Un thé chez Guerlain (2)

 Guerlain et Constance : une rencontre

Boire du thé est l’un des plaisirs sensoriels de la vie. enseigne de thé renommée attise ma curiosité et mes sens. La nouveauté du 68, avenue des Champs -Elysées se trouve au sous-sol. La majestueuse descente d’un monumental escalier en marbre, nous fait pénétrer au restaurant, 68 By Guy Martin dont la carte et les cuisines ont été confiées au chef du Grand Véfour. « Je me suis mis dans l’esprit d’une femme. Je me suis imprégné de tous les parfums de la marque pour élaborer la carte du restaurant » explique Guy Martin. Cependant, ne vous attendez pas à croiser le chef dans le restaurant, il a imaginé la carte, mis au point les plats mais c’est la brigade du 68 qui officie dans le plus grand respect de l’identité du chef Martin. 

Guerlain : Un espace consacré au thé.

Tout est blanc et somptueux : Association des essences de luxe et de la boisson millénaire. A gauche, les douceurs.

Tout l’univers Guerlain est au cœur du restaurant. Le cadre juste assez tapageur avec ses lustres Baccarat, est plaisant, même si la salle, en sous-sol est complètement aveugle. Tout est harmonie dominée par des nuances pivoine et améthyste. Au sol, un parquet clair, jaune d’or, contraste avec le marbre qui recouvre le reste de l’espace.

La carte a été réalisée en collaboration avec le parfumeur de la Maison, Thierry Wasser, pour rappeler les guerlinades (1) autour de saveurs telles que la rose de Damas, le jasmin, la vanille, la bergamote, marquée de clins d’œil aux parfums par la présence subtile d’ylang-ylang,de fève de tonka. J’ai adoré les collages de fleurs ou de photographies d’ingrédients  des guerlinades réalisés par  l’artiste Peter Dayton,  utilisés comme plateau de table. L’accueil est chaleureux et feutré. Bien qu’il soit 17 h, l’endroit est quasi désert. Nous nous installons sur la banquette à la table aux pivoines, qui me semble la meilleure table de l’endroit.

Les thés Guerlain de Constance

J’ai choisi Nerolia Bianca, un thé blanc de la région du Fujian en Chine, Bai Mu Dan – qui signifie « pivoine blanche »- ,  récolté une fois par an au printemps, réputé des meilleurs. Il est composé de bourgeons et les deux premières feuilles de l’arbuste de thé.  On raconte que le thé y était récolté les nuits de pleine lune, par des jeunes filles vierges gantées munies de ciseaux d’or. Les plus bavards ajoutent aussi que cette récolte était si précieuse, qu’elle fut réservée exclusivement à l’empereur et aux plus hautes couches de la société chinoise.. » J’ai un faible pour les thés blancs. Goûtons Nerolia Bianca. L’infusion est d’une jolie couleur ambrée, presque cristalline. Les arômes d’agrumes sont bien présents, en bouche, reste un soupçon de notes boisées et miellées. Le thé blanc est très délicat, très subtil.

J’ai succombé à la tartelette noix de pécan et érable. Le petit Jésus en culotte de velours. Mes hôtes furent enchantés par leur cake chocolat de très bonne facture.

Le Thé blanc gagne à être préparé  « à la chinoise » dans un  Zhöng ou un Gaïwan, lorsque le temps est suspendu. Le Bai Mu Dan est un thé dont la densité est faible, il faut oser mettre un peu plus de thé que d’habitude. 

Ses feuilles sont de couleur vert clair à vert foncé, les bourgeons blancs et duveteux assez nombreux. Après l’infusion, elles sont larges et très claires.

J’ai acheté une boite de Nérolia Bianca et une d’ Heure bleue, un thé  » Oolong Taïwanais Dong Ding « le gel brume des montagnes ».