Selon une étude de Norman en 2006, une personne arrivée à l’aune de ses 60 ans aurait proféré 88 000 mensonges. La plupart sont de pieux mensonges : affirmer au généreux donateur que nous sommes ravi de cette boite à bijoux recouverte de coquillages, en est un exemple.
Qui n’a pas travesti la vérité en se défaussant sur la Poste ou Orange, parce qu’un mail n’est pas arrivé .. et pour cause ? Ou affirmé qu’il y avait des embouteillages monstres pour justifier un retard ?
Broutilles me direz-vous ! Il n’y a pas vraiment péril ?
Mentir est néfaste pour la santé
Le mensonge est une assertion indiquant un fait auquel le locuteur ne croit pas ou exprime un eopinion qui n’est pas la sienne
Je ne fais pas de politique mais je suis une citoyenne qui s’informe et je m’inquiète fort pour la santé de nos politiques et autres dirigeants, après avoir vu cette étude ! Eux, qui ne cherchent qu’à nous sécuriser, nous dorloter, voire nous enchanter en nous berçant de leurs doux messages, subliminaux parfois.. »Oyez bonnes gens, tout va bien, nous sommes les plus brillants pour gérer votre avenir » distillent-ils à longueur d’interview, ce dont nous ne sommes pas toujours dupes.
Selon cette expertise américaine, cesser de dire des mensonges améliorerait le bien-être physique et mental. Ce qui à contrario, veut dire que proférer des mensonges, ne serait pas healthy.
Arrêter de mentir améliore notre bien-être
Soucieuse de la santé de nos édiles, je leur propose un petit break sans mensonge car les chercheurs de l’Université de Notre Dame ont montré dans une étude présentée à la convention annuelle de l’American Psychological Association qu’arrêter de mentir pendant un certain temps améliore la santé physique et mentale.
Anita Kelly and et Lijuan Wang,(1) les deux co-auteurs, ont mené l’enquête auprès d’un panel de 110 personnes. 35 % de la cohorte étaient des adultes tandis que 65 % étaient étudiants à l’université. Tous avaient entre 18 et 71 ans, et l’âge moyen est de 31 ans.
Ce groupe représentatif fut divisé en deux branches : il a été demandé à la première de cesser tout mensonge, petit ou gros, pendant les dix semaines de l’expérience. Ils ont été autorisé tout de même à éluder les questions, à garder les secrets et à omettre de dire la vérité. L’autre fut le groupe-témoin et n’a reçu aucune instruction particulière. Tous les membres ont noté le nombre et la nature des mensonges dits. Chaque semaine, les volontaires passèrent au détecteur de mensonges et remplirent des questionnaires évaluant leur bien-être mental et physique ainsi que la qualité de leur relationnel.
Après 10 semaines, le groupe » sans mensonge » a vu son bien-être mental et physique s’améliorer de façon plus importante que le groupe témoin. Ils ont mentionné qu’ils se plaignaient moins d’être triste ou stressé, qu’ils souffraient moins de céphalées ou d’autres troubles de santé mineurs (mal de gorge, toux…). Le groupe témoin n’a pas constaté une amélioration aussi importante. (2)
Cette étude pourrait inciter tous les bonimenteurs invétérés qui ne peuvent pas s’empêcher de débiter des bobards ou de fabuler, à dire plus souvent la vérité afin d’être plus en santé. Je connais des politiciens qui nous servent plus de 11 mensonges par semaines (d’autant que nous ne comptabilisons pas les mensonges de leur vie personnelle). Je me demande si je dois leur dire merci de se sacrifier ainsi sur l’autel du bien-être de la nation.
Obtenir une faveur grâce à un mensonge rend fier
Mais, une étude peut en cacher une autre et justifier cette propension à mentir ! Une équipe de chercheurs de l’Université de Sydney, en Australie, a publié dans le Journal of Consumer Research en mars 2012,(3) plutôt décourageante ! Il semble que, loin de ressentir une once de culpabilité après avoir obtenu une faveur en commettant un honteux mensonge, le « consommateur moyen » serait plutôt enclin à être particulièrement fier de son forfait. Si vous n’avez pas payé une contravention dans les temps et venez de recevoir le malus, vous tenterez peut-être de démontrer au fonctionnaire des impôts et recettes que jamais au grand jamais, vous n’avez reçu l’avis initial. Certainement, l’œuvre d’un petit malin qui a jeté le dit papillon, en vous mettant alors en difficulté, affirmerez-vous. Vous jurerez vos grands Dieux que vous êtes un citoyen modèle, que payer pour une faute que vous avez commise, ne vous semble que justice. Et ce que vous espériez, arrivera : le malus tombera car votre interlocuteur sera convaincu de votre bonne foi, vos accents de sincérité étaient si poignants. Yeah !
Inventer un mensonge demande plus d’effort que dire la vérité. Alors si la peine est récompensée, le menteur est fier de lui et en tire gloriole.
Les fabulateurs sont généralement plus fâchés que les gens honnêtes lorsqu’ils n’obtiennent pas satisfaction. Avec le mal qu’ils se sont donnés !
Je subodore que notre naïveté à croire les fables de nos élus, leur procure bien du plaisir. Un sport en quelque sorte qui les maintient tout de même en santé ! La nature humaine serait-elle ainsi faite ?
Êtes-vous un menteur invétéré ou un menteur du dimanche ?
Sources:(1) « A Life Without Lies: How Living Honestly Can Affect Health » et The Ethic of Honesty: The Fundamental Rule of Psychoanalysis (2)Certains arguent que cette étude est issue de l’université de Notre Dame, classée en 12ème position dans le top 100 des universités américaines par Forbes, a été fondée en 1842 par un prêtre de la congrégation de la Sainte Croix et reste une université catholique.. ce qui biaiserait le résultat moralisateur.. (3) The Labor of Lies: How Lying for Material Rewards Polarizes Consumers’ Outcome Christina I. Anthony, Elizabeth Cowley