Porphyrogénète : Le mot du jour
J’aime apprendre de nouveaux mots.. Un par jour, c’est mon deal. Celui d’aujourd’hui, je le dois à Giulia Sarkozy-Bruni et à Etienne de Montety du Figaro .
Cet adjectif issu du grec porphurogenêtos, signifie » Né dans la pourpre«
Une disposition du droit canon byzantin permettait d’asseoir la légitimité d’un héritier au trône impérial car aucune règle ne fixait la succession . Les enfants nés pendant le règne de leur père, Empereur d’Orient, étaient porphygénètes.
Pourquoi » La pourpre » ? La chambre où accouchaient les femmes de la famille impériale, décorée de blocs de porphyre pourpre égyptien du djebel Dokhan – anciennement Mons Porphyrites ou Mons Igneus, chaîne montagneuse située à l’ouest de Hurghada, était appelée Porphyra.
Etre porphyrogénète n’est pas donné à tout le monde.
Pour l’être, il est nécessaire que Mère et Père soient impératrice ou empereur byzantin et que le couple impérial soit en exercice. Il semble que la dernière soit Théodora Porphyrogénète, troisième fille de Constantin VIII – lui-même Porphyrogénète, qui fut impératrice byzantine. Très brièvement co-impératrice – 3 mois – en 1042, avec sa soeur Zoé, elle régna seule, de 1055 jusqu’à sa mort en 1056 .
Par extension, des princes furent nommés porphyrogénètes. Après avoir succédé à leurs pères, ils devinrent des empereurs tyranniques et dégénérés…(1)
Par analogie, celui ou celle qui est élevé dans le luxe impérial est dit porphyrogénète.
Je ne suis pas sûre du tout que ce qualificatif s’applique à la fille de notre couple présidentiel.. Mais, je rêve que les bonnes fées se penchent sur le berceau de Giulia.
Iconographie: mont Porphyra -Hurghada – Théodora :source :ecole du Louvre
Comment devient-on porphyrogénète ?
En fait, il suffisait d’être né dans la chambre de porphyre du palais impérial. C’est ce qu’a démontré Zôê Karbonopsina, maîtresse de l’Empereur Léon VI le Sage, en allant accoucher de son enfant Kônstantinos VII dans la chambre de pourpre alors qu’elle n’était pas encore mariée avec l’Empereur.
Kônstantinos VII porta en effet avec fierté le titre de prophyrogenetès
Merci pour cette précision Lanfranco de Clari. Belle semaine à vous