Les hauts de Hurlevent d’Emily Brontë est sans doute le roman que j’ai le plus souvent relu, avec à chaque fois un éclairage différent. A la parution de ce livre de Laurence Werner David, ma curiosité fut en mode alerte. En plus, cette couverture inspirée d’une toile de 𝐅é𝐥𝐢𝐱 𝐕𝐚𝐥𝐥𝐨𝐭𝐨𝐧 « 𝐓𝐡𝐞 𝐰𝐢𝐧𝐝 » datée de 1910 sur ce fond jaune est extraordinaire.
J’ai eu mal à me glisser dans le roman. Le premier chapitre est assez déroutant, énigmatique. Louise et Lucie, en Bretagne, avec Pia la fille de Louise reçoivent la visite de Nils. Et pourtant ce chapitre a toute son importance.
Zoom arrière…
2016 : Lucie Ancel psychiatre, vit avec sa sœur enseignante et sa fille Pia qu’elle partage en garde alternée avec son père.
Dans un concert, les deux jeunes femmes croisent Hector. Il s’agit d’un jeune anglais, un de des premiers patients qui fut confié à Lucie alors stagiaire, en 2001, il y a une quinzaine d’années.
Après un accident, des amours avec Louise, Hector s’enfuit. Lucie décide de le retrouver, s’envole pour York..
Dans ce livre, tous les acteurs sont des héros. Le père de Hector a une étrange et envahissante fascination pour la famille Brontë, surtout pour la créativité et du Grand Jeu des enfants, Charlotte, Anne, Emily et Brandwell qui conduira Hector en famille d’accueil et en foyer psychiatrique depuis ses 7 ans.
Durant tout le roman j’ai eu l’impression qu’il me manquait une ou plusieurs clés de lecture. Que s’est-il passé à l’institution Saint-Maurice que Lucie nous cache ou a oublié ? Des non-dits, des attractions néfastes, des suppositions, des relations étranges…Fascinant. Laurence Werner David nous montre les dérèglements mentaux dont souffre Graeme Wolpe et ceux qu’il transmettra à son fils Hector.
Il est aussi question de la difficulté de vivre, du pouvoir de la littérature, de l’emprise, de projection, de famille, de part d’ombre.
Ce livre a peu à voir avec Les hauts de Hurlevent, il faut d’ailleurs s’en dégager pour mieux se faire surprendre par les similitudes. J’ai aimé Anne et Nils.
Une lecture palpitante et exigeante.
Quitter Hurlevent de Laurence Werner David
320 p – 01/2024 – Quidam Editeur
Je n’ai qu’un lointain souvenir de ma lecture des Hauts de Hurlevent. Mais ce roman peut peut-être se lire sans avoir relu le classique auparavant.
oui oui complètement.