Les longs gants sont ultra glamour, synonyme de féminité et de séduction. Jackie Kennedy portait des longs gants par élégance (1). Cet accessoire d’apparat au charme suranné devenu obsolète dans les années 70, regagne des galons. Il se moque des codes néo-bourgeois, se la joue moderne. Cependant, le port de gants a sa propre étiquette. Qu’ils soient longs ou pas, comment se ganter sans commettre d’impair ?
La petite histoire du gant
Le gant est chargé de symbolique ! Notez toutes ces expressions telles que « Prendre des gants », « Jeter le gant » « Retourner quelqu’un comme un gant », « Aller comme un gant »…
Au Moyen-âge et même avant, le gant n’avait qu’une fonction de protection, et étaient plus proches de la moufles. Ils étaient utilisés par les laboureurs, artisans, les chasseurs mais aussi les soldats.
Ce sera vers le VIIe siècle que les gants deviendront des accessoires de luxe. Ils sont en soie ou en cuir tellement fin qu’ils peuvent se rouler dans une coque de noix portée à la ceinture. (Cet usage de la noix persistera encore au XIXe siècle.) Ils sont courts, parfumés. L’idée vient du besoin de masquer les odeurs nauséabondes des peaux tannées. Sous le règne de Louis XIII fut introduit en 1614 le titre de «Maître Gantier Parfumeur».
Un inventaire d’Isabeau de Bavière mentionne, en 1408, des gants « brodés tout autour » (Franklin, 1895). Quant à Montaigne, il ne s’en serait pas plus passé que de sa chemise et Catherine de Médicis les offre, cadeau très apprécié aux dames de la cour.
Au XVIe siècle, la reine Elisabeth 1ère d’Angleterre lança la mode de gants richement brodés et sertis de pierres précieuses.
Dans les années 1800, les gants longs en daim boutonnés étaient portés durant la journée. Dans les années 1950, les femmes affichaient le glamour et le chic avec de longs gants blancs. Audrey Hepburn, Jackie Kennedy…
Quand enlever ses gants ?
Dans les années 1950, nos aïeules élégantes portaient des gants dans toutes les situations : en voyage, pour aller à la messe, au restaurant, en ville… J’allais dire qu’il n’y avait aucune fausse note à les porter, c’était toujours. Cependant, la question est : quand les enlever ? Dans l’absolu, il faut toujours enlever ses gants avant de manger, de boire, ( de fumer ) ou de se maquiller. Au restaurant, une dame enlève son manteau mais garde son chapeau et ses gants : elle les enlèvera lorsqu’elle sera installée assise.
Enlevez-vous vos gants pour dire bonjour ? Oui, le gant droit s’enlève pour saluer quelqu’un. Même si sur ce point, il n’y a pas de consensus. A l’extérieur, une femme garde ses gants et ne les quitte que pour serrer la main d’une femme plus âgée ou non gantée. Cependant, si votre gant risque de faire de la résistance, évitez les acrobaties et l’attente la main en avant de notre interlocuteur : point de gêne, restez gantée ! Ou si vous êtes prise de cours, excusez vous en disant : « Pardon pour mon gant ». C’est chic et délicieux, n’est-il pas ?
Petite précision qui a son importance : lorsque vos gants sont enlevés, ne jamais les garder dans sa main ! Non, il doivent disparaître dans votre sac ou poche ! Les longs se suspendent sur le dossier de la chaise lors d’un dîner.
Enlever ses gants est sensuel. Cet acte n’est point sans risque pour les maladroites car le ridicule pointe rapidement son nez ! Évidemment, il est toujours possible de retirer ses gants avec … panache et sensualité, à la manière de Gilda/Rita Hayworth
Quelle couleur ?
Le gant blanc se porte de préférence l’été ou pour une cérémonie. Voulez-vous noter le grand signe d’élégance ? Assortir ses gants à son chapeau. Un gant de la même couleur que la manche de votre vêtement allongera votre bras. Tandis qu’un gant de couleur contrastante lui donne l’air plus court.
Les gants longs sont réservés à des occasions plus habillées
Les gants longs « opéra», en satin ou en dentelle sont parfaits et le comble du glamour pour une soirée habillée. Pour Christian Dior, le gant long est « la touche ultime de l’élégance ». Pour Chantal Thomass, il s’agit « du comble du raffinement ». Hubert de Givenchy le qualifiait « d’accessoire précieux, une note de couleur et un raffinement dont on ne peut se passer » et Madame Grès « d’extrême raffinement d’une interprétation vestimentaire».
Traditionnellement, les longs gants étaient réalisés dans des matières non extensibles. Pour permettre de les enfiler, le gantier réalisait une ouverture en forme de goutte d’eau au niveau du poignet. Celle-ci se refermait avec des petits boutons. Si le besoin d’être mains nues se faisait pressant, pas question toutefois de retirer le gant ! Pour saisir un verre par exemple, la dame défaisait ces boutons, retirait la partie du gant qui couvre la main, glissait cette partie vide dans l’ouverture du poignet ou sous un bracelet.
Le style du gant dépend de la mode et de la tenue. Les plus simples accessoirisent des ensembles tailleurs, alors que des gants agrémentés de détails et décorations sont réservés aux habits de cérémonie. Attention : il est possible de porter des bracelets par-dessus des gants longs, mais jamais de bagues.
Des idées ? Evening and opéra Gloves
(1) Mais aussi parce qu’elle se rongeait les ongles !