Un coup de coeur pour cet album Martin des Colibris ! L’ histoire a été imaginée à partir de l’aventure du naturaliste René-Primevère Lesson lors de son tour du monde entre 1822 et 1825, à bord du voilier La Coquille.
Ce magnifique album est réalisé en partie sur papier couché, de sorte que les restitution des couleurs est augmentée. Les illustrations sont absolument divines, époustouflantes de réalisme. L’histoire est intéressante et sujette à aller plus avant dans les discussions.
Martin des colibris : le pitch
Alain Serres a inventé le personnage de Martin, sans doute pour que les enfants s’identifient mieux. Il a 9 ans ; ce qu’il préfère, c’est dessiner les oiseaux. Contrairement aux autres enfants, il ne tue pas les oiseaux. Et même, il se bat alors que les trois frères Thibaut le forcent à tirer au lance-pierre sur un héron cendré. Martin rêve d’aller à la rencontre de tous les oiseaux du monde et, justement, un bateau va bientôt faire voile vers le pays des colibris… Il embarque clandestinement sur La coquille… Vous vous doutez bien qu’il sera découvert. S’en suit une belle aventure, une connivence avec le naturaliste, des croquis qu’ils exécutent de concert ou avec Jules-Louis Le Jeune, le dessinateur officiel de l’expédition, une rencontre avec Elléa qui elle, tue les oiseaux, pour vivre.
Les illustrations de Judith Gueyfier
Elles sont inspirées de nombreux dessins d’observation, réalisés notamment au Brésil, par le naturaliste René-Primevère Lesson lors de son long voyage de plus de deux ans et de planches du 19e siècle. Judith Gueyfier a peint ces colibris chatoyants, à la manière des naturalistes d’antan. Au coeur de l’ouvrage, nous retrouvons « le carnet de Martin» avec des dessins de colibris, à la manière d’un carnet de voyage. Une merveille..
Mon avis sur Martin des colibris
- La première de couverture ne m’a pas chamboulée lorsque j’ai rencontré ce livre. C’est son format qui me l’a fait feuilleter et là, ce fut l’effet wahou, tellement cet album est exceptionnellement beau.
- La présence de feuilles calques ajoute beaucoup de charme aux illustrations.
- Le thème de la nature, protection de la faune et la flore, la grande expédition de René-Primevère Lesson, de voyages dans une époque de découvertes des pays et d’inventaires des animaux et des fleurs, écologie, tout est immersif.
- J’ai apprécié l’écriture au présent qui rend le récit plus vivant.
- J’ai aimé faire la connaissance – et transmettre – de René Primevère Lesson, chirurgien, naturaliste, zoologiste et ornithologue français, né le 21 mars 1794 à Rochefort et mort le 28 avril 1849 dans cette même ville. Il a fait aussi paraître plusieurs monographies sur les oiseaux-mouches (dont il décrit 110 espèces sur les 330 connues aujourd’hui) et les paradisiers. Cet érudit passionné de botanique me fit songer à Marianne North et les jardins de Kew Gardens.
- D »autres thèmes sont également abordés : la différence, l’esclavage, la peur, le courage, l’amitié.
- L’aventure de Martin subjugue les enfants, ils posent et se posent beaucoup de questions sur tous ces sujets abordés en filigrane.
Un magnifique album à avoir dans sa bibliothèque, et/ou à offrir.
Il existe une sorte de suite : Martin du bateau-cirque, autre superbe grand livre avec des très belles illustrations. Martin, après avoir cherché les plus beaux colibris du Brésil avec Elléa (voir Martin des colibris), ils embarquent à bord d’un fabuleux navire : un bateau-cirque ! Ce récit s’inspire de la véritable histoire du Royal Tar, un navire du 19e siècle.
Martin des colibris :
Auteur : Alain Serres Illustrateur : Judith Gueyfier
Editeur : Rue du Monde. Collection : Vaste monde
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