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Tolstoï, Oncle Gricha et moi de Léna Goreling

Tolstoï, Oncle Gricha et moi de Léna Goreling

2015-09-072297Views

Je ne connaissais pas Léna Goreling. J’ai été attirée par ce livre à cause du titre – je ne sais pas très bien pourquoi – m’a fait songer à Gandhi, qui vouait une grande admiration à Tolstoï et  il s’inspira de ses préceptes pour la création de Phoenix (1)

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A propos de Léna Gorelik

Née à St Peterbourg, elle émigre avec sa famille en 1992, en Allemagne – comme son héroïne – où elle fera des études de journalistes. Elle est une auteure prolifique. Son premier roman Mes nuits blanches a été récompensé par le Bayerischer Kunstförderpreis, le second Mariage à Jérusalem nominé au Deutschen Buchpreis- l’équivalent du prix Goncourt en Allemagne- et bien d’autres. Tolstoï, mon oncle Gricha et moi est le premier roman traduit en français de belle manière par Amélie de Maupeou. 

L’histoire de Tolstoï, oncle Gricha et moi

«On s’habitue à tout, même à la peur » ainsi commence le prologue. La peur est la compagne des protagonistes. J’ai aimé ce livre. Le style est très agréable, le choix des mots est fouillé. Cette histoire est assez alambiquée : nous suivons la vie de Gricha après la guerre en URSS et de Sophia à Munich, aujourd’hui. Le lien entre les deux se fait au fur et à mesure. Un roman délicatement politique aussi.

Qui est Sophia ? Une jeune écrivaine en grande souffrance, mère de Anna, deux ans et demi née « avec un demi cœur ». Elle se débat avec son mal être, ses peurs chevillées à son corps qu’elle laisse grossir – au propre comme au figuré-, sa mère, son beau-père, son mari, sa belle famille et surtout avec elle et son inaptitude à écrire.  Sophia a un toc : elle écrit des listes. Je trouve  certaines de ces listes très intéressantes – scènes de ma vie digne d’un film – d’autres étranges – signes de vieillissement de mes parents – mais elle se laisse manger par cette manie qui pourtant la sécurise. La scène A la recherche d’Anna est à couper le souffle. L’annonce de la malformation de leur enfant aussi. Elle est sympathique Sophia, on a de l’affection pour elle. On la comprend. 

J’ai beaucoup aimé les descriptions des sentiments, des ressentis de Sophia qui analyse beaucoup. Les relations avec sa mère, avec son beau-père Franck, avec sa grand-mère, avec sa fille, avec tous les protagonistes, sont très efficacement décrites, avec les bons mots, de belles métaphores. J‘ai eu la nette impression de vivre avec ces personnes et parfois m’être demandé ce que je ferais dans cette situation. 

La grand-mère est très présente dans tous les chapitres, elle est une sorte de fil rouge. 

Gricha est attachant. Ce garçon un peu hâbleur, un écorché vif aux multiples talents qu’il a du mal à exploiter, à la personnalité très complexe qui a des difficultés à vivre  avec le communisme, avec les autres, totalement incompris par sa famille. Dans son histoire aussi, de belles analyses de sentiments, de relations parentales et fraternelles. J’ai adoré la rencontre avec sa belle-soeur à la personnalité si bien décrite qu’on la reconnaîtrait. Elle est vraiment antipathique. Souvent aussi, je me suis demandé quels seraient les acteurs qui seraient parfaits pour les mettre en scène. 

Des thèmes très oppressants : la famille, la vieillesse, la panique de la page blanche, la maladie d’Alzheimer, l’hébergement des personnes très âgées, les secrets de famille, être parent d’un enfant malade. L’URSS, le communisme, la dissidence.. sont traités avec pudeur, à dose homéopathique, parfois avec trop de sous-entendus. Peut-être est-ce l’objectif ?

Tolstoï, dans tout ça ? Je me questionne sur l’intérêt dans cette histoire.

Souhaitez-vous  lire le prologue offert par les éditions ESCALES ? ICI

On se laisse vite entraîner dans cette saga, très bien écrite. J’ai passé de belles heures au soleil, avec ce roman. Un bémol pour la fin qui arrive sans crier gare – j’ai cherché les autres pages – et pourtant si convenue qu’elle m’a laissé sur ma faim.. si je puis me permettre. Un second volume ?

Suis-je aussi atteinte de cette manie de faire des listes : celle-ci aurait pour titre Lire le premier chapitre ? Et inévitablement, je songe à Dominique Loreau et son art de faire des listes.

J’ai envie de lire d’autres livres de cette auteure. Commençons par Mariage à Jérusalem. 

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PLK

PLK

Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

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