Un coup de ❤️ avec cette autobiographie de Jennifer Worth, jeune sage-femme de 22 ans dans les quartiers pauvres de Londres durant les années 50. elle a écrit ses mémoires en 2002. Elle est décédée en 2011.
Jenny Lee prend son poste à la Nonnatus House, un établissement tenu par des religieuses anglicanes. Le choc sera d’autant plus rude qu’elle est issue des beaux quartiers.
Au fil des visites à domicile ou au centre médical, le lecteur suit les destins de Cynthia, Trixie, Chummy, et des Sœurs Bernadette, Evangelina, Monica Joan et Julienne, des maïeuticiennes chargées de surveiller les grossesses, la santé des parturientes, mères et nouveau-nés, dans des conditions tellement difficiles.
Grâce à elles et leur professionnalisme, leur abnégation, de nombreuses femmes sont restées en vie malgré l’hygiène précaire, les conditions de vie difficiles (
Étant sage-femme moi-même, la lecture fut double, la professionnelle n’étant jamais loin. Quel chemin avons-nous parcouru depuis 1950 ! Une succession de cas, d’anecdotes de la vie de ces sage-femmes, la plupart d’une grande émotion. Certains témoignages paraissent irréels, tellement ils paraissent éloignés de ce que nous vivons aujourd’hui.
Une part importante du livre est consacrée à la vie dans ses quartiers pauvres de l’East End, une lecture dure tellement la misère est immense. Ce livre décrit la capitale anglaise d’après-guerre.
La lecture induit une foule d’émotions qui se bousculent : amour, amitié, peur, rire tendresse, tristesse, colère, pitié, courage… Un récit dur, mais plein d’empathie et d’humilité.
J’ai aimé le recul que Jennifer prend face à la jeune bourgeoise un peu snob qu’elle était à son arrivée dans l’East End.
Je vous encourage à lire ce témoignage touchant de ces femmes, héroïnes du quotidien, des collègues des années 50.
Appelez la sage-femme de Jennifer Worth
465 p – 2013 – Albin Michel
