J’aime le Liban, ce pays déchiré, enclavé, bombardé… Ce livre est un coup de coeur
Nous sommes à Beyrouth, le 13 juillet 2006. La grand-mère tendrement aimée de la narratrice vient de décéder. La porte de la maison doit rester ouverte 3 jours, et les « corbeaux » venus présenter leurs condoléances, sont dans le salon.. Elle, elle se réfugie dans le boudoir de sa chère aïeule parmi ses objets intimes, ses petits papiers et carnets et ses souvenirs. Elle cherche à retrouver sa présence dans le jardin… Un homme est là, assis. Jeune, un accent marseillais, il vient remettre un épais dossier confié par l’émissaire de son père, Youssef.. Sous la tonnelle, il raconte… C’est magnifique. Elle va découvrir tout un pan de la vie de sa grand-mère…
« ℒ𝑒 𝒷𝑜𝓃𝒽𝑒𝓊𝓇 𝓃’𝑒𝓈𝓉 𝓅𝒶𝓈 𝓊𝓃𝑒 𝒶𝓉𝓉𝑒𝓃𝓉𝑒. ℐ𝓁 𝓈’𝒶𝒸𝒸𝓇𝑜𝒸𝒽𝑒 𝒶𝓊𝓍 𝑔𝑒𝓃𝒸𝒾𝓋𝑒𝓈. ℐ𝓁 𝒶 𝓁𝑒 𝑔𝑜𝓊𝓉 𝒹𝑒 𝓁’𝑒𝒻𝒻𝑜𝓇𝓉 𝑒𝓉 𝒹𝑒 𝓁𝒶 𝓅𝑒𝓇𝓈é𝓋é𝓇𝒶𝓃𝒸𝑒 »
Cette grand-mère née dans une famille arménienne ayant fui le génocide, a épousé un commerçant Libanais, est devenue veuve à trente ans. Elle a refusé de quitter sa maison et son jardin fleuri, situés sur la ligne de démarcation, s’arrangeant avec sa peur et le danger, et diplomatiquement avec les différents partis qui s’affrontent à coup de roquettes et les francs-tireurs. C’est une femme forte, lumineuse, « aux yeux perçants », sage, intelligente, fidèle, libre, insoumise, amoureuse, cultivée, respectueuse des autres, de tous les autres, secrète, tellement admirable.
« 𝒯𝒶 𝓂𝑜𝓇𝓉 𝓁é𝑔è𝓇𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒 𝒹𝑒𝓈 𝓅𝓁𝓊𝓂𝑒𝓈 𝒹’𝑜𝒾𝑒. 𝒞𝑜𝓂𝓂𝑒 𝓁𝑒 𝓅𝑜𝒾𝒹𝓈 𝒹’𝓊𝓃𝑒 𝒸𝒽𝒶î𝓃𝑒 𝑒𝓃 𝑜𝓇. 𝒱𝒾𝓃𝑔𝓉 𝑒𝓉 𝓊𝓃 𝑔𝓇𝒶𝓂𝓂𝑒𝓈 ».
J’ai été très émue par l’histoire de Melkon et Rachel. Les personnages secondaires sont également très attachants (Brahim, Ali, Anita, Rose, Luludja qui se croit femme libérée, Monsieur F..)
C’est un roman sur la liberté, l’amour, la parole donnée. Beaucoup de passages très émouvants, tendres. Les lettres sont d’une telle noblesse !
J’ai également aimé la note archéologique.
J’ai aimé l’arrière-plan politique, humaniste et sociologique du moment, excellemment décrit : l’exode arménien, la guerre du Proche-Orient, les émeutes parisiennes, le vent de liberté des mœurs de 1968, les références culturelles, littéraires.
L’écriture est chatoyante, enchanteresse.
Un magnifique portrait de femme, doublé d’un hommage au Liban, à l’émerveillement et la tolérance. Lisez-le.
Une belle plume si poétique et Merci à @hyam_yared
Sous la tonnelle de Hyam Yared
277 p – 2009 – Sabine Wespieser éditeur
Un beau billet qui me donne envie de lire ce roman.
oui merci, ce livre est un vrai coup de coeur