J’aime les liens… Ma dernière lecture finit avec le Requiem de Mozart, j’ai alors ce livre dans ma malle-à-lire depuis quelques temps, s’imposait.
Je n’ai pas fait de grandes découvertes sur l’homme que je fréquente depuis si longtemps mais une excellente lecture.
Que sait-on de l’épouse de Mozart ? Elle fut décriée, moquée, détestée par son beau-père Léopold et sa belle-sœur (elle était dite sotte, sans talent, mauvaise maitresse de maison…) mais personne ne lui niera son efficacité et talent à entretenir la virtuosité de son génie de mari et de construire sa postérité.
Ce livre nous conte les 51 ans de veuvage de la dame Mozart, un parcours incroyable qu’elle écrit à son fils Carl.
J’ai aimé ce choix narratif à une voix qui implique le lecteur. Constanze au crépuscule de sa vie, lui explique tout ce qu’elle a fait pour que son père soit honoré et ne sombre pas dans l’oubli. Et elle a mis du cœur à l’ouvrage ! Tout sera bon.. jusqu’à débaptiser son fils cadet.. Rien ne l’arrête !
Je l’ai trouvé tenace, pugnace, courageuse, rancunière (toutes les offenses faites à son mari seront vengées), caustique, assez drôle avec son langage truculent, avec de l’esprit et le sens des affaires. Elle ne regrette rien de ce qu’elle a entrepris.
Constanze élève ses fils avec cette antienne : un fils Mozart « ne doit jamais être médiocre » .. Dur d’être le fils de Mozart avec le poids du mérite et de la gloire de son géniteur.
Fut-elle une mauvaise mère ? Elle a aimé ses fils, sans être adepte de l’éducation positive, cela serait un euphémisme mais elle les a aimés à sa façon. Cependant, ce sera toujours Wolfie qui sera dans son cœur, sa tête, son esprit. Elle les a traumatisé et sacrifié à perpétuer son souvenir…
J’ai aimé voyage au XVIIIé, voir naitre le XIXé, découvrir le mode de vie viennois, la révolution française et Napoléon vus d’ailleurs et une mine d’informations (Entre autres, j’ignorais qu’un garçon de 7 ans ne pouvait pas être élevé par une femme seule, faute de modèle paternel, il lui était retiré).
J’ai aussi appris que W.A.M notait, tel Michelin, les auberges où il faisait étape. J’ai adoré «𝗹𝗮 𝘀𝘆𝗺𝗽𝗵𝗼𝗻𝗶𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗰𝗿𝘂𝗰𝗵𝗲 𝗲𝘁 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗼𝘁𝗶𝗲𝗿 » p 79, côtoyer Haydn, Casanova, Beethoven, Schubert, .. Faire connaissance l’incroyable baronne Martha de Walldstätten (vous savez celle-là même qui a facilité le mariage avec Constanze à cause de la plainte de sa famille), avec le charmant Georg von Nissen et ai appris l’expression « avoir l’esprit d’escalier ».
Mozart et moi, c’est un tendre cheminement, il fait partie de ma vie… Nonobstant, après cette lecture, je me demande tristement si sans l’acharnement de Constanze, Mozart serait-il aussi adulé ? Merci Constanze !
Nous sommes loin de la naïve du film de Milos Forman « Mozart » (il est vrai que ce n’est pas le même temps).
J’ai beaucoup aimé 𝑳’𝒆𝒎𝒃𝒂𝒖𝒎𝒆𝒖𝒓 𝒅’𝑰𝒔𝒂𝒃𝒆𝒍𝒍𝒆 𝑫𝒖𝒒𝒖𝒆𝒔𝒏𝒐𝒚. Je remercie Isabelle Duquesnoy pour cette biographie romancée où tout est vrai.
La redoutable veuve Mozart d’isabelle Duquesnoy
352 p – 2019 – Editions La Martinière
Si il croise ma route, mais je ne suis pas une fanatique de Mozart.
ah il partage ma vie depuis tellement longtemps 🙂 je crois que même sans être fan de Mozart, ce livre est interessant