frappe-t-on pas à ma porte ?
Alfred de Musset – Poésies nouvelles – La Nuit de mai
À l’occasion, j’aime vous parler de poésie. Vous vous dites que cela a un côté fleur bleue un peu désuet ? Probablement. J’avais il y a longtemps, projeté de partager des poèmes qui me touchaient.. Ce n’était pas une résolution mais elle en avait les effluves. Et si je la réactivais ?
