J’aime lorsque les choses s’articulent en coïncidences qui vont dans le même sens: cela me conforte en confirmant que je suis là où je dois être. La photographie de la couverture de mon nouveau blog est très inspirante pour moi. Cette jeune femme enthousiaste, si élégante et raffinée avec son chapeau Cardin, les mains ouvertes comme si elle voulait saisir la Tour Eiffel est un joli symbole qui m’aiguillonne. Même si cette femme dans la cabine d’un avion arrivant sur Paris est vue de dos, nous la savons très jolie : il s’agit de Birgitt Caroline, Nena von Schlebrügge sur un cliché de Norman Parkinson, photographe de Vogue. Il fut l’un des premiers à photographier les modèles hors du studio et dans les environnements des plus inhabituels et révolutionna la photographie de mode. Il devint le photographe officiel de la famille royale britannique en 1981.
Il fera chavirer la vie de Birgitt en devinant le potentiel de cette jeune fille de 14 ans alors qu’il effectue une tournée en Suède, à Stockholm en 1955. Emmenée à Londres, le succès est immédiat. Invitée à New York par Eileen Ford de la célèbre agence de mannequins Ford, elle poursuivra une carrière de modèles chez Vogue et Harper Bazaar.
La vie de Nena von Schlebrügge
Nena fut brièvement mariée – union célébrée au Népal en 1964 – à Timothy Francis Leary, psychologue et neuropsychologue américain militant pour l’utilisation scientifique des drogues psychotropes et hallucinogènes, célèbre dans les années 60 pour avoir inventé et popularisé le slogan « Turn on, tune in, drop out ». Mariage de très courte durée car ils divorcent en 1965.
Robert Thurman, fils de l’actrice de Broadway Elizabeth Farrar étudie à Harvard, mène une vie plutôt agitée. Il épouse une héritière d’un riche collectionneur de tableaux et mène une vie à la Francis Scott Fitzgerald. En 1961, un accident lui fit perdre l’œil gauche. Ce fut l’origine de la révélation qu’il ne voulait plus de cette vie « à boire du champagne ». Il abandonne tout, va en Inde et apprend. Sa quête fut prolifique car il est le premier américain moine bouddhiste de la tradition tibétaine. Il a étudié avec Tenzin Gyatso, le 14 ème Dalaï-Lama qui devint un de ses amis proches.
Mais l’amour l’attendait aux détours du chemin ! C’est Dali – excusez du peu- qui va lui faire rencontrer Nena, sa muse du moment. Il rompt ses vœux de célibat afin de l’épouser en 1967. La même année, Ganden Thurman, leur premier garçon naît. Puis en 1970, Uma prend place dans la famille Thurman. La magnifique Uma mènera une belle carrière hollywoodienne. Sa maman a tourné dans un film désormais culte « Ciao ! Manhattan » qui raconte le destin tragique d’Edie Sedgwick, mais les scènes où apparaissaient Nena furent coupées au montage.. Pas par manque de talent, mais pour pérégrinations financières et organisationnelles.(1)
Nena termine une maîtrise en éducation à la créativité. Plus tard, elle obtiendra un doctorat en psychologie pour être aujourd’hui psychothérapeute. Menant tout de front, la famille s’agrandit: Dechen nait en 1973 et Mipam en 1978.
A la demande de Sa Sainteté le XIV ème Dalaï Lama, Robert Thurman, selon le New York Times « L’Homme du Dalaï Lama en Amérique » est co-fondateur avec Richard Gere, de la Maison du Tibet à NY, en 1987.
Nena participe et en est le directeur de 1990 à 2001. Elle est depuis, la directrice de Menla Mountain Retreat depuis 2002. Encore un joli concours de circonstances : Le Pathwork créé par les Pierrakos fondateurs de la bioénergétique dans les années 50, subit des revers financiers après sa mort. En 90, ce magnifique établissement est vendu à La Fondation Esculape qui souhaitant en faire un centre de guérison, le rénove et le lègue à la Maison du Tibet en 2002. Menla Mountain Retreat commence. Menla en tibétain veut dire « Bouddha de la guérison ». Ce magnifique endroit dans les Catskill Mountains dans l’État de New York pour retrouver la santé et le bonheur est un établissement où se pratique yoga, Pilates, méditation, thérapies tibétaines et asiatiques-shiatsu, acupuncture..- avec spa de 4000 mètres carrés offrant tous les massages.. Quels programmes !
Cette photographie de Nena par Norman Parkinson redécouverte par hasard est le symbole de ma quête d’intériorité par ce que ce jolie modèle inspire, ce par quoi elle fut inspirée, et ce à quoi elle travaille et participe.
(1) lire pour en savoir plus