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Reflets en eau trouble de Joyce Carol Oates

Reflets en eau trouble de Joyce Carol Oates

2024-10-20AuteurenOKennedyUsa406Views4Comments
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On ne présente plus Joyce Carol Oates. Le titre a une note poétique en français mais je préfère Black Water en version originale, beaucoup plus évocateur. Les eaux noires étant celles de la politique ? 

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Voila un tout petit livre inspiré de l’affaire de Chappaquiddick qui se lit en apnée (si je puis me permettre). L’affaire ? Le 18 juillet 1969 Mary Jo Kopechne, 28 ans, périt noyée dans un accident de voiture dont le conducteur était le sénateur Ted Kennedy. Entre 23h et 1h du matin, le véhicule circulait sur un chemin de terre et non pas en direction de la jetée du ferry, plongea dans un bras d’eau, se retourna et coula. Le sénateur parvint à s’extraire. Cependant il n’appela pas à l’aide, ne prévint pas les autorités mais son avocat, il rentra à son hôtel. Deux pécheurs découvrirent la voiture vers 8h20 du matin, appelèrent la police qui fit intervenir des plongeurs. Ils sortirent le corps de la jeune femme en 10 minutes. Kennedy apprenant que le corps avait été retrouvé, se présenta à la police à 10h… Un scandale national. Avant tout une horreur : pourquoi n’a-t-il pas tenté de la sauver ? Pourquoi ne pas avoir prévenu les secours ? Il sera condamné à 2 mois de prison avec sursis…

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Cet accident – je ne dis pas fait divers, ce n’en est pas un – est l’inspiration de Joyce Carol Oates. Au volant, Gérald Fergusson, sénateur d’un âge mature et Kelly Kelleher, jeune femme de 26 ans qu’il vient de rencontrer lors d’une party du 4 juillet 1980, organisée par une amie commune Buffy St John… La date n’est pas choisie au hasard, vous vous en doutez. Le politicien et sa victime – consentante au demeurant – filaient afin d’attraper le ferry pour rentrer à l’hôtel. Mais, il se trompa de chemin… « Nous sommes perdus » dit-elle. Au propre comme au figuré.

L’auteure retrace les dernières minutes de Kelly.. C’est angoissant… Elle a imaginé ses derniers instants où elle avait l’espoir d’être sauvée par cet homme qui allait revenir la délivrer… Elle revoit des épisodes de sa vie. (ne dit-on pas qu’à l’approche de sa mort, on voit défiler toute sa vie ?) Elle entend les sirènes des sauveteurs, voit les gyrophares… Non… L’eau monte, monte… La poche d’air diminue, diminue… Il y a beaucoup de répétitions qui concourent à entretenir l’angoisse, la confusion de ces derniers moments. 
L’auteure a su – c’est le talent – se mettre à la place de la jeune femme qui remonte sa vie. Elle en profite aussi pour critiquer la société américaine (machisme, adultère, pouvoir, racisme..) , en particuliers la peine de mort ( ce chapitre est glaçant ! ) 
La plume est sobre, efficace. Une lecture que je n’oublierai pas, ni Marie Jo Kopechne.

Reflets en eau trouble de Joyce Carol Oates

170 p – 1993 – Ecriture et actessud en poche

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PLK

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Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

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