Le titre français est magnifique. Le titre anglais est 𝑻𝒉𝒆 𝑹𝒊𝒔𝒆𝒏, qui signifie la « Résurrection » . La couverture est également très réussie.
Ron Rash poète, humaniste, amoureux de la nature est un des maîtres en ce domaine. Je n’ai jamais lu cet auteur découvert grâce @lemoisamericain.
Le pitch : Été 1969, deux jeunes frères vivent à Sylva en Caroline du Nord, sous la coupe de leur despotique grand-père. Ils rencontrent une jeune fille envoûtante et délurée le temps d’un été, au bord de la Tuckaseegee… Quarante-six années plus tard, les ossements de cette jeune femme sont découverts. Que s’est-il réellement passé cet été-là et pourquoi Ligeia n’a-t-elle pas pris le bus comme elle l’avait prévu ?
C’est Eugène le jeune frère, écrivain raté et alcoolique qui raconte. Ligeia lui a fait découvrir l’amour, le sexe, l’alcool, la drogue, le rock. Après cet été-là, plus rien ne fut comme avant pour lui.
« […] 𝒿’é𝓉𝒶𝒾𝓈 𝓊𝓃 𝒿𝑒𝓊𝓃𝑒 𝒶𝓂𝒶𝓃𝓉 𝓉𝓇𝒶𝑔𝒾𝓆𝓊𝑒 𝓈𝓊𝓇 𝓁𝑒𝓈 « é𝓅𝒾𝓃𝑒𝓈 𝒹𝑒 𝓁𝒶 𝓋𝒾𝑒 » 𝒹𝑜𝓃𝓉 𝓅𝒶𝓇𝓁𝑒 𝒮𝒽𝑒𝓁𝓁𝑒𝓎. »
La découverte du corps de Ligeia lui éclate au visage. Il veut savoir. Et, si son frère Bill brillant neurochirurgien était impliqué dans ce crime ?
C’est aussi un roman d’apprentissage. Nous suivons deux temporalités : été 1969 et 2015. Nous découvrons la vie de cette époque hippie et du Vietnam. Les rappels musicaux sont intéressants, même si ce n’est pas vraiment mon époque. L’écriture est belle et poétique, les descriptions des Appalaches sont très imagées, la tension est bien tenue.
Il est aussi question de culpabilité, sens de la famille, responsabilité, mensonge, secret de famille, manipulation.
Les psychologies des personnages sont très fouillées. Je dois avouer que j’ai eu peu de compassion pour Ligeia. J’ai beaucoup aimé William/Bill et la maman. La scène de l’écharde est bluffante et glaçante.
Une lecture émouvante qui une fois commencée nous oblige. J’ai adoré « Par le vent pleuré ». Première rencontre avec Ron Wash, mais pas la dernière.
J’ai aussi aimé l’hommage à Thomas Wolfe, originaire d’Asheville, de qui le titre est inspiré.
Par le vent pleuré de Ron Rash
240 p – 2018 – Editions du seuil