Début décembre à Paris (1), à l’occasion de la « COP 21 », 195 pays devront élaborer les termes d’un accord contraignant pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés d’ici à la fin du siècle. La fondation Nicolas Hulot a lancé depuis le 11 mars sa campagne « My positive impact » afin de sensibiliser chacun. Les Français semblent moins sensibles à cette cause que les Américains par exemple. Peut-être est-elle mal présentée, trop politisée, trop culpabilisante ?
Le thriller écologique, un nouveau genre ?
Il existe beaucoup d’ouvrages sur le thème des catastrophes écologiques, mais beaucoup moins sur une évolution favorable de la planète. Imaginer un monde nouveau et évolué qui s’est adapté avec intelligence est plus difficile et peut-être moins porteur.
Ce roman policier écologique a attiré mon attention. L’auteur Michel Perthuis est professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, il y a fondé la Chaire économie du climat. Il sait de quoi il parle.
La quatrième de couverture du Complot climatique par les éditions L’Harmattant
À l’université Paris-Dauphine, c’est l’effervescence pour Aude, Ali, Youlia et leurs camarades. L’année touche à sa fin et tous planchent dur pour mieux comprendre les liens entre l’économie et le changement climatique. Sans oublier les soirées de fête dans le bar de l’ami Michel, près de la place Pigalle !
Un jour d’examen, leur camarade brésilienne disparaît sans laisser la moindre trace. Un engrenage infernal se met alors en place. Des experts du climat sont mystérieusement assassinés, pendant que les attaques terroristes se multiplient sur le trafic maritime. Le prix du pétrole s’envole et tous les voyants de l’économie virent au rouge. Minée par les rivalités, la négociation climatique patine et la planète continue à se réchauffer.
Dans ce polar climatique d’un genre nouveau, le lecteur n’est pas seulement captivé par une intrigue policière qui le fait voyager aux quatre coins du monde. Il découvre également les enjeux de la négociation internationale sur le climat et se trouve plongé dans les arcanes du monde universitaire. Deux univers sur lesquels l’auteur porte un regard à la fois critique et bienveillant.
Ce que j’en dis
Je lis un polar par-ci, par-là. Ce n’est pas mon genre favori. Celui-ci m’est apparu original parce que l’enquête n’est pas menée par flic aviné ou sexy, ni même à la retraite, mais par des scientifiques du climat. Ce n’est nullement truffé de poncifs, les personnages qui se trouvent confrontés à ce qui ressemble à du terrorisme climatique, sont attachants, l’intrigue intéressante nous plonge dans les mystères universitaires et nous emmène de par le monde. L’auteur nous fait découvrir les enjeux des négociations sur le climat, les menaces de changement climatique, sans culpabilité. Ce livre est aussi très pédagogique et concret. Je m’y suis initiée au fonctionnement des systèmes d’échange de quotas, à l’ économie de la valeur carbone, j’ai compris, je crois, comment il possible de tarifer le carbone.
Le complot climatique de Christian Perthuis ? Une agréable lecture qui ouvre, aussi, des pistes de réflexions sur le changement du climat.
(1) entre le 30 novembre au 11 décembre