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A la recherche du merveilleux

A la recherche du merveilleux

2018-01-04CauseDesEnfantsPetitBonheur2982Views6Comments
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A la recherche du merveilleux ! Quelle belle tâche ! Fées, ogres, farfadets et loups garous, princesses, super-héros … Autant de fréquentations à encourager durant les premières années de la vie. Raisons et imaginaire sont nécessaires à son équilibre. Dans les années 1970, Bruno Bettelheim, psychanalyste et psychiatre d’origine viennoise, s’est penché sur la Psychanalyse des contes de fées. Pour lui, ces histoires merveilleuses l’aident à se construire et d’être capable de surmonter les épreuves de la vie, à surmonter les désillusions. Les adultes aussi sont en recherche de ce merveilleux lorsqu’ils se précipitent voir  la guerre des étoiles.

Notre société est à la recherche du merveilleux

La pensée magique s’arrête vers 9-10 ans. C’est à cet âge que l’on commence à perdre ses illusions sur soi et sur le monde. Un des avantages du partage des tâches chez les parents, c’est que les pères racontent aussi des histoires, emmènent leur enfants au parc, à la pêche, au cinéma, au concert .. le sacro saint sport où règne compétition et rêves de gloire perd un peu de son aura. Aujourd’hui, la poésie, les rêveries, le « Qui ne sert à rien » et le « Rien faire » sont l’affaire de tous.

Vous avez dit merveilleux ?

Merveilleux vient de « mirabela » qui veut dire  » choses étonnantes, admirables ». A quoi sert de reconnaître les étoiles dans le ciel ? De nommer les fleurs dans les champs ? Hubert Reeves disait que la motivation en était le plaisir de s’approprier un monde inconnu et indifférent, pour le rendre merveilleux.

S’émerveiller stimule l’appétit de connaissances.                           

La famille est un lieu de rêves, de merveilleux. Trop tôt projeté dans la réalité par les médias qui à longueur de temps les alarment sur l’évolution du monde, par les adultes qui les plongent dans un monde sinistre, dur, cynique, les enfants – les grands et les petits – souffrent de phobies, d’angoisses, de dépression. Après les images vues et revues du tsunami , de guerre, de violences de toutes sortes, beaucoup d’enfants – et même des adultes – sont choqués, voire traumatisés, font des cauchemars, surtout s’ils sont seuls à voir ces terribles images.

Comment favoriser l’émerveillement ?

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Illustration of Holly Clifton-Brown – The land where the cupcakes grow

Raconter des histoires, même des histoires de sa propre vie – la première fois où on a vu des vers luisants.. – écouter de la musique, aller au théâtre.. Tout ceci contribue à donner le goût du merveilleux et de la magie. Les grands –  parents ont un joli rôle à jouer. De plus, cela  peut leur offrir une seconde chance de maternité ou paternité –  s’ils ont un peu « manqué » la première fois. Les grands – parents sont tous des conteurs de merveilleux.

Aujourd’hui, plus que jamais nous avons besoin de merveilleux

Selon certains sondages, les jeunes Français sont plus pessimistes que les Américains et les Italiens et ce sont les jeunes d’Indonésie et Nigeria qui se disent les plus heureux (1). Pour préparer la fête de Noël, dans mon lycée, nous avons  demandé aux collégiens et lycéens d’écrire leur projet de vie. Après un long moment de mutisme, de soupir, de « J‘sais pas », ils répondent majoritairement : Être fonctionnaire , Avoir une maison  » ou  » Être riche  » .. Quel manque d’enchantement ! Tout dans l’avoir et le matériel.

Le goût du merveilleux, délicieusement régressif

Qui n’a pas de souvenir de baguettes magiques, de fées qui exaucent tous les voeux ? Je reste tendrement émerveillée par Marie Poppins et son sac qui grâce à une chansonnette se remplit tout seul  et de son parapluie-parachute. 

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Harry Potter, Da Vinci Code, le Seigneur des Anneaux, l’Alchimiste, Narnia, Eragon, les grands succès littéraires et cinématographiques de la dernière décennie ont cela en commun : ils répondent à notre besoin de merveilleux.

Refaire le monde, un soir entre ami(e)s est délicieux et tellement ressourçant. Nos parents, nos éducateurs, nous ont trop souvent  dit : « Arrête de rêver», « Reste les pieds sur terre ». Et pourquoi ? C’est en imaginant, rêvant, que l’on devient créatif… et heureux.                                                     

Le besoin de merveilleux se fait encore plus sentir dans nos sociétés placées sous le signe des sciences et des techniques. A cause de ce monde désenchanté, nous recherchons à nous faire réenchanter.

Carl Gustav Jung l’a déjà énoncé : « L’être humain a autant besoin de raison que d’émotion, de science que de mythe, d’arguments que de symboles.»

L’homme a besoin de merveilleux à la condition de distinguer rêve et réalité.

A la manière de Marcel Rufo, je pense qu’une société qui ne rêve plus, qui n’a plus le goût du merveilleux, de l’inaccessible, est une société qui vieillit.

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The above quote is from President John F. Kennedy’s speech at Rice University concerning the nation’s space effort on September 12, 1962.

J.F.Kennedy l’avait bien compris lorsque le 25 mai 1961, il engagea son pays dans la conquête de la lune..

Mettre du merveilleux dans nos vies, cela vaut tous les antidépresseurs.

(1)Enquête lue sur la tribune et Generation Z de Varkay Fondation   : 53% des membres français de cette génération Z pensent que  » le monde se dégrade  » et 6% à peine qu’il s’améliore.

Iconographies :  Holly Clifton Brown–  Sources : Fréderic Lenoir – Marcel Rufo

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PLK

PLK

Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

6 Comments

  1. Merci ;)) le monde en a besoin.. je crois qu’assouvir de besoin s’apprend dès l’enfance et que cela rend heureux . A bientôt

  2. Ah ! Merci de mettre à l’honneur Bruno Bettelheim que j’ai lu il y a bien longtemps.

    Hélas, les jeunes femmes d’aujourd’hui trouvent les contes de fées sexistes et les bannissent de la culture.
    C’est triste que ces contes d’abord oraux qui ont cheminé pendant des centaines d’années dans toutes les contrées d’Europe avec leurs variantes, soient aujourd’hui condamnés par idéologie cocosos.
    « Il était une fois » cette introduction invariable promettait des frissons de joie, de peur et d’apaisements.
    Le petit poucet, Cendrillon, Peau d’âne, la reine des abeilles etc… Des figures archétypales destinées à la construction de la psyché de l’enfant sont désormais bannies par la bien- pensence.

    En comparaison, la production contemporaine de littérature enfantine me semble bien pauvre ; elle privilégie les histoires louant
    le « vivre ensemble», la tolérance, et toutes ces petites choses sirupeuses et vides de sens destinées à amuser, informer, conditionner, et surtout déconstruire les stéréotypes comme ce fameux « papa porte une robe » .
    Or, les enfants ont d’autres interrogations, des questions existentielles que ces histoires terre à terre n’aideront jamais.

    Les contes avec leurs parts de merveilleux et d’enchantements permettent aussi d’ouvrir d’autres portes, celle de la poésie et de la beauté du monde qui se dérobe de plus en plus à nos regards.
    Pour pallier à ces nouvelles insuffisances culturelles, j’espère seulement que les parents laissent leurs enfants regarder cette série américaine magnifique (bien qu’imparfaite) et tellement originale, « Once Upon a time »..

    1. Je m’aperçois tout à mon constat pessimiste qu’il y a quand même Harry Potter , comme quoi le merveilleux n’est pas tout à fait mort.

      1. et Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’anneau, Narnia.. j’avais aimé en son temps Willow et la fabuleuse « histoire sans fin !»

    2. Bonjour visiteuse , merci pour ce développement très intéressant. Bruno Bettelheim est l’un des premiers à nous avoir révélé les sens et contenus cachés de ces histoires, lisibles à plusieurs degrés. Il a livré pour chaque histoire une grille de lecture qui nous permet de les regarder toutes sous un autre angle.
      Je partage votre opinion selon laquelle la littérature enfantine est bien pauvre ! parfois même, les illustrations ne sont pas belles, elles sont même agressives !
      « Once Upon a time ». : c’est vrai que cette série est belle ! Même si elle puise ses personnages dans les contes, elle n’en est pas moins originale. Les acteurs sont bons pour la plupart, surtout le petit garçon, le personnage de la reine et Tracassin.

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