Toujours un même bonheur de retrouver la plume de Gaëlle Josse !
Dans ce livre, il est question de relation avec le père, de relations filiales, de mémoire et d’oubli.
L’histoire débute le vendredi 21 août 2020. Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans l’oubli, la perte de mémoire avec la maladie d’Alzheimer qui commence… Elle n’a plus vu son père depuis longtemps, ce père destructeur, odieux. La mère quasi absente mais douce a cherché toute sa vie à atténuer la dureté de ce père.
« 𝑀𝑎𝑚𝑎𝑛, 𝑖𝑚𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 é𝑐𝑜𝑟𝑐ℎ𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑖𝑔𝑛é𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑏𝑒𝑖𝑔𝑛𝑒𝑡𝑠 𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠, 𝑚𝑎𝑚𝑎𝑛 𝑟𝑎𝑐𝑜𝑛𝑡𝑒𝑢𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑅𝑜𝑢𝑙𝑒 𝑔𝑎𝑙𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝐵𝑜𝑢𝑐𝑙𝑒 𝑑’𝑜𝑟, 𝑐ℎ𝑢𝑐ℎ𝑜𝑡é𝑠 à 𝑙’𝑜𝑟é𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒𝑖𝑙, 𝑡𝑢 𝑒𝑠 𝑙à, 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑛𝑜𝑢𝑠, (…) »
J’ai aimé cette façon de s’adresser directement à son père, comme une lettre ouverte. Elle y confie ses souvenirs, ses regrets, vexations, ses choix, ses envies, ses actions pour enfin plaire à ce père qui l’ignore et semble la détester…
Autour de ce père affaibli, le pardon va s’installer et avec lui, l’amour.
La prise de parole du père est un moment extrêmement fort. Ce court chapitre raconte un tellement sombre épisode de l’histoire de France. Cet homme n’aura jamais su/pu surmonter les évènements qui l’ont changé à jamais. Un roman sur la résilience.
Sommes-nous le résultat des évènements qui ont modelés notre enfance ? qui ont atteints nos parents ? notre famille ? Oui sans doute..
Un roman poignant, émouvant.
La nuit des pères de Gaëlle Josse
192p – 2022 – Noir sur blanc
Pas mon préféré de l’autrice.
au début de ma lecture, j’ai trouvé ce père tellement injuste et cruel.. puis j’ai compris..