Richard Yates (1926-1992) est un peu tombé dans l’oubli. Il est sorti de sa naphtaline grâce à 𝗡𝗼𝗰𝗲𝘀 𝗿𝗲𝗯𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 un film de 2008 avec Kate Winslet et Leonardo di Caprio adaptation de 𝗙𝗲𝗻ê𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗮𝗻𝗼𝗿𝗮𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲 – 𝗥𝗲𝘃𝗼𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻𝗮𝗿𝘆 𝗥𝗼𝗮𝗱 1961 (traduction quelque peu étrange non ?) ).
Pour la petite histoire : Kate a lu et aimé ce roman, elle va persuader son mari d’alors, Sam Mendès, de l’adapter au cinéma.
« Menteurs amoureux » (Liars in love), est un recueil de sept nouvelles portant sur les déconfitures et fiasco familiaux et amoureux. Le désespoir des personnages se noie bien souvent dans l’alcool, comme ce fut le cas pour Yates lui-même.
Sa vie se retrouve dans les différentes nouvelles : son enfance après le divorce de ses parents auprès d’une mère sculpteur sans talent (« 𝑂ℎ, 𝐽𝑜𝑠𝑒𝑝ℎ, 𝑗𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑠𝑖 𝑓𝑎𝑡𝑖𝑔𝑢é𝑒 »), sa participation à la deuxième guerre mondiale (« 𝑈𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑥𝑐𝑒𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 »), son travail de scénariste (« 𝐸𝑡 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑑𝑖𝑒𝑢 à 𝑆𝑎𝑙𝑙𝑦 »), ce jeune tuberculeux apprenti écrivain qui rêve de s’installer à Paris « 𝐵𝑜𝑛𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑡𝑜𝑖 »..
Yates se tourne absolument vers Francis Scott Fitzgerald dans les deux dernières que j’ai adoré.
Les destinées ne sont pas souvent heureuses, sauf pour le couple de « Bonjour chez toi » et « Menteurs amoureux » qui sont parmi les plus chanceux. Les mères, elles, ne sont jamais à leurs avantages…
Un beau recueil, très nostalgique, une belle écriture.
Je vous encourage à redécouvrir Yates.
Menteurs amoureux de Richard Yates
288p – 2012 – Robert Laffont