La Pavane, une mélodie charmante, qui se retient facilement. Fauré lui-même disait en 1887, au moment de la composition : « Tout ce que j’ai pu composer de nouveau c’est une Pavane, soignée, je vous le jure mais pas autrement importante ». Une mélodie les plus célèbres de la musique classique.
Qu’est-ce qu’une pavane ?
Une Pavane est une danse langoureuse et très lente du XVIe siècle. Selon d’autres sources, elle dériverait de l’espagnol pavo qui signifie « paon » ou bien du verbe se pavaner car cette action se fait avec lenteur.
La Pavane dédiée à la comtesse Elisabeth Greffulhe
Marie-Joséphine-Anatole-Louise-Élisabeth de Riquet, comtesse de Caraman-Chimay est née en 1860, elle nous quitta en 1952 à Genève. Elle devint comtesse Greffulhe par son mariage avec Henry seul héritier d’un empire financier et immobilier. Celui-ci était un mufle violent, colérique. Elle se réfugia dans la musique, la poésie, l’écriture pour lui échapper et également à son horrible belle-mère.
Son beau-père plus humain, lui offrit – en dédommagement de la conduite de son fils ? – en 1887 de la villa La case à Dieppe. Cette résidence estivale devint son lieu d’indépendance ; elle y réunissait ses amis musiciens, écrivains et peintres. Elle y tint un salon remarquable. Elle fut une personnalité du Tout-Paris de la Belle-époque, un esprit éclairé.
Elle apprit la photographie avec Nadar, peignit. Outre le piano qu’elle appris avec Franz Liszt, elle pratiqua la guitare. C’est à elle que nous devons de connaitre Serge de Diaghilev car elle favorisa avec la Princesse de Polignac, la venue des ballets russes à Paris.
Elle sera également le modèle de Marcel Proust pour la duchesse de Guermantes.
Elle fit la connaissance de Pierre et Marie Curie qu’elle aida à trouver des financement pour son institut du radium.
La comtesse de Greffulhe et Fauré
La Pavane constitue un véritable « portrait musical » de la comtesse, célèbre pour sa beauté, son élégance et sa démarche aérienne, que Fauré appelait « Madame ma Fée ». Il en était amoureux.
A l’origine, lorsque Fauré la composa en 1888, la Pavane est écrite pour un petit orchestre comprenant deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors et les cordes. Puis quelques semaines plus tard, Gabriel Fauré ajouta un chœur ad libitum, sur les conseils de la comtesse de Greffulhe. Les paroles du comte Robert de Montesquiou-Fezensac, son cousin. Certes, ce texte est un peu… simplet dirais-je.
Elle inspira le passepied de la Suite bergamasque de Claude Debussy ainsi que la Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel, écrite alors que ce dernier était encore l’élève de Fauré au conservatoire de Paris.
Un musique qui inspire. J’aime réécouter cette Pavane.
Je confond avec La pavane pour une infante défunte, évidemment….
L’un a inspiré l’autre 🙂