Le titre américain est plus évocateur et approprié : 𝗦𝗵𝗼𝘂𝗹𝗱 𝘄𝗲 𝘀𝘁𝗮𝘆 𝗼𝗿 𝘀𝗵𝗼𝘂𝗹𝗱 𝘄𝗲 𝗴𝗼 ».
Un roman sur la fin de vie et le vieillissement, sans pathos (quoique !), beaucoup d’humour grinçant et anglais, mordant, touchant, tendre.
Kay vient d’enterrer son père qui fut gravement grabataire et dément au point de laisser les aidants sur les rotules et les neurones en vrac et surtout gardant une mauvaise image. Cyril et Kay Wilkinson, quinquagénaires britanniques scellent le pacte – surtout lui – de se suicider le jour de l’anniversaire des 80 ans de Kay, le 29 mars 2020. Pas de hasard ! Pourquoi ? Pour ne pas être un fardeau pour le NHS et les autres. Ni une ni deux, Cyril, médecin, met la boite de Séconal dans le réfrigérateur dès ce moment, la renouvelle au fil des péremptions.
La forme de ce roman est très surprenante : La première partie raconte la vie de ce couple jusqu’à l’anniversaire de Kay. Puis, Lionel Shriver invente treize variantes, plus ou moins loufoques. On retrouve des passages identiques, qui réenclenchent une suite, c’est très intéressant. Les différents scénarii, certains, un peu déjantés sont autant de pistes à réflexions sur son propre vieillissement. Comment souhaitons-nous vieillir ? Comment s’y préparer ?
Je ne connaissais pas cette auteure (son prénom m’a induit en erreur), elle est américaine et est devenue la plus britannique des auteurs.
J’ai beaucoup aimé Kay, presque détesté Cyril. Leur relation de couple est piquante, celles avec leurs enfants effrayantes. Au début du livre, les réflexions de Kay sur la fin de son père ne m’ont pas trop plu, les dialogues étaient un peu lourds… Mais très vite, j’ai accroché à l’histoire.
Il est aussi question du Brexit, guerre du Golfe, mur de Berlin, le NHS, les aides de l’État, les diverses élections, le Covid et le confinement, l’alcool, les migrants…
Un roman très réussi.
A prendre ou à laisser de Lionel Shriver
288 p – 2024 – Belfond
Je me suis régalée avec ce roman et ces différentes situations.
ouiii j’ai adoré la plupart certaines moins