En cette période de crise, de pessimisme environnemental, de peur de l’avenir, de guerres, de famine, de catastrophes climatiques…., il serait bon de se trouver un peu de douceur pour éloigner ce spleen, la bile noire comme l’appelait les Grecs anciens.. Comment chasser cette ambiance favorable à la mélancolie ? Une émotion est comme la roue d’un moulin qui tourne, l’eau – nos pensées – fait tourner la roue. Si nous changeons nos pensées, l’émotion changera. La mélancolie ambiante changera son visage.
Transformer les pensées négatives
L’angoisse, l’anxiété, l’inquiétude sont des émotions puissantes qui nous paralysent et en même temps nous poussent dans le mauvais sens. Or, Nous sommes responsables de nos émotions. Pour prendre conscience de cette mélancolie ambiante, braquons le projecteur sur les circonstances, les événements qui nous font nous inquiéter, nous angoisser et qui créent l’anxiété.
Je passe encore beaucoup trop de temps à m’en faire pour des riens : vaisselle pas faite, le mauvais temps, …une remarque, une contrariété pour ceci ou cela, à gamberger, à faire des prédictions du style « Ça n’arrive qu’à moi », «C’est toujours comme cela !», « Elle est comme ceci...» Ces sentiments, ces émotions nous empoissonnent la vie !
La crainte, l’angoisse, l’inquiétude, la jalousie, la colère attirent les choses et les événements que nous craignons. Beaucoup de thérapeutes et sages l’attestent, et j’en suis convaincue. C’est alors la réaction de celui chez qui la mauvaise « prédiction» arrive qui vous lance « Je vous l’avais bien dit ! ». Mobiliser des pensées négatives est dangereux.
Alors comment cela se fait-il ?
Cette émotion – quelle qu’elle soit – doit se « nourrir». Elle devient omniprésente. Ces « émotifs » se concentrent sur leur devenir incertain. Lorsque nous adoptons cette attitude négative, l’énergie ambiante de ces pensées négatives influence négativement notre vie. Plus on se fait du souci, plus on trouve des motifs de s’inquiéter ! Toute pensée négative est un aimant qui attire ce que nous craignons, c’est le début d’un engrenage.
Est-il possible de se sortir de cet engrenage ?
Assurément. Comment ? En reconnaissant que nous sommes responsables de nos pensées, de ces embûches et que nous seul, pouvons les faire disparaître pour de bon ! Puis, accepter que les éléments soient la suite logique de notre façon de penser.
Que faire ? Penser plus « correctement » en liant nos actions à nos pensées positives. Facile à dire ? Oui, et c’est le premier pas qui compte. Et tant qu’il ne sera pas fait, rien ne changera. Nous sommes responsable de nos pensées ! Il n’y a pas de solution magique, il faut être prêt à travailler pour réussir. Les excuses, du style, « je n’y arriverais jamais», « J’ai toujours été comme cela», « Maman était comme cela»… Aux oubliettes : Ce n’est pas une fatalité, ni héréditaire.
- Le premier pas consiste à bouger. En effet, le réflexe est de se murer, se mettre au lit, attendre … comme le lapin dans les phares d‘une voiture … cela ne le sauve pas ! Bien au contraire. Et respirer : amener de l’oxygène au cerveau, décompresser (lorsque l’on est inquiet, la respiration est trop superficielle) et surtout ne pas se traiter de lâche, faible, nul(le )… ces réactions de stress sont normales.
- Le second nécessite de faire le choix de quitter nos émotions négatives en les remplaçant, sans les bouter au dehors – pas de violence – par les émotions opposées, positives. Je la remarque, je la reconnais en lui disant qu’elle m’a été utile un temps, mais qu’aujourd’hui, je vais agir autrement. Et je remarque que petit à petit – cela ne se fait pas en un jour- la pensée négative se fait de plus en plus petite et la positive prend de plus en plus d’assurance !
L’exercice de la vigilance
Alain Gamichon, psychologue et psychothérapeute nous engage à cet exercice. Il s’agit de repérer nos « mantras négatifs » et Dieu sait que nous en avons. Puis, se demander ce qu’ils nous apportent réellement, qui ou qu’est-ce qui nous les a fait adopter. Mais aussi s’ils nous donnent de l’élan ce dont je doute… La chose faite, appuyer sur la touche SUPPRIMER. Je vous entends : vous vous dites que c’est vivre dans sa bulle rose ? Non, c’est choisir de ne plus – ou même seulement moins – se laisser contaminer par la morosité ou émotivité ambiante.
Veiller sur sa vie relationnelle
Les êtres humains sont faits de relations. Qu’il s’agisse de relations amoureuses, familiales, professionnelles ou simplement de passage, elles impliquent des comportements qui permettent qu’elles soient de qualité. Comment ?
- Échanger en étant attentif à donner autant que nous recevons et inversement. Oh ! Ce peut être de petites choses, en apparence, comme du temps, des compliments, des attentions…
- Avoir de la reconnaissance en acceptant l‘autre comme étant différent de nous. Beaucoup de conflits viennent de ce que nous souhaitons transformer l‘autre à notre convenance – souvent pensons nous, pour son bien.
- Etre en congruence, c’est-à-dire, avoir un discours en adéquation avec son ressenti, être vrai, sans faux semblants. J’ai décidé d’en finir avec les faux semblants, il y a longtemps. Belle résolution qui m’allège la vie. Faites un léger zoom-arrière : depuis ce matin, combien de fois avez-vous « menti » sur votre état général ? Avez-vous accepté de faire des choses que vous n’aviez pas envie de faire ? Rien de plus compréhensible quand on sait comme nous tenons à ce que les apparences soient sauves et combien nous avons peur que l’on nous aime plus. Cependant, en étant vrai/e, les autres ne nous aiment pas moins.
Adopter le « langage d’action positif »
Ce langage est emprunté de la communication non-violente : il s’agit de dire à l’autre ce que je veux qu’il fasse et non ce que je ne veux pas qu’il fasse. De cette façon, j’assume clairement mon désir et laisse à l’autre le choix d’assumer le sien. Utopique ? Non, mais cela demandera une attention, un centrage sur soi, un respect de soi et des autres. Au moins d’y être très attentive. C’est une technique qui m’a beaucoup apporté.
Et pour finir sur une note humoristique, parce que rire est une magnifique antidote à la mélancolie, cette blagounette de Voutch, un auteur que j’apprécie.
Sources : langage positif – Unicaen