L’idée de la psychogénéalogie est que nos destinées soient conditionnées par l’histoire psychologique des générations antérieures. Cette notion est ancienne.
La Médecine Chinoise envisage la maladie dans le contexte familial et généalogique. Vous avez une gastro-entérite ? Est- ce à cause d’un virus, d’une bactérie ou parce que vous avez ingéré un aliment contaminé ? Non, répond le médecin chinois, vous avez peut-être dérangé un démon ou troublé l’ordre cosmique en occupant la place qui n’est pas la vôtre ou vous avez oublié d’honorer un ancêtre ! Plus merveilleux, que le fait que vous vous êtes mal lavé les mains.
Qu’est-ce que la psychogénéalogie ?
La psychogénéalogie a été crée en France à L’université de Nice par Anne Ancelin -Schutzenberger qui a développé ce concept dans Aïe mes aïeux, en 1993. Ce thème a été à nouveau développé en 2007 dans « Psychogénéalogie ; Guérir les blessures familiales et se retrouver soi ». Le « tout-venant » s’en est emparé et elle recouvre alors des pratiques très diversifiées sans relation avec le concept d’origine, à l’efficacité parfois contestable, voire dangereuse car pratiqué par des amateurs ou des autodidactes.La psychogénéalogie clinique est à la fois un art et une science, à ne pas mettre dans toutes les mains, même animées de bonnes intentions. .
Le psychogénéalogiste est un thérapeute qui se focalise sur une portion de notre histoire qui ne nous appartient pas. Comment des événements secrets peuvent -ils influencer notre destinée ?
Reconstituer son arbre généalogique est déjà entrer en résonance avec ses ancêtres. Ces recherches activent une mémoire qui traversent les époques. De plus, c’est passionnant.
Les pionniers de la psychogénéalogie
Sigmund Freud (1856-1939), déjà, affirmait que nous ne sommes pas uniquement déterminé par la triade : papa-maman-bébé mais par une kyrielle d’influences provenant de nos aïeux. Dans Totem et Tabou, il évoquait une » âme collective » qui expliquerait les transmissions d’inconscient à inconscient. Dans Moise et le Monothéisme, il précise que les traumatismes sexuels ne pouvaient être compris qu’en se référant à ce qu’ont vécu les générations antérieures. Il n’a pas continué à explorer cette voie du lien transgénérationnel, absorbé à défendre l’origine sexuelle des névroses et peut être parce qu’il avait dans sa propre généalogie de pesants secrets de famille.
Carl Gustav Jung (1875 – 1961) a crée le concept d’inconscient collectif avec ses trois niveaux : individuel, familial et ethnique.
Nicolas Abraham, psychiatre hongrois ( 1919-1975) explique qu’à la naissance, l’enfant telle une éponge, reçoit toutes les ombres des expériences de vie de ses ascendants. Bonnes et mauvaises fées qui se penchent sur le couffin ! « Il respire, il boit avec le lait maternel, l’histoire des traumatismes, des triomphes de toute sa famille et de toute sa tribu » écrit-il page 16 de l’écorce et le noyau (ouvrage écrit en collaboration avec Maria Török). Héritage familial du meilleur et du pire. Il décrit les notions nouvelles de «cryptes» et de «fantôme».
Françoise Dolto (1908-1988)- qui fut le superviseur de A.A.S durant sa formation – parle la première de «secret de famille» qui n’aurait pas été métabolisé, serait resté de l’ordre du refoulé et de transmissions transgénérationnelles. Pour elle, les enfants (et les chiens, ajoutait-elle) savent tout dans une famille, et attendent que des mots soient mis sur ce qui est, afin de « guérir ». Elle cite de nombreux exemples où « la parole vraie », même à un bébé, délivre de pathologie.
L’ objectif de la psychogénéalogie
Il est d’aider à prendre conscience que la famille exerce des influences sur notre vie, à notre insu, de l’intérieur. Nous sommes le résultat d’un ensemble de projections, d’identifications que nos parents ont focalisés sur nous. Elle aide à mieux comprendre nos propres racines, à mieux s’en libérer afin de faire apparaître notre vrai nature.
Tout le monde connait des exemples de situations qui se sont répétées, jour pour jour, de génération en génération : décès prématurés, suicide, accident, maladie, divorce, déracinement, naissance à la date du décès de l’arrière-grand-père.. syndrome anniversaire, sorte de loyauté familiale invisible.
Le génosociogramme fait plus que présenter la parentèle ; il fait apparaître les liens, les événements marquants, les fausses -couches, les causes de décès, les métiers, les exclus.. A.A.S. nous apprend que la première génération crée le secret pour « le bien » de la famille.
La seconde génération enfouit ce secret dans » une crypte « , il devient un « fantôme » qui hante (cauchemars, quête..) et le secret se manifeste indirectement à la troisième génération.
Anne Ancelin-Schützenberger propose de «Soigner nos secrets de famille, notre corps est malade».
Pour en savoir +: site d’A.A.S– lire les cas concrets donnés par A.A.S -« cette famille qui dort en nous » de Chantal RIALLAND- « Comment paie- t- on la faute de ses ancêtres » de Nina Canault – lire Didier Dumas , héritier de F.Dolto, Serge Tisseron, célèbre entre autre, pour la psychanalyse de Tintin, Alejandro Jodorowsky.