Comme les hirondelles annoncent le printemps, le mois de janvier augure les bonnes résolutions, avec ses lots de « devoir » et de « il faut ».
D’ailleurs, quelles résolutions ?
Je ne fume pas, je ne suis pas consommatrice de junk food – facile, j’aime les choux -, je n’ai pas de kilogrammes en trop, je fais du sport régulièrement – élémentaire, j’adore ça -, je limite mon empreinte carbone. Certes, je procrastine bien un peu, beaucoup, je me plains un tantinet, je dis encore de temps en temps du mal des autres et j’en pense autant de moi, je suis un brin possessive. Je suis un peu contrôlante, parfois pessimiste.. Je suis de temps à autre ailleurs que dans le temps présent et comme le notait avec humour Mark Twain, j’échafaude quelquefois que « Ma vie est une somme de terribles malheurs – dont la plupart ne sont jamais arrivés. »
Je travaille sur les faces de mon Ombre, chaque jour, à pas de souris, assurément et cela mettra le temps qu’il faudra. Devrais-je corriger ces versants sombres à coup de résolutions fermes et en 21 jours frôler la perfection ? Sachant que 88 % des résolutions ne sont pas tenues. Je pratique l’aquoibonisme !
J’ai envie de douceur, et de ne pas me brusquer. Je voudrais mettre cette année 2018 sous le signe de la gratitude.
Les neuroscientifiques le prouvent : pratiquer la gratitude au quotidien est un gage de bonne santé physique et relationnelle.
Là aussi, il faut de la méthode selon le professeur de psychologie Robert Emmons, de l’université de Californie qui mesure les effets de la gratitude depuis plus de 20 ans (1). Primo : constater le bienfait reçu. Secondo : reconnaître que la source se trouve en dehors de soi- une autre personne, la vie elle-même ou plus largement, quelqu’un qui nous a fait du bien sans penser à nous personnellement.
Cette pratique oriente notre attention vers le positif, accentue la propension à l’optimisme et à relativiser les événements.
Je suis persuadée que la gratitude permet de s’éloigner d’un consumérisme âpre. Ce n’est pas se contenter chichement de ce que l’on a, ni d’être autosuffisant, mais apprécier et louer ce que la vie nous offre. C’est aussi une manière de se décentrer de notre petite personne en se focalisant plus sur l’extérieur et les autres.
Remercier Mozart pour ses œuvres qui me transportent, Bell et Apple pour le plaisir d’entendre ou de communiquer avec ceux que j’aime, ce cyclamen rayonnant, cet enfant qui rit, mes rouge-gorges Big et Little qui picorent, le soleil qui se lève, ce parfum exquis… Cet été, j’ai relu Marc-Aurèle et ses « Pensées pour moi-même » où tout le livre 1 est consacré à remercier tous ceux grâce à qui il fut ce qu’il est ; cet extrait est fabuleux. J’ai relu aussi des extraits de “Walden ou la vie dans les bois« de David Thoreau « I am grateful for what I am and have. My thanksgiving is perpetual. It is surprising how contented one can be with nothing definite – only a sense of existence » Des livres, toujours plus nombreux, vantent les pouvoirs de la gratitude. Même Oprah Winfred est adepte de la gratitude.(2)
Ne plus considérer que tout m’est dû.. de l‘eau chaude dans la douche, au sourire de ce passant.. Le lave-vaisselle qui fonctionne – alors qu’en panne, il pollue la journée et casse l’humeur -, la lumière qui jaillit en appuyant simplement sur l’interrupteur. Les choses les plus simples aux plus grandes.
J’ai déniché une appli’ qui me rappelle à pratiquer la gratitude pour toutes les choses que je possède et qui me comblent. Cette petite pause sur et dans la journée, m’offre une respiration du temps.
Chiper ces quelques minutes chaque jour ou presque, en faisant une légère introspection est nécessaire. Cela n’empêchera pas les jours plus gris, les peines et les coups de blues. Mais trouver au moins cinq choses qui m’ont comblée est un bel exercice qui positive la plus ténébreuse des journées..
J’ai aussi envie de mettre en avant ces maximes :
« Libérez-vous des idées reçues et repartez sur de nouvelles bases »
« Soyez simple et vivez simplement. Ne faites pas de vagues, n’essayez pas d’être intéressant, gardez vos distances, soyez honnête, combattez l’envie d’être bien vu des autres. » Etty Hillesum
Merci d’être là. Bonne année 2018.
Sources: Emmons lab – Robert Emmons dans Merci, quand la gratitude change nos vies (Belfond et Pocket) (2) site de Oprah: the power of gratitude