La couverture est très attirante avec le tableau du peintre américain Edward Hopper Gens au soleil (1960) ! Une chronique difficile à rédiger, ce livre de la #rentréelittéraire2024 fait plutôt l’unanimité.
Et, je termine ce livre en me demandant : Et maintenant, que fait-on ? Allons-nous sombrer dans l’anxiété de la peur de l’effondrement ?
Nous sommes en 1973. Cabane pose des questions à travers la vie des quatre chercheurs ayant publié le rapport 21 – calque du rapport de Donella et Dennis Meadows de 1972 – , Il s’agit de Eugène et Midred Dundee tous deux américains, Paul Quérillot, polytechnicien français et Johannes Gudsonn, mathématicien surdoué norvégien. Grâce « Gros Bébé » un IBM360, puissant ordinateur, leur rapport conclut à l’effondrement de l’humanité .. pour 2050.
Le roman se découpe en plusieurs parties : la première pour raconter le contexte de la rédaction de ce rapport, deux à suivre l’existence des trois chercheurs Eugène, Mildred et Paul, jusqu’à aujourd’hui. Le chapitre 4 ressemble à une enquête, à suivre les traces du Norvégien dont on ne sait s’il est encore vivant… avec Rudy Merlin, journaliste dépressif et alcoolique, profitant du cinquantenaire du rapport 21.. 50 ans à crier dans le désert !
« ℒ𝒶 𝓂𝑜𝓇𝓉 𝑒𝓈𝓉 𝓊𝓃𝑒 𝒸𝑜𝓃𝓋𝑒𝓇𝓈𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃 𝒾𝓃𝓉𝑒𝓇𝓇𝑜𝓂𝓅𝓊𝑒 » p 428
Évidemment, je n’ai pu m’empêcher de penser à Thoreau et Walden..
J’ai aimé découvrir 𝐥𝐚 𝐟𝐫𝐢𝐥𝐮𝐟𝐭𝐬𝐥𝐢𝐯, qui est à la base le fait de vivre simplement dans la nature, sans détruire ni déranger cette dernière, les boucles de réactions positives ou négatives p 249, apprécié la partie où les Dundee font leur tournée pour informer le monde de l’imminence de la catastrophe, Mildred et Anna Kappa. Les références sont légion et ça, j’ai aimé. Je n’ai pas du tout aimé Paul.. ni la description de la mort de Eugène…ni la fin où s’emmêlent le diable et l’ange des villes..
Beaucoup de moments qui prêtent à sourire notamment les personnages caricaturés (par ex., la gourou crudiste Jacqueline Mallemont.. C’est drôle et à la fois triste et rageant de voir la supercherie et la mise sous emprise de pauvres gens). Le rythme est inégal.
J’ai aimé l’écriture, l’ironie, le piquant, même si par moment j’ai eu l’impression que l’auteur plaquait des recettes de rédaction.
Ai-je aimé ? J’attendais beaucoup trop sans doute. Je vous encourage à vous rendre chez @nicolemotspourmots et @leslunettesdorees pour leur belles chroniques.
Cabane d’Abel Quentin
477 p – 2024 – Editions de l’observatoire