Okinawa ! L’île la plus connue des nutritionnistes et des démographes ! L’espérance de vie y est la plus élevée au monde .. et j’aspire à être une intrépide centenaire en bonne santé. Pas vous ?
Plus de centenaires en bonne santé à Okinawa
Une étude de 2001, de Makoto Suzuki Ph.D.MD gériatre et fondateur de Okinawa Centenarian Study et de 2 gérontologistes canadiens Craig et Bradley WILLCOX, révelait que :
– Un habitant d’Okinawa vit en moyenne 7 ans de plus qu’un Américain
– Il a 80% de probabilité en moins de contracter une maladie cardio-vasculaire ou un cancer qu’un Européen
– Il a 10 fois moins de risque de développer une démence
– Les femmes n’y souffrent pas d’ostéoporose.
Oui mais, ils doivent rester à Okinawa. « Après la guerre, beaucoup d’Okinawais ont émigré au Brésil, et quelques années plus tard, leur espérance de vie s’est alignée sur celle du pays d’accueil, soit une diminution de 19 ans par rapport à celle de ceux qui étaient restés» précise le Dr Suzuki.
Lifestyle à Okinawa
Craig Willcox définit leur régime alimentaire comme une « restriction calorique qui n’affame pas»
Les Okinawais consomment environ deux kilogrammes de nourriture (ce qui est largement plus que notre ration quotidienne) avec 1500 kcal (beaucoup moins qu’un européen ! )
En pratique, les centenaires et futurs centenaires d’Okinawa mangent essentiellement des végétaux, principalement des légumes. La chair animale est portion congrue, les produits laitiers inexistants. Ils consomment peu de fruits (subtropicaux) qu’ils considèrent plus comme un cadeau.
En vous promenant sur un marché de Naha, vous serez fascinés par la diversité de légumes et de poissons, brillants de mille couleurs : patates douces, betteraves écarlates, carottes… Est -ce une intuition lorsque l’on sait que la couleur intense indique une richesse en pigments aux propriétés anti-oxydantes ?
Une surprise ! les Okinawais cuisent tout très peu ! Des épinards dans la soupe ? Ils sont juste jetés dans l’eau bouillantes (non, pas à la Canterbury ). Des concombres ? Ils sont poêles quelques secondes à feu vif ! L’instrument de base, c’est le Wok ! 30 secondes ! Les légumes ne sont pas cuits, ils sont juste saisis, dorés en surface, tiédis à cœur !
Quel Atout-Healthy à cette pratique ? En médecine chinoise, on parle de nature thermique des aliments. En résumé, tout ce qui se mange peut être classé sur une échelle allant de froid à chaud en passant par le frais, neutre et tiède. Selon cette théorie, les aliments de nature froide peuvent générer du froid interne et des symptômes de type froid (rhume, frilosité, difficultés digestives..). Les crudités doivent être consommées en quantité modeste et plutôt à la belle saison. Les aliments crûs sont de nature Ying, difficile à extraire. Une cuisson douce ou très courte, à la vapeur, au wok, permet de préserver l’ énergie vitale Ying et de la rendre assimilable. Les aliments tièdes ont pour effet de soutenir le feu de la digestion en économisant à l’estomac l’effort de porter le bol alimentaire à 38°C.
Il semble que le Lycopène et autres Caroténoïdes (pigments ) ne soient réellement assimilables que par l’entremise de la cuisson ! La saisie au Wok – sans téflon – permet de bénéficier des avantages du crû et du cuit sans les inconvénients. Quid de la cuisson qui améliorait l’assimilation des Lycopènes et Caroténoïdes ? (1)
LES 10 PILIERS DU REGIME OKINAWA
– Les légumes du potager : de préférence de couleur
– Les algues utilisées quotidiennement
– les plantes sauvages ( ??)
– Le soja : sous forme de sauce soja, miso, tofu
– Huile de colza vierge, 1ère pression
– Poissons et fruits de mer: 3 modestes portions par semaine
– Viande : 1 fois par semaine
– Oeufs : plusieurs fois par semaine
– Les épices omniprésentes – curcuma, gingembre
– Thé vert : souvent consommé avec du curcuma. C’est promis, demain j’essaie !
J’ai adopté ces grands principes avec plaisir, depuis longtemps déja.
Je conjoncture que leur exceptionnelle longévité est due à leur alimentation certes, mais elle est beaucoup influencée par la qualité de leur vie : calme, sérénité, entraide et grande solidarité entre les générations, convivialité ( jeux de société- goo, ça compte ? -, yoga, danses, qi gong…) , amour de sa famille et communauté….
Ce serait une échappatoire d’imaginer que ces gens vivent sur une île arriérée à la Mulan !
Ils ont la même base de vie que nous, c’est leur philosophie qui est totalement différente. Changeons ?
Okinawa, c’est aussi cela ! Lieu privilégié de vacances des Japonais, lieu paradisiaque ( Souvenez-vous des films « L’espion qui m’aimait»,« Kill Bill» et bien d’autres, qui donnent un aperçu des plages, de la beauté du site )
Notre prochain lieu de villégiature ? Je vous ferais un reportage en live….
Pour aller plus loin, je vous recommande le livre d’Emmanuel Duquoc, journaliste culinaire qui est passionné par la cuisine des pays où l’on vit longtemps et qui a crée des recettes gourmandes et thérapeutiques . Merci à lui.
(1) La pro-vitamine A – dont les caroténoïdes – sont présents dans les végétaux colorés : légumes à feuille comme les épinards, fruits et légumes colorés comme carotte, potiron, tomate, pastèque, melon, abricot… Lorsqu’on consomme 5 fruits et légumes par jour, on reçoit 5 à 6 mg de bêta-carotène. Les caroténoïdes sont absorbés à moins de 50% et ont ensuite une activité rétinol-like qu’à 1/12. La biodisponibilité des carotènoïdes est fonction de plusieurs facteurs. En particulier, la présence de lipides – l’huile dans laquelle on sert une salade de tomate, par exemple – permet d’améliorer sensiblement l’assimilation des caroténoïdes – il est conseillé l’ajout d’un filet d’huile sur ses crudités ou dans les légumes cuits. La cuisson des végétaux permet – contrairement aux idées reçues – d’améliorer la biodisponibilité des caroténoïdes : une tomate cuite est, de ce point de vue, une meilleure source qu’une tomate crue. La vitamine A est sensible à l’oxydation et à la lumière mais relativement stable sous l’effet de la chaleur et en revanche dégradé par l’ionisation des aliments.
L’assimilation des caroténoïdes est fonction de l’âge : elle est meilleure chez le sujet âgé. Un avantage de l’âge ? La présence de vitamine E est toujours bénéfique : il est conseillé d’ accommoder les légumes avec une huile végétale riches en vitamine E : soja, colza. En revanche, son absorption chute si de la pectine (fibre courante dans les végétaux) dans le bol alimentaire.
Source : Dr Catherine De Goursac : « la vitamine A et le béta-caroténe : pas si anodin «