Le 3 novembre 1914 commençait la guerre communément appelée Guerre de 14, liée au le meurtre à Sarajevo, de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, héritier du trône de l’empire austro-hongrois. L’armistice sera signé dans le wagon spécial du généralissime Foch, au carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne, le 11 novembre 1918 à 5h15 du matin. Le message du maréchal Foch annonçant la fin de la guerre fut transmis par télégraphe aux commandants en chef des différentes armées alliées le 11 novembre à 5 heures 15 : « Les hostilités sont arrêtées sur tout le front, à partir du 11 novembre, 11 heures (heure française). »
© DR Tableau représentant la signature de l’Armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch, à Rethondes dans la forêt de Compiègne.
Le lundi 11 novembre 1918, 11 heures
Les cloches sonnent à la volée dans tous les villes et bourgs de France. Une liesse, décrite comme presque démente, se déchaîne à Paris, dans les villes de province et dans les moindres bourgades. Au front, les clairons sonnent le «Cessez-le-Feu», «Levez-vous», «Au Drapeau». « Les hommes mettent leur mouchoir au bout de leur fusil (…) et crient en chœur et de toutes leurs forces “Vive la France !” et chantent La Marseillaise. Les survivants s’exclament : « Je vis, c’est merveilleux ! », « Nous avons eu une sacrée veine », « Tu te rends compte, on n’est pas mort ! ». Même soulagement en face, dans le camp allemand. Quatre ans, trois mois et sept jours d’horreurs, huit millions de morts et six millions de mutilés. Plus de 600.000 veuves de guerres en France mais aussi en Allemagne, 200.000 en Angleterre. Des orphelins, des enfants qui ne connaitront pas leur père.
Des religieuses infirmières prennent soin des soldats blessés aux cours des combats de 1916 à l’hôpital militaire de Moreuil (Somme).(©DeAgostini/Leemage)
Je ne peux même pas imaginer la joie, le soulagement de mes compatriotes, militaires ou civils, des Allemands, des Belges, des Polonais, des Anglais, des Grecs, des Autro-hongrois, des Russes..- Soixante-douze pays et les cinq continents ont été concernés par le conflit- de tous ceux qui ont souffert de l’abomination de cette guerre. Et pourtant, en ce 11 novembre 1918, tout n’est pas encore fini. Les hommes ne retrouveront pas leur famille, les mères leurs fils et leur mari, les sœurs leur frère.. La démobilisation va « s’étirer de novembre 1918 à avril 1919, et une seconde de juillet 1919 à début 1920.» Au total, près de cinq millions d’hommes rentrent à la caserne au cours de ces deux années.
Des soldats de la Première Guerre mondiale. Photo tirée de l’exposition «Entre les lignes et les tranchées» au musée des lettres et manuscrits, à Paris. (Photo Franck Fife. AFP)
Pour ceux qui rentrent le retour est très difficile. Point de cellules d’écoute psychologique à cette époque ! Bruno Cabanes et Guillaume Piketty, auteurs d’un article sur les sorties de guerre au XXe siècle, publié sur le site du Centre d’histoire de Sciences Po écrivent qu’ «Il leur faut se dépouiller de leurs identités combattantes, faire le deuil des morts et de la compagnie des survivants et reprendre leur place dans la vie civile.» De terribles drames humains, des vies brisées, des familles repliées sur leur chagrin..
Après l’armistice commence un travail de recherche afin de retrouver les corps des Poilus morts ou disparus. Ces années suivantes seront des années de deuil, des monuments aux morts sont érigés dans les 36000 communes. Les atrocités de 14-18 se lisent sur les visages des gueules cassées et se voient sur les corps meurtris des invalides. Tout le monde souffre du syndrome de stress post-traumatique. La douleur du deuil, l’amertume devant l’ampleur des sacrifices, la peur de l’avenir devant des vies à reconstruire… La souffrance est palpable. Les nombre des divorces triple entre 18 et 20.
Le slogan « L’Allemagne paiera » perd, heureusement, de sa vigueur pour « L’ennemi, ce n’est plus l’Allemagne, désormais, c’est la guerre.» Beaucoup disaient que 1914-1918 sera « la dernière des dernières » des grandes luttes armées. Seulement vingt ans plus tard commençait la seconde guerre mondiale ! Ces souffrances ne nous ont rien appris.
Le 11 novembre est un symbole de paix
Jour du Souvenir, Remembrance Day, Veterans Day ou Poppy Day, jour d’hommage aux sacrifices de la Première Guerre mondiale dans les pays du Commonwealth..et puis, il y a ceux de la seconde Guerre mondiale.
Il y a toujours des traces de cette guerre autour de nous : des restes de tranchées, des bombes que l’on met au jour, des armes, les cimetières… Tous, nous pouvons aujourd’hui encore voir les signes de ce passé guerrier.
Pour beaucoup, le 11 novembre est un jour férié, surtout synonyme de « pas travail ! »
102 ans après, que reste-t-il du 11 novembre 1918 ?
Les plaies de l’âme se sont un peu cicatrisées ? Par manque de combattants. N’ oublions pas leurs sacrifices, remercions-les en construisant une société meilleure, empreinte d’amour et de vraie compassion.
Je vous recommande 100 ans déja , la guerre est finie de Philippe Delestre, illustrateur et Philippe Claudel écrivain ;Un excellent ouvrage, de très belles illustrations naïves, touchantes
Sources : Alain Fauveau, « Le dernier combat : Vrigne-Meuse, 10 et 11 novembre 1918 »,Revue historique des armées, 251 | 2008, 18-34.