La galerie Raugraff à Nancy est une belle adresse qui met l’art en lumière. Samedi, afin de compléter mes cadeaux, j’ai eu aussi le plaisir de pouvoir visiter l’exposition Venise. Cette exposition de groupe m’a permis de revisiter la « Sérénissime », à la manière de dix-neuf artistes dont Hilaire, Zanella, Doutreleau.. Jolie escale entre vent et neige.
A la découverte de Sylvia Karle-Marquet
J’ai redécouvert « La dame qui peint des animaux ». Laconique formule pour caractériser cette impertinente artiste qu’est Sylvia Karle-Marquet.
Elle commence ses premières expositions en 1971. En 1975, elle dessine le timbre-poste des Pays de Loire. Après une période abstraite et surréaliste de 1971 à 1989, elle se réalise en peignant sur meubles. Et en 1993, elle adopte l’ « Animalitude » qui devint son thème favori. Elle revisite les tableaux de grands maîtres du XVème et du XVIIIème siècle – Caravage, Dürer, Greuze, Van Dyck, Cranach- et les détourne avec humour et habilité, pour présenter une satire de notre société à la manière de Jean de la Fontaine ou La Bruyère, toujours modernes. Non, non, rien n’a changé ! Elle travestit les humains en animaux avec grand talent, exposant au monde, nos défauts les plus criants : orgueil, couardise, bêtise, vantardise, avarice, arrivisme, opportunisme..
Sylvia Karle-Marquet, un bestiaire à la manière de la Fontaine
Véritable arche de Noé ! Chats, chameaux, coqs, canards, chiens, blaireaux, ânes, poissons.. posent en costume d’époque, immergés dans de magnifiques paysages ou décors d’inspiration vénitienne très souvent. Mille détails sont très délicatement rendus qui m’absorbent entièrement dans l’univers du tableau. Elle maîtrise la technique du glacis – peinture très fluide et transparente appliquée en fin de travail- qui augmente les teintes et accentue l’intensité des couleurs.
C’est un ravissement d’admirer ces animaux si guindés, graves ou malicieux, à la fourrure si douce et à poils lustrés ou à plumes brillantes, dans leurs richissimes costumes aux étoffes soyeuses, leurs collerettes empesées, en dentelles ou autres riches atours, à explorer ces regards si vivants. L’artiste a écrit au pinceau une maxime malicieuse au bas de chaque tableau, sorte de phylactère (1) composé par Maurice Jean William Karle, son docte époux, afin de compléter l’interprétation et amorcer la réflexion.
Peut- être arriverez-vous à reconnaître le tableau dont elle s’inspire ! J’avoue que je tente d’y parvenir. Dürer et Ingres se taillent » la part du lion » mais aussi quelques petits maîtres, tels François Quesnel, Adélaïde Labille-Guiard ou Noël Hallé. Sinon, qu’importe ! C’est une vraie jubilation, tout de même.
Désormais, j’hésiterais entre mes fables de la Fontaine, Les Caractères de La Bruyère et le livre « Animalitude » de Madame Karle- Marquet. Tout bêtement pour connaitre ou reconnaitre un de mes travers ou ceux des autres.. ce qui est moins charitable, je le confesse, mais plus confortable.
(1) le mot du jour: Bulle de bande dessinée.
Pour en voir plus: Mon Pinterest : Sylvia Karlé-Marquet – Galerie Gilles Febvre –
MAGNIFIQUE, EXTRAORDINAIRE !!! j’aimerais vous recevoir dans notre galerie située dans le poitou, est-ce possible ??????????