Ce livre de Karine Tuil est paru en pleine période #metoo. Cette lecture m’a laissé une impression mal définie et difficilement définissable.
L’histoire est inspirée de l’affaire Brock Turner aux États-Unis où un étudiant de Stanford issu d’un milieu aisé avait été accusé de viol par une jeune fille, en 2015. Une affaire qui avait mis en lumière ce que l’on a coutume d’appeler « la zone grise » du consentement.
Paris, 2015-2018. Jean Farell 70 ans, célèbre journaliste télé qui flirte de très près avec le pouvoir, Claire l’épouse la cinquantaine, journaliste féministe. Leur vie est très réussie, leur fils Alexandre très brillant, après l’X, étudie à Stanford. Puis, ils se séparent car Claire a rencontré un grand amour ; ils affichent un mariage de façade. Puis un jour, le drame… Je n’en dis pas plus pour ne pas divulgacher…
Les thèmes traités sont intéressants : harcèlement, violence sexuelle, consentement, relations hommes-femmes, relations presse-pouvoir, place des femmes en politique, dans les médias, l’âgisme, la célébrité… De plus, il traite d’autres sujets plutôt superficiellement tels l’Alzheimer, la fin de vie, le suicide assisté, la revanche face à une enfance désastreuse, la manipulation, la responsabilité, terrorisme … Tout y est !
J’ai eu des difficultés à m’accrocher aux personnages… Peut-être à Françoise et son chien Claude ? Les personnages m’ont semblé plutôt cliché : le vieux beau qui ne veut pas vieillir, l’intellectuelle bobo à œillères, le fils-à-papa drogué… La victime est quelque peu niée, pas du tout à son avantage, j’ai trouvé que le lecteur était invité à minimiser les faits..
J’ai regretté les contradictions de la mère, elle est très peu exploitée, son rôle est portion congrue.
J’aime les romans judiciaires mais la partie enquête de police/procès fut longue et difficile avec les questions des magistrats, les plaidoiries des avocats qui reprennent crûment une énième fois tout le récit du viol.
S’agit-il d’un viol ? Ou non… D’un consentement tacite. Ou d’un refus muet ? La fin est étonnante.
Bien écrit et très parisien.
Je l’ai lu, même dévoré, en un jour. Ce roman conduit à de nombreuses réflexions…Son rôle était surement de nous bousculer ? C’est réussi !
Les choses humaines de Karine TUIL
352p – Collection Blanche de Gallimard
J’avais aimé cette galerie de personnages un peu clichés, comme tu dis.
oui très clichés mais ils existent 🙂