La mort inquiète. On se pose des questions : où et quand la Grande Faucheuse va-t-elle nous rendre visite? Parfois le comment. Prédire l’heure de sa mort ? Des chercheurs en sont capables. Intéressé ?
Des « nécromarqueurs » pour prévoir la date de notre mort
Une étude suggère qu’il existe quatre marqueurs biologiques – l‘albumine, l’orosomucoïde, LDL lipoprotéines de basse densité – le fameux mauvais cholestérol- et l’acide citrique, qui joue un rôle central dans la synthèse de l’ATP, carburant des cellules- mesurés par spectroscopie à Résonance magnétique nucléaire qui peuvent prédire la mortalité, indépendamment de toute maladie.
Les individus situés dans la zone rouge de ces indicateurs risquent 19 fois plus de trépasser dans les cinq années que tout à chacun et cinq fois plus si les résultats n’étaient simplement qu’en décalage.
Le professeur Markus Perola, de l’université d’Helsinki fut fort étonné de ses résultats : « Il s’agissait de personnes apparemment en bonne santé, mais, à notre grande surprise, il semble que ces biomarqueurs montrent une fragilité non détectée que les individus ignoraient avoir. »
Les nécromarqueurs semblent être des signes d’une faiblesse générale dans le corps.
Ces études furent faites sur des cohortes importantes ( 9 842 individus âgés de 18 à 103 ans, recrutées entre 2002 et 2011 avec un suivi de plusieurs années par des chercheurs Estoniens et 7 503 personnes testées par l’équipe finlandaise) et les tests concernaient 106 marqueurs, ce qui laissent à penser que les résultats pourraient être fiables. Même si cette étude a des limites (spécificités des marqueurs, les deux groupes étudiés étaient d’Europe du Nord..) et demande à être affinée.
Markus Perola le dit très simplement « Il y a une question éthique. Est-ce que quelqu’un voudrait savoir le risque qu’il a de mourir s’il n’est rien que l’on puisse faire ? »
Souhaitez-vous savoir combien de temps il vous reste à vivre ?
Au-delà de l’intérêt médical qu’ identifier les individus à haut risque en utilisant ces biomarqueurs, pourrait aider à cibler les traitements médicaux de prévention à ceux qui ont le plus besoin, il reste la question métaphysique : Quel est l’objectif à connaitre son échéance de vie à court terme ? Anticiper l’organisation et les conditions préférables de sa mort est l’un des rares avantages associé avec la «longue maladie» dit-on.
Nous nous sommes tous posés cette question : « S’il te restait six mois à vivre que ferais- tu ? » L’interrogation n’est pas seulement de connaître la durée du reste de notre vie, mais de savoir quoi faire durant ce temps qu’il nous reste. Qu’est-ce-qui compte pour nous ? Commencer par trouver ce qui est important, et ce qui ne l’est pas est un premier pas de vie.
Bronnie Ware est une infirmière australienne qui a passé de nombreuses années à travailler en soins palliatifs. Elle a publié un livre intitulé The Top Five Regrets of the Dying –Les 5 plus grands regrets des mourants. Voici les premiers :
1 – J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi.
2 – J’aurais dû travailler moins.
3 – J’aurais aimé avoir le courage d’exprimer mes sentiments.
4 – J’aurais aimé garder le contact avec mes amis.
5 – J’aurais aimé m’accorder un peu plus de bonheur.
Elizabeth Kübler-Ross disait la même chose. J’ai en livre- mascotte ses « Leçons de vie » qu’elle a co-écrit avec David Kessler où elle note « J’ai entendu des milliers de mourants exprimer leurs regrets. Bon nombre disaient : « je n’ai jamais pu réaliser mon rêve », « j’étais esclave de l’argent ». Je n’en ai jamais entendu un seul dire : « J’aurais aimé passer plus de temps au bureau » ou « J’aurais été beaucoup plus heureux avec 10 000 dollars de plus.« ».
Même si nous n’avons pas que 6 mois à vivre – enfin, je le souhaite -, la vie n’est pas si longue que cela. Réfléchissons et profitons-en maintenant, au maximum. « Dans la vie on ne regrette que ce qu’on n’a pas fait. » Jean Cocteau
L’étude a été publiée dans PLoS Medicine . Biomarker Profiling by Nuclear Magnetic Resonance Spectroscopy for the Prediction of All-Cause Mortality: An Observational Study of 17,345 Persons- Krista Fischer Johannes Kettunen Peter Würtz Toomas Haller, Aki S. Havulinna, Antti J. Kangas,Pasi Soininen,Tõnu Esko,Mari-Liis Tammesoo,Reedik Mägi,Steven Smit,Aarno Palotie,Samuli Ripatt