Un de mes derniers coups de cœur – j’ai un cœur d’artichaut..
Mon inclinaison pour Jean d’Ormesson
et ce depuis longtemps ! Tout me séduit : son érudition, son extraordinaire charme, son espiéglerie, sa voix au timbre si reconnaissable, sa verve savoureuse.. Je crois avoir lu presque toute son oeuvre.. J’ai dégusté » C’est une chose étrange à la fin que le monde. » Ah ! si M.Perignon nous avait enseigné la philosophie ainsi, quel plaisir ( il ne bénéficiait pas non plus, le pauvre, du physique charmeur de M. d’O ). J’encourage au passage les adolescents à lire cet ouvrage pour parfaire leur culture générale avec bonheur et délices.
J’ai relu dernièrement « Jean qui grogne, Jean qui rit « : un recueil de chroniques très vivantes, gaies, tristes, des coups de coeur, des coups de sang de 1984 mais c’est intéressant avec le recul. La plupart de ses oeuvres traitent des mêmes thèmes : le temps, la vie, la pensée, l’amour.. et pourtant aucun livre ne se ressemble.
J’ai beaucoup aimé » Presque rien, sur presque tout « si divertissant et qui incite à la réflexion. Cet opuscule est un excellent livre de chevet : vous pouvez l’ouvrir à n’importe quelle page, il y a toujours matière à reflexion. Il use avec bonheur de jeux de mots, humour, paradoxes et métaphores.
Pour moi, ses deux chefs d’oeuvre sont « Histoire du Juif errant », un délicieux condensé culturel sans pédanterie et « la Douane de Mer », curieuse dissertation proposée par O, auteur récemment défunt – surement un avatar d’Ormesson- qui avant de quitter notre monde de plaisirs et de larmes, présente à A, esprit venu d’une autre galaxie, notre chère planète. Succulent, questionnant …
L’objet n’est pas de glorifier sa bibiliographie, mais si je vous inspire à le lire ou le relire grâce au partage de mes inclinaisons..
Conversation avec Bonaparte
Je souhaitais vous présenter le petit dernier : ‘La conversation « 2011 .
Je partage avec Jean d’Ormesson et bien d’autres, un penchant pour le génie politique de Napoléon Bonaparte. Il nous rapporte une conversation entre le Premier Consul Bonaparte (1769-1821) et le deuxième Consul Cambacérès (1753-1824).
Ce dialogue imaginaire et historique est fascinant ; toutes les répliques de Bonaparte sont siennes, – extraites de lettres, récits, archives – celles de Cambacérés sont de l’auteur. J’ai vu les deux Consuls s’entretenir devant moi, comme des hologrammes. Bonaparte était si vivant, si humain avec des préoccupations comme tout le monde alors que l’heure est grave : le châle de Joséphine, ses tracas avec ses frères et soeurs, la couleur de sa livrée ..
J’ai senti le génie politique, la puissance de raisonnement, l’esprit éclairé de Bonaparte, en action. Ce dialogue se lit d’une traite -120 pages écrites d’une police assez grande. Le livre finit, on reste scotché, les yeux dans le vague, à rêver à Bonaparte et à son génie. Je me surpris à espèrer un Bonaparte en 2012.. Pour qui est féru d’histoire, ce livre n’apprend rien, mais le style est si agréable. J’attends une pièce de thêatre.. avec un diner chez Bonaparte .. une soirée avec Joséphine.. pour faire durer le plaisir. (1)
Une petite question avant d’aller courir acheter le livre ? Qui sont » Hic, Haec, Hoc » et pourquoi ? Cette formule de Tallerand amusa beaucoup le Tout- Paris..
Photographies: Jean d’Ormesson – Bonaparte, premier Consul – Bonaparte et Cambacéres
(1) Des esprits chagrins et malveillants soutiennent que ce livre si court fut une commande d’une fille éditeur à son papa, auteur de talent… Et même si c’était le cas.. je ne boude pas mon plaisir
voir mon blog(fermaton.over-blog.com)No.7- THÉORÈME 2 VOIES