« Il était une fois Demain » : les photo-montages post-humanité de Chris Morin Eitner m’ont transportée. Dubaï, Shanghai, New York, Rome, Paris, Londres…Une vision post-apocalyptique et complètement surréaliste des cœurs de ville où la nature a retrouvé ses droits, où l’homme n’existe plus, lui qui pensait avoir dominé le monde avec ses monuments. Chris Morin balaie cette fatuité égotique : aucune civilisation n’est éternelle !
Qui est Chris Morin Eitner ?
Né en 1968, il se décrit comme un enfant de la paix et du Rock. Photographe et réalisateur de courts-métrages, il est titulaire d’un diplôme d’architecture. Entrepris en 2007, Chris Morin-Eitner va rentrer très troublé d’un voyage au Cambodge, et particulièrement de la visite du temple d’Angkor. Bâtis au IXe siècle, ils ont été abandonnés et envahis par la végétation pendant des centaines d’années avant d’être redécouverts à la fin du XVIIIe siècle par des évangélistes. Lors de Notre voyage au Cambodge, nous fûmes très impressionnés par cet enfouissement de temples colossaux envahis par la jungle, à telle enseigne, qu’ils furent complètement oubliés ! Une civilisation raffinée aux oubliettes, sans guerre, sans catastrophe !
Chris Morin-Eitner rebondit sur cette grande émotion et s’en inspirera pour sa série de clichés intitulé « Il était une fois demain » que je vous fais redécouvrir aujourd’hui. Sensible à la cause environnementale, le photographe nous enjoint à regarder les conséquences du réchauffement climatique par ses photographies surréalistes où la ville se transforme en jungle tropicale. Il fait oeuvre de pédagogie par l’image, toujours plus percutante.
Paris aux allures de « le livre de la jungle »
Comment procède-t-il techniquement ?
Il puise son inspiration du Douanier Rousseau, de Monet et son jardin de Giverny – admirez Big Ben, c’est presque ça !- et ses animaux semblent parfois sortir d’un street art de Banksy… ne trouvez-vous pas ? Il photographie et immortalise les bâtiments, des arbres, des plantes, des animaux, ainsi que des tags et des panneaux publicitaires. Pour la petite histoire, il a pris ces photos d’animaux lors de safaris, dans des réserves naturelles en Tanzanie.
» On peut dire que je fais de la peinture numérique, ou bien des collages. » dit-il.
En moyenne, l’assemblage peut durer 15 jours.
London, jardin d’Eden
Rome, le temps est assasin
Moscou-taïga
USA, paradis
Toutefois, rien dans ces œuvres ne sonne apocalypse ! Tout est calme, serein, coloré.. Savoir ce qu’il est advenu de l’espèce humaine n’est d’ailleurs pas l’objectif de son travail. Ce qui l’intéresse vraiment, c’est d’imaginer “comment la nature se réapproprie ces lieux désertés”.
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Les œuvres de Chris Morin-Eitne sont juste Fabuleuses !
Cela me fait penser au livre de Alan WEISMAN « Homo Disparitus » qui théorise sur le temps nécessaire qu’il faudrait à la nature pour investir toutes les constructions humaines et les engloutir. Du reste j’étais tombée à la tv sur un documentaire mettant en images de synthèse le contenu de ce livre. Plus aucun humain sur la planète et les animaux, les végétaux investissant les villes, les constructions, routes, centrales électriques, en 5 ans, 10 ans, 100 ans… Très impressionnant.
Malgré tout le génie de l’humain, il restera toujours inférieur aux forces conjuguées de la Nature.
La preuve en est à Tchernobyl et ses environs, un reportage d’ARTE nous faisait découvrir le site qui loin d’être devenu stérile et mortifère, montre une vie foisonnante, insolente (sans l’homme) avec des plantes, forêts et animaux ( dont des chevaux et moutons redevenus sauvages) .
Des scientifiques sur place ont démontré qu’aucune espèce vivante n’était mutante.
Ce qui déplait fortement bien sûr aux virulents écologistes obscurantistes qui y voient là un outrage à leurs croyances, c’est pour cela qu’ils crient au mensonge, à la manipulation, à la conspiration.
Mais qu’ils de rassurent quand même : la Nature s’est passé des dinosaures, elle saura en son temps se passer de nous… l’avenir est ouvert… mais dans longtemps espère-je.
Bonjour visiteuse, oui Chris Morin est extraordinaire, une oeuvre sans pathos, toute en finesse ! je suis d’accord, la nature saura vivre sans nous..