J’ai abordé Adeline Dieudonné avec RESTE son dernier roman, assez malaisant et qui ne s’oublie pas. Je m’étais promise de connaitre mieux son univers. J’ai choisi son premier roman multi primé. Entre poésie de l’enfance et drame social. 226 p lues d’une traite, en apnée.
« 𝐿𝑒𝑠 ℎ𝑖𝑠𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒𝑠, 𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑟𝑣𝑒𝑛𝑡 à 𝑚𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑒𝑢𝑟, 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 ç𝑎 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑠û𝑟 𝑞𝑢𝑒 ç𝑎 𝑛’𝑎𝑟𝑟𝑖𝑣𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒 𝑣𝑖𝑒 »
Une zone pavillonnaire le Démo, bien triste, grise et moche, voisin du bois des Petits Pendus. Un pavillon, le plus grand, avec une chambre des morts. « 𝒜 𝓁𝒶 𝓂𝒶𝒾𝓈𝑜𝓃, 𝒾𝓁 𝓎 𝒶𝓋𝒶𝒾𝓉 𝓆𝓊𝒶𝓉𝓇𝑒 𝒸𝒽𝒶𝓂𝒷𝓇𝑒𝓈. ℒ𝒶 𝓂𝒾𝑒𝓃𝓃𝑒, 𝒸𝑒𝓁𝓁𝑒 𝒹𝑒 𝓂𝑜𝓃 𝓅𝑒𝓉𝒾𝓉 𝒻𝓇è𝓇𝑒 𝒢𝒾𝓁𝓁𝑒𝓈, 𝒸𝑒𝓁𝓁𝑒 𝒹𝑒 𝓂𝑒𝓈 𝓅𝒶𝓇𝑒𝓃𝓉𝓈, 𝑒𝓉 𝒸𝑒𝓁𝓁𝑒 𝒹𝑒𝓈 𝒸𝒶𝒹𝒶𝓋𝓇𝑒𝓈. »
Une famille que l’on sent tout de suite, dysfonctionnelle avec un père chasseur dans l’Himalaya (rien que ça !) qui pleure Claude François entre la télé et le wisky , une mère totalement effacée qui élève des chèvres, et deux enfants de 10 et 6 ans qui se suffisent à eux-mêmes en se faisant oublier.
« 𝒟’𝒽𝒶𝒷𝒾𝓉𝓊𝒹𝑒, 𝓁𝑒𝓈 𝒻𝓇è𝓇𝑒𝓈 𝑒𝓉 𝓈𝑜𝑒𝓊𝓇𝓈, ç𝒶 𝓈𝑒 𝒹𝒾𝓈𝓅𝓊𝓉𝑒, ç𝒶 𝓈𝑒 𝒿𝒶𝓁𝑜𝓊𝓈𝑒, ç𝒶 𝒸𝓇𝒾𝑒, ç𝒶 𝒸𝒽𝑜𝓊𝒾𝓃𝑒, ç𝒶 𝓈’é𝓉𝓇𝒾𝓅𝑒. 𝒩𝑜𝓊𝓈 𝓅𝒶𝓈. 𝒢𝒾𝓁𝓁𝑒𝓈, 𝒿𝑒 𝓁’𝒶𝒾𝓂𝒶𝒾𝓈 𝒹’𝓊𝓃𝑒 𝓉𝑒𝓃𝒹𝓇𝑒𝓈𝓈𝑒 𝒹𝑒 𝓂è𝓇𝑒… »
Mais un jour, un violent accident va faire que Gilles le petit frère espiègle et rieur ne va plus rire. Celle-dont-on-ne-connait-pas-le-prénom va tout faire pour le guérir et le refaire naître à la vraie vie. Elle ira jusqu’à étudier la physique quantique.
Le lecteur va suivre l’attachante narratrice, magnifique personnage du haut de ses 10 ans jusqu’à quatorze. J’ai eu la gorge nouée, envie de protéger cette gamine intelligente, courageuse, de l’aider, de la prendre sous mon aile.
Il est question de parents toxiques, maltraitance familiale et animale, pouvoir des armes, survie en milieu hostile, amour fraternel, d’abnégation. C’est aussi un roman initiatique, noir, le récit d’une lutte, d’une enfance volée.
De beaux personnages secondaires, des anges gardiens qui l’ancrent dans son humanité et aide à franchir l’âge adulte. (La Plume, le Champion, Monica, Le professeur Pavlovic)
Une lecture respiration suspendue, partageant la peur de cette enfant. Certaines scènes sont absolument incroyables et terrifiantes. L’écriture est très belle, ciselée, très métaphorique, peut-être à l’excès ce qui renforce l’atmosphère étrange, violente et lourde avec un brin d’humour décapant.
Un vrai coup de cœur. J’ai préféré ce livre à 𝐑𝐞𝐬𝐭𝐞.
La vraie vie de Adeline Dieudonné
262 p – 2018 – L’iconoclaste.
Une lecture dont je suis sortie mitigée : ce n’était sans doute pas le bon moment pour moi.
Je n’ai lu que deux ouvrages d’Adeline Dieudonné. Je l’ai préféré ce premier roman au dernier. et comment as tu trouvé Reste ? en as tu lu d’autres ?
J’avais adoré, moi aussi, quelle ambiance ! Jamais plus rien lu de l’autrice depuis mais j’ai cru comprendre que c’était son meilleur…
je n’ai lu que le premier et le dernier 🙂 en tout cas, comme toi, j’ai bcp aimé celui-ci