Un livre étrange ! J’ai parfois eu l’impression que la situation était sur le point de déraper… Est-ce que j’ai aimé ? Est-ce que je n’ai pas aimé ?
Brillante professeure de littérature anglaise d’une petite université du Nord des États-Unis, auteure à succès, séduisante, 58 ans, la narratrice entretient une relation ouverte depuis 30 ans avec son mari John, chef de département de la même université. Ils ont une fille Sid, avocate.
John est accusé d’avoir eu des relations sexuelles par abus de pouvoir, par 7 de ses étudiantes. Un des sujets du roman est le mouvement metoo mais vu du côté de l’épouse qui se fait également balayer par ce tsunami mais aussi qui ne comprends pas trop les accusations car ces étudiantes majeures avaient leurs libres-arbitres non ?
« 𝒬𝓊𝒶𝓃𝒹 𝒿’é𝓉𝒶𝒾𝓈 𝑒𝓃𝒻𝒶𝓃𝓉, 𝒿’𝒶𝒾𝓂𝒶𝒾𝓈 𝓁𝑒𝓈 𝓋𝒾𝑒𝓊𝓍 𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒𝓈 𝑒𝓉 𝒿𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓋𝒶𝒾𝓈 𝒹𝒾𝓇𝑒 𝓆𝓊’𝒾𝓁𝓈 𝓂’𝒶𝒾𝓂𝒶𝒾𝑒𝓃𝓉 𝒶𝓊𝓈𝓈𝒾. C’est un des traits dont s’affuble la narratrice dont nous ne connaitrons jamais le prénom.. Est-il coupable ? Le fait qu’elle l’ait su et accepté, la rend-elle complice ?
Il s’agit aussi d’un roman sur une crise existentielle à l’aube de la soixantaine. Elle est en proie aux doutes face à ses choix du passé, à son futur, à sa capacité à écrire, à être au top, à plaire. Elle explore son irrésistible attirance envers le jeune et si séduisant professeur V de 20 ans son cadet. J’ai trouvé la dernière partie un tantinet rocambolesque voire flippante pour quelques scènes.
Il est aussi question de créations littéraires – j’ai beaucoup apprécié -, de relations de couples, du vieillissement féminin, du pourquoi les hommes sont-ils si attirés par la jeunesse, du désir féminin, de maternité, sexisme.
Un écrit qui questionne.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance campus américain, les références en littérature. L’écriture est agréable, classique.
Que pensez-vous de la couverture de la version américaine ?
Le délicieux professeur V. de Julia May Jonas
304 p – 2023 – Editions Dalva
