Les histoires d’amour finissent mal… Un Mariage anglais de Claire Fuller au titre original ‘Swimming lessons’ bien plus adapté car on y suit une famille qui nage entre deux eaux…
J’ai beaucoup aimé ce beau roman qui m’a fort émue. J’ai eu du mal à lâcher ce livre, voulant connaître l’histoire d’Ingrid et de Gil.
L’histoire commence avec Gil, un vieux monsieur persuadé d’avoir aperçu sa femme disparue pourtant dix ans plus tôt. Il tombe de la jetée en tentant de la rattraper… Ses filles Nan et Flora accourent à son chevet et vont l’accompagner dans sa convalescence, au « pavillon de nage » où elles ont vécu leur enfance.
Ingrid avait 20 ans, des projets plein la tête quand elle rencontra Gil Coleman, son professeur de littérature à l’université. Faisant fi de son âge et de sa réputation de don Juan, elle l’a épousé. Ils s’installèrent dans sa maison en bord de mer. Elle adorait cette maison, et surtout la plage, la mer et nager.
Quinze ans et deux enfants plus tard, Ingrid déchantent, elle doit faire face aux absences répétées de Gil, devenu écrivain à succès (succès usurpé… mais soit ! ). Un soir, elle décide d’écrire ce qu’elle n’arrive plus à lui dire, elle cache sa lettre dans un livre de leur bibliothèque. Un matin de 1992, elle part nager et disparait. Fuite ? Suicide ? Accident ? Nan l’ainée à 15 ans, va endosser le rôle de sa mère pour élever sa sœur et prendre la maison en main. Flora la cadette, 10 ans, vit dans le déni, elle est sûre que sa mère reviendra.
La construction du livre est intéressante, nous vivons en plusieurs temporalité. (1976, 1992 et 2004). Au travers des lettres glissées fort à propos dans un livre choisi (chaque titre a un rapport avec le sujet de son courrier.), Ingrid nous raconte les différentes étapes de son mariage, ses maternités, ses désillusions, ses peines, ses joies, son intimité…
Il est question de renoncement à ses rêves, de littérature, amour-passion, de pardon (quelle en est la limite ?), de maternité, paternité, amitié, trahison, se construire sans modèle féminin, jusqu’où idéalise-t-on ses parents ?
Je n’en dis pas trop ..
J’ai aimé l’écriture de l’auteure, les descriptions sont extraordinaires de vérité (on s’y croirait). J’ai adoré détester Gil, grossier personnage, suffisant, manipulateur. J’ai adoré le squelette Annie.
Je vous invite à lire ce roman très intimiste.
Un Mariage anglais de Claire Fuller
448 p – 2018- Stock
J’avais beaucoup aimé cette lecture, ce couple qui nage entre deux eaux.
cette lecture est très triste