La mini-jupe fête ses 50 ans le 10 juillet.. (1)
50 ans séparent ces deux photographies. En Ouganda, les femmes manifestent pour avoir le droit de la porter. Des mouvements féministes de ce pays pensent que cette loi se lève contre l’épanouissement des femmes. Sans être une féministe à tout crin, j’opine.
La mini-jupe, un événement historique
Lorsque Mary Quant, jeune fille qui devait être une lève-tard, raccourcit ses jupes – elle les nommait rase-pets – pour pouvoir courir après son bus, elle ne doute pas, que toutes les femmes de la planète vont faire de même. Non, pas de courir après un bus, mais raccourcir leur jupe !
La mini-jupe est un symbole, une manière d’exprimer sa rébellion, de revendiquer une sensualité et un accès à la sexualité. Remettons-nous dans le contexte de ces années : 1960 marque les débuts du mouvement de libération sexuelle avec l’invention de la pilule contraceptive.
En mettant une mini-jupe, les filles étaient sûres de déplaire à leurs parents, elles affichaient leur émancipation et leur indépendance. Aux Pays-Bas, la mini-jupe fut même interdite un temps, car jugée beaucoup trop provocante. En France, Le Ministre de l’Education Nationale, Christian Fouchet, la jugea déplacée « dans les lycées ».
Mary Quant et la mini-jupe
La top-modèle Twiggy (2), qui défile en mini-jupe pour Mary Quant, incarne cette révolution ( évolution ?). La jeune styliste Anglaise commercialisa la toute première mini-jupe en 1962 dans sa boutique du 138 King’s Road, « Bazaar» dans le quartier de Chelsea. « Les messieurs en chapeau melon frappaient sur notre vitrine avec leurs parapluies en criant : immoral ! dégoûtant ! à la vue de nos mini-jupes sur les collants. Mais les clients affluaient pour acheter » écrit-elle dans son autobiographie.
Son échoppe devient l’endroit hype où il faut aller et attire toutes célébrités de B.B à Audrey Hepburn, même les Rolling Stones et les Beatles. Petit clin d’œil à ma chère nièce PL : Mary Quant adorait la Mini Cooper, elle a donc baptisé sa première jupe raccourcie, mini-skirt. En 1988, la styliste dessinera l’intérieur de la nouvelle Mini 1000 Designer. (3)
« Où allons-nous ? se demandait Vogue en mars 1966, « Vers une femme plus rapide, plus vive, plus hardie, et dont on voit beaucoup les jambes, c’est vrai, mais aussi les bras et souvent le dos… Nous leur -NDA : les couturiers – demandons de nous obéir, de nous aider, de nous rendre la liberté »(4).
Ces années Sixties virent les femmes s’enfuir de leur cuisine et jeter leurs tabliers par-dessus tête : le bouillon Kub, les soupes en sachet, les plats préparés (5), les premières autoroutes, l’instantané photographique, le transistor, la machine à laver, la télévision.. Même si tout n’est pas parfait, ce fut une évolution.
Qui a inventé la mini-jupe, minijupe ou jupette ?
Comme souvent, il y a lutte en paternité ! En l’occurrence, ce serait maternité ! Courrèges la revendique. Pourtant, ce n’est qu’à sa collection été 1965 qu’il présente pour la première fois, plusieurs modèles haute couture de mini tenues, qui sont qualifiées par la presse de « révolutionnaires ».
Marie Quant – qui a fêté ses 80 ans en février – moins égotique, souligne que ce sont les femmes de la rue qui se sont emparées du phénomène. Tout au plus, peut être en avait-elle été le starter pour son confort.
Yves Saint Laurent y met sa griffe en présentant dans sa collection, un tailleur mini-jupe.
Chanel qui nous a libérées des corsets et de la voilette – pleins de charme certes -, permis le pantalon, les cheveux courts et autres entraves, s’insurgea face à l’image que Courrèges donne des femmes. Elle affirme en 1969 : « C’est affreux tout ça. C’est affreux de faire voir ces genoux ». Elle aurait dit aussi : « Je la trouve sale.» Le grand Karl Lagerfeld, (6) a récemment dit que ce refus de Coco de la mini fut l’une des plus grandes erreurs qu’elle ait jamais faite. Coco doit se retourner dans son linceul et appeler Freud ou Jung à son secours.
Avec l’ère hippie, la mini est tombée en disgrâce, les femmes ayant opté pour des jupes plus fluides ou des pantalons à pattes d’éléphant. Nonobstant, elle fit de la résistance et reste toujours un basique.
Quelle est la longueur idéale d’une minijupe ?
Minimum 20 cm au-dessus des genoux, maximum 10 cm en dessous des fesses. Ne pas confondons pas avec la microjupe qui arrive au ras des fesses qui a tout d’une large ceinture.
« Il n’y a rien de tel qu’une minijupe pour me faire perdre la mémoire d’un visage » disait l’acteur et écrivain français Jean Piat, cestui-là qui fit chavirer le cœur des filles en Robert d’Artois dans les années 70.
Aujourd’hui, une jupe à mi-hauteur de cuisse n’est plus synonyme de rébellion ou de liberté sexuelle même si elle reste un objet de fantasme masculin. La mini-jupe est une sorte d’OSNI, objet sexy non identifié. J’ai lu cet acronyme quelque part, mais par Saint Aloïs Alzheimer, je ne sais plus où ! Que l’auteur me pardonne ! Elle reste un basique dans ma garde-robe.
Les erreurs à ne pas commettre avec une mini-jupe lorsqu’on est quinqua
Entre quinqua, nous nous entendons ! Comme la longueur des cheveux, celle d’une robe n’est pas qu’une histoire d’âge.Être sexy, oui ; vulgaire, non !
Toutefois, quelques principes sont à respecter lorsqu’on porte cet exigeant vêtement et ne pas donner l’impression que nous avons chipé notre tenue dans le dressing de notre ado.
La silhouette à la Monica Belluci s’y prête moins que le style brindille de Françoise Hardy. Jamais de collants chair, pas de jupe patineuse ou à volant au risque du look majorette sur le retour, ni le plissé – nous ne sommes plus au collège -, de pull- chaussette trop ajusté style 68, de trop hauts talons sans escorte ou être premier dan de karaté, pas de baskets – ce n’est pas notre genre, pas de tissus de mauvaise qualité ou faux cuir – cela ne nous ressemble pas -, pas de décolleté.
En revanche, oui aux bottes, aux collants opaques, aux leggings, aux chemisiers larges, à la jupe trapèze.
C’est l’été, montrons aussi nos jolies gambettes nues.
Portez-vous la mini-jupe ?
(1) Cette date semble faire consensus, selon INA.(2) Magnifique mannequin, dont le nom signifie « brindille » comme tout le monde sait (3) Austin memories (4) Yves Saint-Laurent (nouvelle édition) Par Laurence Benaïm (5) l’histoire de la soupe, tout un plat (6) Pour ceux qui sortiraient de leur grotte, il est le directeur artistique de Chanel depuis 1983 Autres Sources : Mary Quant – Phénomène TPD de Mandine, Lucas, Lucie et Constance sur le Swinging
Photographies : Femmes ougandaises qui manifestent – Mary Quant, 1963– Twiggy- Exposition photo de Pierre Boulat – F.Hardy
Pour en savoir + : La minijupe fête ses 50 ans, une libération du corps ou presque excellent article de de Sandra Lorenzo
Mary Quant dit ce n’est ni moi ni Courrèges qui avons inventé la minijupe.!
La Minijupe est française son inventeur est Lucien David LANGMAN Maître Tailleur collection AH 1959. Mary Quant s’habille à Paris chez JEAN RAYMOND institution de Mode Française des frères Raymond et Lucien David LANGMAN.
En 1966 elle fait défiler à New York une jeune mannequine de 16 ans Twiggy portant les minijupes de Lucien David. Le succès fut au rendez-vous pour le trio TWIGGY, Mary quant et le créateur LANGMAN. ©
Bonjour, merci pour cette inestimable précision qui rend à César ce qui appartient à César.
MINISKIRT A little history
The miniskirt was created by Lucien David LANGMAN, Master Tailor of the Jean Raymond house in 1959. Mary QUANT, the British woman, bought 2 miniskirts cut by Lucien David Langman at the Boutique des Arts in Saint Tropez and paraded them on a young model of 16 years TWIGGY in New York in 1966. The Miniskirt creations of Lucien David Langman and the aspiring model were a success in NEW YORK and launched Mary Quant to the forefront #jeanraymond #LucienLangman